Quelles sont les stratégies de mémorisation efficaces pour apprendre ?
Pour mémoriser de nouvelles informations, certains facteurs comme la répétition, les images mentales, les associations, le jeu et l’imagination sont très importants. Quelles sont les stratégies de mémorisation efficaces pour apprendre et réviser de l’école élémentaire au lycée ?
12 stratégies de mémorisation
1.L’exagération
Plus on exagère la représentation d’une chose dans nos images mentales, mieux on les mémorise. Cela peut passer par des images visuelles (des énormes objets, des chiffres gigantesques…), des gestes (avec es bras pour représenter un énorme atome par exemple) ou les images auditives (faire une grosse voix, donner le plus de détails possibles…)
2.La pensée positive
On apprend mieux quand on se sent mieux. L’évocation en pensée d’un moment source d’émotions positives au moment de la mémorisation est donc une stratégie de mémorisation efficace à long terme. Kevin Finel, conférencier et enseignant spécialisé en hypnose, propose une manière de tirer profit du fonctionnement du cerveau pour apprendre plus efficacement, basée sur les ancrages positifs volontaires.
– Proposez un objet à l’enfant ou demandez-lui de choisir un objet. L’idéal est que cet objet soit transportable et à portée de main en cas de besoin (un stylo présent dans la trousse ou un bijou toujours porté par exemple).
– Demandez à l’enfant de le placer dans son champ de vision, proche de lui.
– Demandez à l’enfant de se rappeler un souvenir positif, au cours duquel il s’est senti bien. L’enfant ferme les yeux et se concentre. Cela peut être son meilleur souvenir, la fois où il s’est senti le plus heureux. Demandez-lui de vous le décrire : avec qui était-il ? où ? quand ? quelles paroles ont été prononcées ? de quelles odeurs se souvient-il ? peut-il sentir le vent, la chaleur sur sa peau ? Ces questions l’aideront à s’imprégner de cette sensation de bonheur, de bien-être.
– Demandez à l’enfant d’ouvrir les yeux et de fixer l’objet choisi comme stimulus (stylo, trousse, bijou…).
– L’enfant ferme à nouveau les yeux et retrouve à nouveau son souvenir positif, jusqu’à éprouver la sensation de plaisir lié à ce souvenir. Il est important que l’enfant stimule ses 5 sens pour le rappel du souvenir : la vue (revoir la scène comme un film), l’ouïe (entendre des sons, des paroles), l’odorat, le toucher (une caresse, un contact agréable), le goût.
– Demandez à l’enfant d’ouvrir les yeux à nouveau et de fixer l’objet choisi comme stimulus (stylo, trousse, bijou…).
– Recommencez une dernière fois : l’enfant ferme les yeux et se concentre encore plus fortement sur son souvenir. Il retrouve les images mentales, les pensées, le ressenti, ce qu’il a vu, entendu, goûté, touché…
– Il ouvre les yeux et fixe une dernière fois l’objet. Vous pouvez lui dire une phrase de conclusion avant que l’émotion positive ne retombe : « Maintenant, tu viens de créer un lien entre ton souvenir et l’objet en question. Chaque fois que tu regarderas cet objet, tu retrouveras tes sensations de bien-être. »
3.L’ordre, le classement et les associations d’idées
Le cerveau est de nature associative. Tous nos souvenirs et nos connaissances sont sont reliés les uns aux autres de manière infinie et arborescente. Le principe d’association, qui consiste à associer les images mentale entre elles par un lien de sens, décuple la mémorisation car une image en appelle une autre. Le cerveau retient mieux quand on regroupe des éléments par catégories. Quand on doit apprendre une liste, on peut regrouper les mots de la liste en sous catégories cohérentes. Quand on regroupe les mots qui vont ensemble, cela permet d’optimiser la mémorisation.
Ces catégories peuvent prendre différentes formes :
- même thème (exemple : les fruits d’un côté, les légumes de l’autre)
- même première lettre (par exemple, tous les mots qui commencent par A d’un côté, ceux qui commencent par S de l’autre…)
- même racine (exemple : les racines grecques d’un côté, les racines latines de l’autre)
On pourra aussi travailler en « poupées russes » :
- d’abord classer en plusieurs catégories (fruits et légumes)
- puis subdiviser chaque catégorie en plusieurs autres catégories (parmi les fruits, les rouges, les jaunes, les verts, les oranges)
- et ainsi de suite…
4.La personnalisation et des éléments qui “me” parlent
Les indices récupérateurs sont des associations faites par le cerveau : dès que le cerveau est en présence de cet indice récupérateur, il est capable de tirer tout le fil des idées qui lui sont associées. Il convient donc de créer volontairement des indices de récupération et les utiliser comme supports d’apprentissage. Comme le cerveau travaille par indice récupérateur, un seul indice efficace et bien choisi permettra de se souvenir de toutes les idées qui lui sont associées. On économise alors de la place dans la mémoire de travail.
Plus l’indice est bizarre, humoristique, personnel, plus c’est efficace. Comme l’indice récupérateur est personnel, personne d’autre ne peut le comprendre : l’important est de se souvenir pourquoi on l’a choisi.
5.Les schémas (dessins, symboles, pictos, couleurs, graphiques…)
Le schéma permet de visualiser une synthèse facile à comprendre et à retenir et est donc bien plus efficace qu’un long discours. Plus un schéma mêle des mots, des symboles mais aussi des dessins figuratifs représentant la réalité, plus il sera efficace pour la mémorisation.
