10 alternatives au time out

On peut avoir l’impression que la méthode du time out fonctionne dans l’éducation des enfants. Elle consiste à isoler un enfant de force pour une durée plus ou moins longue. Pourtant, les enfants ont besoin des adultes pour les aider dans le processus d’autorégulation émotionnelle (un peu comme si le cerveau développé et mature des adultes servait de cerveau externe aux enfants). La méthode du time out comporte des conséquences nocives car elle repose sur le rapport de force. Pourquoi est-il utile de remplacer l’isolement forcé des enfants ? Quelles sont les alternatives au time out dans l’éducation ?

Les choses sont toujours efficaces quand les plus forts blessent les plus faibles mais le prix à payer est toujours élevé à plus ou moins long terme :

au niveau individuel : lutte toute la vie contre la honte, baisse de l’estime de soi, apprentissage de la maltraitance émotionnelle comme une manière d’aimer et être aimé, coupure avec les émotions et privation de ces boussoles internes, sécurité affective atteinte;
au niveau familial : dégradation de la qualité des relations intrafamiliales, amour remplacé par des jeux de pouvoir, escalade dans des punitions toujours plus fortes (et time out plus fréquent et plus long);
au niveau sociétal : apprentissage de la force du plus fort, humains coupés de leurs émotions et plus enclins aux discours marketing et/ou de propagande, apprentissage de la soumission, renoncement à la responsabilité collective.

Quelles sont les alternatives au time out dans l’éducation des enfants ?

Se connecter émotionnellement

Quand la situation devient explosive, il est possible de s’éloigner avec l’enfant sans le laisser seul. Cela peut se faire sous forme de questions ou de suggestions : “Peut-être qu’on pourrait… On y retourner quand tu sera prêt/ quand tu en auras envie.”

S’assurer que le cadre et l’environnement sont propices à la satisfaction des besoins

Besoins physiologiques, espace pour explorer et bouger, occasion de faire des choix, sécurité physique, calme, compréhension…

Exprimer les attentes explicites et coconstruire

Un adulte souple sur les émotions et explicite sur les règles : On marche sur le bord de la piscine, On parle avec sa petite voix.
Coconstruire des règles : On a besoin d’une idée pour…

Montrer les comportements attendus

Les enfants ont besoin de la démonstration des consignes : Là, tu peux faire comme ça et ensuite tu peux…

Adapter en fonction de l’état de l’enfant

Être attentif aux signes de fatigue, d’excitation (irritabilité, enfant au bord des larmes…)
Adapter : donner un câlin, changer d’activités, donner à manger ou à boire, sortir s’aérer, lire une histoire, faire un jeu calme…

Enseigner des techniques de régulation émotionnelle

Enrichir le vocabulaire des émotions des enfants
Enseigner des techniques de retour au calme en dehors des crises émotionnelles
Proposer un espace de retour de calme avec des outils pour se sentir mieux (livres, feuilles et crayons pour dessiner les émotions, doudous à caresser, antistress à tordre, plume à souffler)

Anticiper les situations à risque

Par exemple, prendre des coloriages ou des petits jeux dans une salle d’attente.
Formuler des scénarios à l’avance et trouver des solutions avec l’enfant : Si ta cousine te prend tes jouets/ détruit ta tour, tu risques d’être très énervée : qu’est-ce que tu pourrais faire ? Et quoi d’autre ?

Envisager les choses du point de vue de l’enfant

Faire preuve d’empathie :

“Ça te rend furieux quand… et tu as envie de taper/ crier/ casser tellement tu es en colère.”
“C’est tellement difficile de devoir partager ta chambre/ supporter ton petit frère qui casse tes constructions”.

Exprimer nos émotions d’adulte

Utiliser les messages Je pour signifier les limites personnelles et les besoins : Je sens la colère monter en moi et j’ai besoin de calme. Je sors quelques instants pour me calmer et je reviens quand ça ira mieux. L’adulte à bout se protège lui-même et l’enfant.

Dire ce qu’on veut et rediriger

Ne tire pas la queue du chat -> Tu peux agiter une ficelle devant le chat pour jouer avec lui.
Arrête de bouger -> On joue : statue !

>>> Télécharger le visuel des alternatives au time out au format PDF pour l’imprimer

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Inspiration : Parler pour que les tout-petits écoutent de Joanna Faber et Julia King (éditions du Phare). Disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.

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