Pourquoi la littérature est une école de vie ?
Pour Edgar Morin, philosophe et auteur entre autre de Enseigner à vivre, la littérature doit tenir un rôle éminent dans l’éducation car elle est une école de vie. C’est là où nous apprenons à :
- nous connaître nous-mêmes,
- nous reconnaître,
- reconnaître nos passions.
Les livres nous montrent les humains dans leur subjectivité et leur complexité, et les livres pour enfants le font très bien pour ce public de (très) jeunes lecteurs.
Edgar Morin ajoute que les romans et poèmes d’amour nous font reconnaître notre façon d’aimer, nos besoins d’aimer, nos tendances et nos désirs.
Comment la littérature jeunesse participe à ce mouvement ?
Comprendre la nature humaine et “normale” des sentiments
A travers elle, les enfants pourront dès le plus jeune âge :
- reconnaître leurs émotions,
- faire face à leurs difficultés par l’imaginaire,
- mieux comprendre ce qui se passe en eux
- développer des compétences pour affronter leurs problèmes.
C’est par l’identification aux personnages que l’enfant comprendra que les sentiments que lui-même éprouve sont éprouvés par d’autres.
C’est le principe des contes thérapeutiques dont je parle dans cet article.
Pour les éducateurs ou les enseignants, le livre Allégo rit avec les jeunes pourrait être utile en ce sens. Il est écrit sous forme de 42 allégories qui permettent aux jeunes de recevoir, de façon camouflée, des suggestions sur la manière de surmonter ses difficultés (motivation, confiance en soi, mensonge, décrochage scolaire, méthode de travail, respect des autres, travail d’équipe), d’affronter différentes situations de la vie (pertes, agressions, abandon, rivalité, divorce) et de développer davantage ses ressources intérieures.
Chacun des contes est suivi d’une illustration mettant en vedette Allégo et ses deux amis. Ces animations sont un pont sur le futur qui donne au jeune l’occasion d’actualiser ses ressources et de se projeter dans un avenir plus positif. Les petits lecteurs sont invités à choisir des réponses pour résoudre un problème ou bien à trouver leur propre voie dans une situation donnée. Les enfants peuvent même dessiner ou écrire. Je vous conseille ce livre (un extrait ici) :
Nommer les peurs et les apaiser
Nommer les peurs et les angoisses, c’est déjà les connaître et pouvoir les mettre à distance. Les histoires contribuent à apaiser les peurs enfantines.
Je vous invite à lire ces articles pour une sélection de livres qui accompagnent les peurs des enfants :
6 (+1) livres pour lutter efficacement contre la peur du noir chez les 3/ 5 ans
3 livres pour les petits téméraires (et ceux qui voudraient bien l’être)
Développer l’imaginaire et l’élan créateur des enfants
Par des histoires lues, l’enfant reçoit des mots et des illustrations. C’est à lui de donner vie aux personnages, de faire appel à son imagination et il peut même interrompre le narrateur pour poser des questions.
Il peut être amusant de jouer avec les histoires :
- à la lecture, l’adulte se trompe de mots volontairement et sur le ton de l’humour pour voir la réaction de l’enfant,
- l’adulte propose d’abord à l’enfant “Ce serait drôle si…” puis l’invite à trouver ses propres idées d’autres fins pour une histoire.
Pour savoir quels livres choisir à quel âge, je vous propose de lire cet article : Sélection de livres jeunesse adaptés à chaque tranche d’âge.
Sources :