Le schéma figuratif peut être utilisé seul ou combiné avec d’autres méthodes d’apprentissage. Ainsi, les schémas et dessins peuvent compléter :
- une Mind Map
- un Sketchnote
- un Lap Book
6.Les chiffres et les listes
Dans son livre Objectif mémoire, Hélène Weber propose de retenir une liste de mot en associant chaque mot à son rang dans la liste au moyen d’une image. Elle part d’une liste dans laquelle les mots n’ont pas de rapport entre eux : dé; nez; mât; rat; loup; chat; cou; fou; pot; tasse.
Le mot « dé » correspond donc au rang 1. Elle propose de visualiser un dé avec la face de valeur 1 bien visible.
Le mot « nez » correspond au rang 2. Elle propose de visualiser les deux narines d’un énorme nez, avec un garçon qui mettrait ses deux doigts dedans.
etc…
Plus les images imaginées sont colorées, bruyantes, odorantes, loufoques, plus la mémorisation sera efficace. La visualisation mentale des images sera encore plus efficace si elle est accompagnée de dessins, de mimes (dire le mot 1 et faire le geste de jeter le dé; dire le mot 2 et se mettre les doigts dans le nez…), de manipulations (jeter un dé jusqu’à obtenir la face 1; fabriquer un « 3 mâts » avec des allumettes…)
7.Les images
Le cerveau fonctionne plus facilement avec des images qu’avec des éléments abstraits (comme des blocs de texte). Dans un projet de mémorisation, il est donc utile de traduire sous forme d’images mentales les éléments à retenir (1 mot = 1 image ou 1 dessin).
L’orthographe des mots peut également être mémorisée à l’aide d’images. L’orthographe illustrée est un document PDF en téléchargement gratuit qui propose d’associer des mots avec des images illustrant les difficultés orthographiques associées.
Le fichier pédagogique qui accompagne la présentation de l’orthographe illustré est disponible à ce lien.
Le document avec les mots imagés est téléchargeable gratuitement à ce lien.
8.La spatialisation et la mémoire corporelle
- Bouger pour mémoriser
Lire : 10 manières d’utiliser le corps pour apprendre
- La méthode de Loci (ou méthode de lieux)
Cette méthode se base sur l’association de mots avec des lieux : on « place » des mots dans des lieux en se déplaçant physiquement, puis on refait le chemin (soit physiquement, soit mentalement) pour se rappeler de chaque mot. Cette méthode est efficace pour mémoriser des listes ou des poésies. Lors de la restitution, il suffit de visualiser le cheminement et les symboles/images/mots associés pour s’en souvenir.
- Le Palais de la mémoire
9.Acronymes et jeux de mots
- Créer des acronymes personnels
Un acronyme est un sigle ou un mot formé à partir de la première lettre de plusieurs autres mots. Créer des acronymes est une des stratégies de mémorisation les plus utiles.
- Organiser les mots à retenir de telle manière à ce qu’ils forment une phrase
La plus célèbre phrase est « Mais où e(s)t donc Ornicar ? ». « La corneille sur la racine de la bruyère boit l’eau de la fontaine Molière » pour les grands auteurs du XVII° siècle (Corneille, Racine, La Bruyère, Boileau, La Fontaine et Molière).
- Construire une phrase où l’initiale de chaque mot est celle du mot à retenir
Cette technique est d’autant plus efficace quand l’ordre des mots est important. Par exemple, cette phrase pour retenir l’ordre des planètes, de la plus proche à la plus éloignée du Soleil : « Mon voisin très malin a justement situé une neuvième planète » (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton).
- Construire un mot avec l’initiale ou les deux premières lettres des mots à retenir
Cette technique est aussi efficace quand l’ordre des mots est important. Par exemple : « MoVoRoDi » pour les quatre plus grands penseurs des Lumières, du plus vieux au plus jeune (Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot).
10.L’humour et le jeu
L’ajout d’humour et d’émotions positives rend la mémorisation efficace, surtout pour les enfants (intégration d’éléments bizarres, drôles, étonnants dans la présentation des informations et lors de la création d’images mentales).
Une anecdote drôle, une image drôle, une blague, le recours aux jeux ont de nombreux effets positifs sur la mémorisation : l’attention est captée, les évocations mentales sont sollicitées, l’imagination est développée et la compréhension améliorée.
11.La verbalisation et les histoires (ou story telling)
Il ne suffit pas de regarder une image attentivement pour qu’elle se transforme en image mentale. Mathieu Protin nous explique que l’appareil photo du cerveau est le langage, la verbalisation. Pour se fabriquer une image, on a besoin de de raconter ce qu’on voit, de construire une histoire. Plus on verbalise et on raconte ce qu’on voit d’une image (détails, couleurs…), plus on en aura une image précise à long terme.
Les histoires participent à enregistrer profondément les informations dans la mémoire. C’est ainsi que de nombreuses méthodes pédagogiques s’appuient sur les histoires pour rendre des notions plus faciles et ludiques :
– La méthode Multimalin en mathématique : apprendre les tables de multiplication grâce à de petites histoires
– La méthode des Alphas pour apprendre à lire à partir de personnages à manipuler mis en scène dans un dessin animé et des aventures.
– Hugo et les rois Etre et Avoir pour apprendre la grammaire et l’orthographe
12.Les chansons
On peut mémoriser par le chant de plusieurs manières :
- créer ses propres chansons
- reprendre un air apprécié et transformer les paroles avec les informations à retenir
- créer des rimes
- par la chanson : L’orthographe en chanson sur le site Orthochanson
Synthèse des stratégies de mémorisation
…………………………………………………………………………………..
Pour aller plus loin : Vous retrouverez de nombreux outils pour le travail personnel au collège dans mon ouvrage paru aux éditions Larousse : Kit 100% réussite au collège, spécial organisation et efficacité (de Caroline Jambon). Disponible en centre culturel, en librairie ou en ecommerce.
Commander Kit 100% réussite au collège sur Amazon, sur Decitre, sur la Fnac ou sur Cultura