Ecole : 6 étapes pour apprendre à réfléchir
Guy Sonnois est formateur en gestion mentale et auteur de l’ouvrage Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux qu’il a écrit suite à ses nombreuses interventions pédagogiques auprès d’adolescents en difficulté scolaire.
1.Saisie mentale de l’énoncé
J’évoque en images ou en mots l’énoncé avec tous ses éléments.
Cela nécessite de lire tout l’énoncé, de ne pas aller trop vite et d’analyser chaque terme pour donner aux mots un sens correct (ex : une aire n’est pas un périmètre). Évoquer l’énoncé, c’est le “mettre dans sa tête” et le traduire en langage mental (images, sons, films…). On pourra s’appuyer sur des moyens matériels pour faciliter cette traduction (schémas, dessins, tableaux, cartes mentales…).
Cette première étape nécessite du temps car il faut pratiquer des allers-retours entre l’évocation dans l’imagination et l’énoncé pour s’assurer que tous les éléments sont présents dans l’évocation mentale.
2.Analyse de l’énoncé
J’analyse l’énoncé avec mes connaissances générales.
Il ne s’agit pas de copier coller un exercice connu et effectué auparavant, au risque de déformer l’énoncé pour qu’il colle avec ce que j’ai en tête plutôt que d’évoquer fidèlement et avec précision l’énoncé en présence.
Cette étape fait appel à des acquis mémorisés et à l’abstraction.
3.Problématisation
Je cherche le problème que je dois résoudre.
Il faut reconnaître de quel problème général il s’agit. Quand on se trompe de problème, on est hors sujet : la question est plutôt “comment être dans le sujet” ?
Dans certaines matières, on appelle cela “poser la problématique”.
4.Retour sur la mémoire
Je trouve dans ma mémoire tout ce que je sais en rapport avec le problème.
C’est l’étape de la réflexion proprement dite. Il faut parfois aller à la recherche des connaissances mémorisées en faisant des hypothèses et en confrontant les connaissances au problème posé.
Quand les connaissances sont imprécises, incomplètes, mal comprises (pire, quand elles sont inexistantes)s, il est difficile de faire des liens. D’où le fait que mémoriser les cours soit nécessaire mais pas suffisant pour réussir : savoir mémoriser et savoir réfléchir vont de pair.
5.Choix des connaissances utiles
Je trie les connaissances en rapport avec le problème.
C’est la pose de la “problématique” de l’étape 3 et la confrontation connaissances/problématique de l’étape 4 qui sont à la base d’un choix pertinent.
Trier et appliquer les connaissances nécessite d’avoir auparavant beaucoup appliqué les connaissances (par des exercices d’entraînement nombreux et variés).
Cela requiert également de comprendre que résoudre un problème précis, ce n’est pas ressortir toutes les connaissances en rapport avec ce problème mais c’est avant tout savoir trier les informations pertinentes des informations non pertinentes.
6.Application
J’applique les connaissances en rapport avec le problème.
Les exercices (ou examens blancs) ont préparé cette étape par l’automatisation des procédures d’application.
Au lycée, l’enjeu essentiel est d’apprendre à reconnaître et à traiter des situations de problème ou seront transférées les connaissances dont la maîtrise aura préalablement été automatisée par la pratique des exercices. – Guy Sonnois
……………………………………………………………………………………………………….
Source : Accompagner le travail des adolescents : avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (éditions Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
Commander Accompagner le travail des adolescents sur Amazon ou sur Decitre.