Quel type de discours tenir aux enfants victimes de harcèlement scolaire ?

Accompagner les enfants victimes de harcèlement

Quelques signes qui peuvent alerter sur un éventuel harcèlement

La liste des symptômes possibles est longue :

  • rejet de l’école,
  • chute des résultats scolaires,
  • tristesse inexpliquée,
  • repli sur soi,
  • énurésie soudaine,
  • crises de colère,
  • anxiété,
  • insomnie,
  • anorexie ou boulimie,
  • scarification,
  • tics ou tocs divers,
  • vol (en tant qu’auteur)
  • tout autre changement de comportement inquiétant.

Quad un enfant présente un ou même plusieurs de ces symptômes, les adultes ne pensent pas forcément au harcèlement. Pourtant, Marie Quartier, formée en thérapie brève et intervenante en milieu scolaire, estime que, d’après son expérience, dans un grand nombre de cas, l’enfant qui présente ces symptômes vit une réelle souffrance relationnelle – avec ses pairs dans la plupart des cas.

Il est dès lors important d’en parler avec lui ou de lui proposer d’en parler à un professionnel (psychologue, pédopsychiatre…).

 

Quand il y a soupçon de harcèlement

Dans son livre Harcèlement à l’école : lui apprendre à se défendre, Marie Quartier explique que, si nous soupçonnons qu’un enfant subit des moqueries mais qu’il n’en parle pas, il est possible de lui tenir un discours du type :

« Je comprends que tu ne me dises pas ce que tu subis, tu crains sans doute que je réagisse mal, tu te dis que je ne pourrai pas t’aider. Peut-être aussi que tu veux me protéger, pour que je ne sois ni triste ni inquiet. Je te trouve très courageux et je suis touché de voir que tu veilles à me protéger. Néanmoins, sache que si tu m’en parles, je te promets de ne rien dire ni rien faire sans que ce soit toi qui me le demandes, sans que tu me donnes ton accord. En réfléchissant ensemble nous pourrons peut-être trouver des solutions qui t’aideront. ».

 

Quand nous sommes sûrs que l’enfant est maltraité

De même, Marie Quartier propose un exemple de formulation de mots à dire à un enfant qui subit des maltraitances et qui les cache :

« Tu m’as sans doute caché cela car tu avais peur que par mes réactions je n’aggrave la situation. Je comprends que tu craignes cela, et c’est pourquoi je te promets de ne rien faire sans ton accord. J’ai sans doute été maladroit par le passé, pour que tu te méfies ainsi de mes réactions, ou alors tu te dis que je suis incapable de te comprendre et de t’aider. Mais si moi je ne peux pas t’aider, je peux au moins trouver quelqu’un qui t’aide. Es-tu d’accord pour que l’on en parle ? ».

 

Accompagner les enfants victimes de harcèlement scolaire

La honte, une émotion qui torture les enfants harcelés

Le fait de ne pas savoir réagir pour se protéger ou faire arrêter le harcèlement est en soi une expérience humiliante et ajoute un sentiment de honte à la souffrance de l’enfant harcelé.

Il est donc important de garder en tête que l’enfant harcelé ressent de la honte qui l’empêche de penser, d’agir ou de parler. C’est pourquoi l’empathie et la bienveillance sont si primordiales. Cela suppose d’être capable de comprendre ce que l’enfant ressent sans nier ou minimiser ses émotions (“mais c’est pas grave, ne les écoute pas et ils arrêteront”) ni confondre les émotions de l’enfant et les nôtres en surréagissant.

Ainsi, un adulte peut lui dire qu’il est en colère contre les agresseurs et que les comportements des harceleurs sont inacceptables, tout en demandant à la victime ce qu’elle ressent elle.

Marie Quartier estime qu’il peut être bloquant pour un enfant harcelé de lui dire avec insistance de se défendre : il risquerait de ne plus se confier du tout, ne se sentant pas capable de faire ce que les adultes lui demandent. Par ailleurs, il est important d’élaborer avec lui (éventuellement avec une aide extérieure) une solution qui lui convienne et de lui promettre de ne pas agir sans son accord.

