Parentalité ludique : 10 idées pour aborder les transitions en douceur avec les enfants (départs, changement de lieu ou d’activité…)

En tant que parents, nous pouvons être amenés à nous concentrer tellement sur ce que nous voulons que les enfants fassent que nous insistons au risque que l’enfant résiste. Les enfants contraints, menacés, pressés éprouvent légitimement de la colère envers l’adulte qui en est à l’origine car la colère est l’émotion qui donne l’énergie de protéger son intégrité. Pourtant, des transitions en douceur avec les enfants sont possibles grâce à des approches non punitives, mais efficaces.

Quand un enfant joue et que la transition vers une autre activité est difficile (exemples : aller prendre sa douche, s’habiller, passer à table, quitter le jardin public pour rentrer à la maison…), il est possible d’adopter une approche bientraitante. Bousculer l’enfant, c’est le stresser. Or un enfant stressé ne peut pas réfléchir. Il vaut mieux lui laisser le temps d’atterrir, de terminer ce qu’il est en train de faire, s’asseoir à côté de l’enfant et lui parler avec douceur. Il est même possible de rejoindre l’enfant dans son jeu et de prendre le prétexte du jeu pour amener l’enfant à faire ce qu’il a à faire. Il est également possible de solliciter ses propres idées de solutions.

La parentalité ludique pour nous donner quelques pistes pour moins nous prendre au sérieux et éviter de s’énerver. Ajouter une touche ludique à nos demandes est une manière efficace et plaisante de créer de la connexion dans les situations où nous anticipons de la résistance ou de la tension. En voici quelques exemples pour des transitions en douceur (départs, changement de lieu ou d’activité…) :

Poser une question : Est-ce que tu peux atteindre la table du dîner en moins de 5 pas de géant ?
Lancer un défi : Cap ou pas cap de débarrasser la table avant que la grande aiguille de l’horloge atteigne le 30 ?
Faire la course : On fait la course : plutôt en araignée ou en girafe arrière ? On peut varier les types de pas de course : en pas chassés, en canard, à cloche pieds… L’exemple de la course reste à utiliser avec modération pour ne pas induire un esprit de compétition, d’où l’ajout de variantes faisant appel à l’humour pour y ajouter une touche plus ludique que compétitive.
Jouer à Jacques a dit : Jacques a dit :”Mettez la chaussure droite”, Jacques a dit :”Mettez le bonnet”. Vous pouvez aussi “piéger” l’enfant : “Enlevez le manteau”… et non, je n’ai pas dit Jacques a dit !
Impliquer avec des alternatives ludiques : A ton avis, qu’est-ce qui va le plus vite : le porté cheval ou le porté escargot ? Et si on essayait le porté sac à patates ? A ton avis, que ferait Spiderman (ou héros préféré de l’enfant) ?
Inventer une chanson avec le prénom de l’enfant et les étapes à suivre pour pouvoir ensuite aller jouer. Par exemple, reprendre un air connu de l’enfant et remplacer les paroles pour décrire comment s’y prendre pour s’habiller avant de sortir (d’abord les chaussures puis le manteau, le bonnet, l’écharpe et enfin les gants).
Surmonter des obstacles imaginaires : Oh non, le sol est de la lave ! Comment va-t-on bien pouvoir aller jusqu’à la cuisine pour le diner ?
Utiliser une peluche ou un personnage (ou des chaussettes en marionnettes) en tant que médiateur : “Gros chien dit qu’il a froid et qu’il est temps de s’habiller.” / “Doudou dit qu’il a besoin de quelqu’un pour lui montrer comment mettre des chaussures”.
Faire le contraire de la norme : “Surtout, tu ne dois pas mettre tes chaussures tant que j’ai le dos retourné; C’est absolument interdit : les parents doivent toujours regarder les enfants quand ils mettent leurs chaussures.”
S’adresser à des gens imaginaires (avec un prénom rigolo, en faisant preuve d’empathie, sur le ton de la confidence…) : Allez Marie-Odette, pour toi aussi, c’est l’heure de partir. Je sais bien que ce n’est pas drôle de devoir partir quand on s’amuse bien. Ne le dis surtout pas à {prénom de l’enfant} mais moi aussi, je serais bien resté au lit ce matin.

Quoiqu’il en soit, ces idées ne prennent pas plus de temps à mettre en œuvre que de faire face à d’énormes résistances et oppositions… parfois, perdre du temps, c’est en gagner !

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