Dans son livre Les apprentissages autonomes
“La meilleure façon de les connaître est de ne pas essayer de les mémoriser, une par une […] mais au contraire de se familiariser avec elles, de voir comment elles fonctionnent et de les utiliser. Au bout d’un moment, on se rend compte qu’on le connaît sans même les avoir apprises consciemment, tout comme on connaît des milliers de mots dans notre langue maternelle sans jamais avoir eu besoin de les apprendre.” – John Holt ( Les apprentissages autonomes)
La manière proposée est ludique et respecte le rythme de l’enfant,
Il propose d’afficher une grille de 10 colonnes et 10 cases dans un endroit stratégique (par exemple, le réfrigérateur, la porte de la chambre…). L’idée est de laisser l’enfant remplir cette grille avec les résultats de la multiplication du nombre de la ligne par le nombre de la colonne de chaque case (à la manière d’une table de Pythagore).
On explique à l’enfant que la case à l’intersection de la ligne 6 et de la colonne 7 contient le produit de 6 par 7 par exemple.
J’en ai fait une moi-même que je pense proposer à l’élève de 5° que je suis en soutien scolaire et qui ne maîtrise pas encore ses tables de multiplication. Je l’ai imprimée et plastifiée, l’idée étant qu’elle la remplisse avec un feutre effaçable pour pouvoir à la fois corriger et recommencer.
Voici le document PDF que j’ai créé et que vous pourrez télécharger : tables de multiplication apprentissages autonomes
John Holt suggère de débuter avec une grille vide et de laisser l’enfant la remplir à son propre rythme, que cela prenne des semaines ou des mois. Dès que l’enfant trouve le résultat d’un produit, il le reporte dans la bonne case. Il peut en reporter plusieurs d’un coup, puis un seul ou plusieurs au fur et à mesure du temps.
L’enfant va probablement commencer par les tables “faciles” : 1, 2, puis 5 et 10.
John Holt conseille de ne pas corriger les éventuelles erreurs faites par l’enfant lors du remplissage de la grille. C’est à l’enfant de remarquer et de corriger ses erreurs et il y arrivera très bien tout seul à mesure qu’il se familiarisera avec les tables de multiplication. S’il reste des erreurs une fois que l’enfant a fini de remplir sa grille, tanpis : l’enfant sera capable de s’auto corriger lors du remplissage des prochaines grilles.
L’enfant a le droit de remplir les cases de la manière qui lui convient le mieux. Cela inclut l’usage de la calculatrice. L’objectif principal reste que l’enfant acquière le sentiment que les nombres se comportent d’une manière sensée et ordonnée, que les tables sont reliées entre elles (par exemple, le fait que 6×9 = 9×6).
Le jour où l’enfant aura rempli tous les produits de la grille, il est possible d’introduire du jeu et des challenges pour travailler sur l’automatisation. Une nouvelle grille vierge sera proposée à nouveau à l’enfant.
Plusieurs variantes sont envisageables :
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Combien de cases de la grille peux-tu remplir sans utiliser la calculatrice ?
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Une fois que l’enfant a rempli plusieurs grilles, il est possible de le chronométrer pour qu’il batte son propre record.
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Donner un temps précis à l’enfant et compter combien de produits l’enfant peut remplir de cases. L’idée est que l’enfant fasse des progrès à chaque remplissage : il commencera par les multiplications faciles puis de plus en plus de multiplications deviendront faciles jusqu’à ce qu’elles deviennent toutes faciles !
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Remplir la grille avec un sens imposé (par exemple en commençant par le coin en bas à droite 10×10 et avancer de colonne en colonne ou avancer de ligne en ligne).
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Numéroter les lignes et les colonnes au hasard.
Ces jeux sont à proposer, pas à imposer. L’enfant pourra “accrocher” ou non; s’il n’accroche pas, inutile de le forcer. On pourra proposer ce jeu à nouveau quelque temps plus tard ou alors laisser la grille affichée et attendre que l’enfant s’y intéresse de lui même.
Les temps de remplissage varient d’un enfant à un autre, l’efficacité de ces jeux reposent entièrement sur le respect de ce rythme et l’absence d’intervention des adultes. Si l’enfant demande de l’aide, il vaut mieux le diriger vers des moyens que vers une réponse “toute cuite” (par exemple, lui demander comment il pourrait trouver seul la solution à son problème, lui proposer un choix : plutôt utiliser la calculatrice ou une table de Pythagore déjà remplie ?).
Pour les enfants plus âgés qui maîtrisent déjà une partie des tables de multiplications, il est aussi possible de proposer une grille affichant seulement les tables à partir d’un certain nombres (par exemple de 6 à 9).
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