 

Proposer du soutien sans l’imposer

Marie Quartier rappelle que l’enfant harcelé doit avoir le droit de valider ou de refuser les interventions des adultes. Évidemment, si l’on constate un danger majeur pour lui, il est légitime de prendre la situation en main (retrait de l’école, interpellation de l’équipe éducative ou de la hiérarchie académique, plainte à la gendarmerie ou à la police, contact d’associations spécialisées, numéro d’aide aux victimes 116 006…).

Lorsque la maison brûle, il ne s’agit plus d’apprendre à utiliser le four, il faut appeler les pompiers. Mais il faudra par la suite tirer les leçons du drame pour qu’il ne se reproduise plus jamais. – Marie Quartier

Toutefois, lorsque les adultes poussent un enfant à se défendre, alors que celui-ci ne s’en sent pas capable, ils risquent de le fragiliser davantage car il ne se sent pas à la hauteur des attentes. Pour Marie Quartier, proposer une manière de se défendre à l’enfant harcelé n’est utile que s’il sait qu’il a l’autorisation de ne pas s’en saisir.

Vous pourriez être tenté de l’encourager maladroitement en lui disant : « Moi, je me défendais quand on m’embêtait, ce n’est pas si difficile, je t’assure. » Or, il vaut mieux souligner qu’il faut un courage extrême pour oser se défendre, et que vous-même, sans doute, vous n’auriez pas ce courage, et ne l’avez pas toujours eu. Ainsi, s’il se saisit de votre proposition, il se sent valorisé car très courageux ; s’il ne s’en saisit pas, il ne se sent pas humilié. – Marie Quartier

 

Couper l’herbe sous le pied des « harceleurs »

Dans l’esprit des thérapies brèves, Marie Quartier propose une approche à 180° pour accompagner les enfants victimes de harcèlement scolaire.

Elle prend l’exemple d’un enfant qui se fait prendre son goûter tous les jours. Il est possible de lui proposer d’essayer une stratégie à l’opposé de ce qu’il fait habituellement.

Ainsi, il pourrait, pendant un certain temps, apporter un abondant goûter et le distribuer spontanément autour de lui : cette attitude ôte tout intérêt au geste qui consiste à le lui enlever. De même, il pourrait annoncer avec humour : « Je suis trop gros, alors je préfère partager avec vous, pour vous engraisser un peu ! ». Ce type d’annonce permet de désamorcer les moqueries – même si cela peut rester une souffrance pour l’enfant que de sentir ce jugement des autres sur son physique.

La souffrance liée au physique doit être traitée par ailleurs.

 

Traiter le harcèlement scolaire d’un point de vue collectif plutôt que seulement individuel

Définir le harcèlement scolaire comme phénomène social

Bruno Humbeeck a une approche différent de celle de Marie Quartier dans le sens où cette dernière aborde la question du harcèlement d’un point de vue individuel quand le premier l’aborde d’un point de vue collectif (du groupe plutôt que de la personne harcelée uniquement).

Il ne faut pas perdre de vue que toute forme de harcèlement, envisagé comme une conduite sociale, nécessite des spectateurs qui, par leur seule présence d’observateurs, contribuent à installer un dominant, initiateur des comportements, et un dominé, qui les subit dans une position figée, sans pouvoir se rebeller, en proie à un sentiment d’humiliation qui renforce les effets négatifs de ce qu’il vit. – Bruno Humbeeck

Bruno Humbeeck estime que, lorsque deux enfants de force égale se disputent, se battent ou s’agacent, il n’est pas question de harcèlement, il s’agit juste d’un conflit. S’il n’y a pas de répartition des forces manifestement inégale (par le nombre ou la puissance), il n’est pas question de harcèlement, mais de situation conflictuelle pénible à vivre. Il existe des critères pour qualifier une situation de harcèlement :

  • répétition,
  • agressivité nuisible,
  • comportement social
  • sentiment d’impuissance de la victime.

