Comment aider un enfant déçu à vivre sa déception ?

Quand un enfant se rend compte qu’il ne pourra pas obtenir ce qu’il veut, il est frustré et il peut se mettre en colère, et même pleurer un certain temps pour finir par se calmer naturellement. Quand cela se passe ainsi, il n’y a pas de raison de s’inquiéter car cet enfant a su s’exprimer par un ou plusieurs moyens (parler, pleurer, s’agiter, décharger son énergie) et est capable de se laisser traverser par les émotions qui permettent le retour à l’équilibre émotionnel. C’est important pour un enfant d’être autorisé à éprouver de la colère et de la tristesse quand il a perdu quelque chose ou n’a pas obtenu ce qui lui faisait envie : “Tu es en train de vivre quelque chose de difficile, et c’est bien normal de pleurer. Tu peux laisser toutes tes larmes couler, je suis là.”

Aider un enfant déçu, c’est accepter la réalité de sa déception, sans chercher de solution, sans donner de conseils, sans parler de soi ou des autres pour relativiser, sans chercher à prendre en charge la souffrance de l’enfant ou à lui remonter le moral (en tout cas, pas dans un premier temps). Pour Christophe André, psychiatre et auteur du livre Consolations, il existe trois piliers de la consolation :

1. la présence indéfectible, c’est-à-dire une sorte de “silence habité”,
2. l’affection démontrée, qui se traduit sous forme de mots simples dits ou écrits, comme “Je t’aime”et “Je suis là pour toi et je le serai toujours”,
3. le soutien matériel sous forme de petites attentions ou de gestes non intrusifs (que l’enfant déçu peut refuser).

Christophe André ajoute que l’art de consoler repose sur le bon moment. Il est inefficace de prononcer trop tôt des paroles réconfortantes ou des conseils. Offrir une consolation à un enfant déçu est un pari : il arrive que les mots prononcés soient maladroits, mal reçus par l’enfant ou inefficaces. Cela ne veut pas dire que la consolation est inutile, mais simplement qu’elle met du temps à trouver son chemin. Consoler un enfant déçu, c’est vouloir que sa peine ne soit pas vécue dans la solitude.

Je vous propose un visuel pour répondre à la question : Comment aider un enfant déçu à vivre sa déception ?

 

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Pour aller plus loin : Consolations – Celles que l’on reçoit et celles que l’on donne de Christophe André (éditions Iconoclaste). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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