 

Les saisons du harcèlement scolaire

Dans son livre Pour en finir avec le harcèlement (éditions Odile Jacob), Bruno Humbeeck estime qu’il y a des “saisons” du harcèlement :

  • la saison basse jusqu’à mi-octobre;
  • la saison moyenne à partir de mi-octobre jusqu’aux vacances de décembre (le harcèlement se met en place à travers des bousculades, des surnoms ou des exclusions);
  • la saison haute de début janvier à mi mai marquée par la profonde souffrance des enfants harcelés.

Bruno Humbeeck écrit que les victimes risquent alors, si les émotions de peur, de colère ou de tristesse se répètent au point de se changer en états d’âme, puis de se figer en sentiments, de se laisser envahir par le désespoir, parce qu’ils pressentent que leurs difficultés ne trouveront pas de voie de résolution et qu’ils devront y faire face jusqu’à la fin de l’année scolaire. C’est d’autant plus délicat si les adultes auxquels ils s’adressent à ce moment-là (parents, enseignants, éducateurs), donnent l’impression de ne pas savoir comment réagir au cri d’alarme qui leur est adressé. La saison haute est marquée par le plus grand nombre de tentatives de suicide de l’année.

On comprend alors l’importance d’outiller les écoles d’un point de vue collectif et pas uniquement individuel. Pour Bruno Humbeeck, il est primordial d’affirmer à un enfant qui a le courage de dénoncer le harcèlement dont il est victime clairement et sans réserve leur rôle d’adultes dans la gestion de cette violence : « Maintenant que tu as évoqué ton problème, ce n’est plus seulement le tien, c’est devenu notre souci d’adultes. C’est à nous à faire en sorte que cela s’arrête et nous savons comment intervenir pour que cela prenne fin. »

Là où Marie Quartier et Bruno Humbeeck se rejoignent, c’est sur la reconnaissance inconditionnelle des émotions de la victime de la part des adultes (enseignants, conseillers principaux d’éducation, parents, représentants de l’ordre…).

 

Ce qui ne fonctionne pas pour mettre un terme au harcèlement scolaire

Bruno Humbeeck rappelle que le harcèlement prend souvent une forme larvée. Cela le rend à la fois :

  • discutable dans les termes (moquerie ou humour ? bousculade ou taquinerie ?, surnommage méchant ou affectueux ?),
  • négociable dans la forme (« c’est pour jouer »…)
  • flou dans la responsabilité des fautes (« je ne l’ai pas fait exprès », « c’est lui qui prend mal les choses », « les autres sont d’accord avec moi », « on n’y peut rien s’il est susceptible », etc.).

En outre, la tendance d’un harceleur à faire passer pour dérisoire chacun de ses comportements, en le minimisant (« c’est pour rire ») ou en le morcelant (la conduite générale devient un comportement isolé), peut amener l’adulte à sous-estimer la portée des faits et à considérer comme exagérée la souffrance de celui qui en est victime.

Ainsi, on comprend que le harcèlement scolaire ne se laisse pas arrêter par des punitions. De plus, les punitions tendent parfois à aggraver la situation car les harceleurs vont vouloir se venger sur le harcelé et vont adopter des stratégies encore moins facilement observables de l’extérieur par les adultes.

Pour Bruno Hummbeeck, les solutions efficaces pour en finir avec le harcèlement scolaire passe par :

  1. l’aménagement des espaces scolaires pour limiter l’agressivité liée à l’effet territoire;
  2. le fait de provoquer un retour au respect mutuel par le biais de la réaction du groupe. Quand les conditions sont réunies pour que le groupe prenne toute l’ampleur de la détresse de la personne harcelée, alors le groupe devient capable de signifier sa désapprobation par rapport à l’attitude du ou des harceleurs. Il peut également faire passer le message qu’il ne permettra plus dans le futur les prises de pouvoir ou les manifestations d’agressvité;
  3. la légitime intervention des instances scolaires qui affirment les règles du vivre ensemble et de la démocratie.

Bruno Humbeeck parle d’une “armoire à trois tiroirs” pour réguler le harcèlement à l’école.

 

L’armoire à trois tiroirs : 3 pistes pour réguler le harcèlement à l’école

1.Contrer l’effet territoire par l’aménagement des espaces

Brun Humbeeck définit l’« effet territoire » comme l’effet qui provoque un surcroît d’agressivité dans les espaces clos et bornés où des groupes sont tenus de se maintenir dans la durée.

En s’appuyant sur l’idée que la régulation des espaces passe par la mise en place de règles à la fois claires et précises qui permettent de mieux canaliser les flux et de mieux gérer les regroupements, Bruno Humbeeck a mis en place dans certaines écoles des symboles indiscutables et facilement identifiables.

Par exemple, des écoles belges de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont réaménagé leurs cours de récréation. Une code à base de trois couleurs a permis de délimiter trois types de territoires sur lesquels les comportements sont clairement et explicitement régulés par les adultes qui en ont la responsabilité. Chaque espace de la cour se voit attribuer une couleur et cet espace strictement défini ne peut pas être étendu.

  • Espace vert : il y est permis de courir et de jouer au ballon (la zone foot).
  • Espace bleu : on peut y courir, mais sans jouer au ballon (la zone de jeux de mouvement).
  • Espace jaune : il y est interdit de courir et de jouer au ballon (la zone calme). Dans cette zone, les enfants peuvent discuter en s’asseyant autour des tables mises à leur disposition, jouer à des jeux et société, lire les livres qui leur sont proposés dans les bibliothèques mobiles, raconter des histoires dans l’espace approprié (le « racontoir »), mais aussi marcher sur des échasses, grimper sur des murs d’escalade ou danser dans les parties dédiées à ces activités.

A chaque espace est attribuée une malle. Une malle verte contient des ballons, une malle bleue l’équipement nécessaire pour des jeux de mouvements et une malle jaune met à disposition des enfants du matériel pour s’occuper dans la zone calme.

Bruno Humbeeck témoigne que ces espaces régulés sont plus sécurisants (le nombre de signalements d’incidents conflictuels diminue de 80 % dans les espaces régulés) et permet à chacun d’y trouver sa place sans avoir à disputer son territoire. Les filles, par exemple, trouvent plus aisément leur place parce qu’elles n’ont pas à « disputer » leur position aux garçons qui courent derrière un ballon sans se soucier de bousculer celles et ceux qui se trouvent sur son passage. Humbeeck rappelle que, dès 4 ans, les filles ont tendance à longer les murs de la cour en en faisant le tour au lieu de la traverser, pour se rendre aux toilettes.

 

2.Les zones de paroles régulées

Bruno Humbeeck estime en parallèle que, pour éviter que le harcèlement ne s’installe, il est primordial que les stratégies préventives et réactives les plus efficaces interviennent dès la manifestation des premières émotions des élèves harcelés. Ces stratégies peuvent passer par des zones de paroles régulées en groupe classe.

Ces zones de paroles régulées doivent suivre cinq règles pour être efficaces en matière de lutte contre le harcèlement scolaire :

  • Règle n°1 : une émotion se dit et ne se contredit pas.

Par exemple, si quelqu’un affirme qu’il est triste ou en colère parce qu’on a ri de lui, il n’est pas question de tenter de faire passer pour de l’humour ce qu’il a vécu comme de la moquerie.

Il s’agit ici de verrouiller l’émetteur qui n’a alors plus la possibilité de décider qu’un message moqueur est en fait humoristique. C’est à l’élève qui se vit victime de préciser son propre état émotionnel. Par ailleurs, le fait qu’une émotion ne puisse être ni nuancée ni contredite empêche aussi que quelqu’un dans le groupe-classe reproche à celui qui a été touché affectivement de manquer d’humour.

Les espaces de parole régulés se constituent comme des endroits où, en protégeant les émotions de chacun, on freine les dominants dans leur tendance à décider des états émotionnels qui devraient être éprouvés par tous. C’est à travers ces espaces qu’on laisse une chance à l’empathie de se manifester pleinement au sein des groupes. – Bruno Humbeeck

  • Règle n°2 : c’est l’adulte qui donne et reprend la parole à travers un bâton de parole et qui permet à chaque élève de parler jusqu’au bout sans risquer d’être interrompu.

L’idée ici est de protéger la prise de parole en donnant à chaque élève la certitude que personne ne lui coupera la parole. Il obtient, par la même occasion, la garantie qu’il pourra expliquer complètement ce qui est à l’origine de son émotion.

  • Règle n°3 : on ne nomme pas, on ne désigne pas et on n’accuse pas. 

L’idée est de ne pas faire de ces espaces de parole régulée un procès. Selon Bruno Humbeeck, il est indispensable que le harceleur observe le délitement de son public et qu’il assiste, sans perdre la face, à une reconfiguration du groupe qui le dépossède de son pouvoir. C’est le groupe qui donne un nouveau statut à la victime qui vient de manifester sa détresse émotionnelle.

  • Règle n°4 : l’adulte qui a la charge de l’espace de parole régulé s’abstient de proposer lui-même des solutions/.

C’est le groupe qui doit produire ces propositions. L’adulte se contente de poser des questions du type: « Qu’est-ce qu’on peut faire pour venir en aide à celui qui est confronté à l’émotion qu’il vient de nous communiquer ? ».

Le dominant-harceleur, en percevant que le groupe, dans sa totalité ou en partie, se mobilise pour venir en aide à celui qui vient de faire part de sa détresse émotionnelle, comprend que sa prise de pouvoir est devenue vaine, en même temps qu’il se sent soulagé de s’en sortir à bon compte.

  • Règle n°5 : institutionnaliser les espaces de parole régulés. 

Institutionnaliser signifie assurer la visibilité et la disponibilité de ces espaces pour tous les élèves qui, à un moment ou un autre de leur trajectoire scolaire en éprouvent le besoin.

 

Selon Bruno Humbeeck, si l’espace de parole ne fonctionne pas ou produit des résultats décevants, il est important que l’institution scolaire ou ses partenaires aient à leur disposition d’autres techniques. Il existe en effet de plus en plus d’outils pour prendre en charge les situations de harcèlement et y mettre un terme. En voici quelques exemples :

 

3.Les conseils d’éducation

Le conseil d’éducation est composé du directeur d’établissement, d’un représentant de l’équipe enseignante et d’un représentant de l’équipe éducative. L’élève incriminé peut se faire représenter par l’adulte de son choix, faisant partie de la communauté scolaire. L’élève lui expliquera les motifs de son comportement d’infraction.

Le conseil d’éducation prononce une sanction quand il paraît nécessaire de recadrer un comportement.

Un tel conseil éducatif constitue un espace institutionnel essentiel, à la fois pour concrétiser les intentions démocratiques de l’école et pour permettre à la direction de mettre en place un lieu d’affirmation de son autorité, qu’elle partage avec son équipe enseignante, chaque fois qu’une loi est en jeu dans le comportement ou l’attitude d’un élève. – Bruno Humbeeck

Humbeeck prend l’exemple d’un élève sanctionné pour injures racistes. Le cas a été traité selon l’armoire à trois tiroirs en activant à la fois un espace de parole régulé et une sanction lourde émise par le conseil d’éducation pour affirmer clairement que l’école n’accepte pas les injures racistes en son sein. Le jeune incriminé a expliqué ses insultes par le fait qu’il était harcelé par l’élève qu’il a insulté et que les insultes sont sorties de sa bouche par un mécanisme de défense et de ras-le bol (cet aspect est ressorti lors du temps de parole régulé et a été relayé par le porte-parole de l’élève lors du conseil d’éducation). Le conseil d’éducation a donc assorti cette sanction d’un sursis probatoire de six mois qui indique que l’élève incriminé a bien été entendu, que ce qu’il vit comme du harcèlement sera géré comme il doit l’être, mais qu’il ne peut plus en aucun cas recourir une nouvelle fois à ce type d’injures sous peine de rendre la sanction effective.

Ainsi envisagés, ces conseils d’éducation fonctionnent de manière complémentaire avec les mesures de régulation du territoire et les espaces de parole.

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Sources :

Harcèlement à l’école : lui apprendre à se défendre de Marie Quartier (éditions Eyrolles). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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Pour en finir avec le harcèlement : à l’école, au travail, sur le net de Bruno Humbeeck (éditions Odile Jacob). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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