Comment ne pas devenir une marâtre : guide féministe de la famille recomposée

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Présentation de l’éditeur

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Si la famille recomposée était une sandale, la marâtre serait le caillou à l’intérieur. Personne n’a envie d’avoir un caillou dans sa sandale. Mais personne n’a envie d’être ce caillou non plus.

Moi non plus, je n’ai jamais rêvé d’être marâtre car moi aussi, j’ai toujours associé la fonction aux sorcières que j’ai croisées dans les mêmes contes que vous. Quand j’ai appris qu’il avait des enfants, mon GPS interne m’a invitée à faire demi-tour dès que possible mais comme vous, j’y suis allée quand même. Et j’y suis restée, même si j’ai bien failli rendre mon tablier une dizaine de fois (par mois).

On ne naît pas marâtre. On le devient à force de patience et d’amour, paraît-il et beaucoup de doutes, de bourdes, de ruminations et de frustrations, plus ou moins aggravées par des attentes familiales et sociales fortes et souvent contradictoires, un flou juridique persistant, et une charge mentale lourde. Très lourde.

Ce livre est l’antidote au sortilège dont les belles-mères modernes sont encore prisonnières. Il analyse l’origine de leur mauvaise réputation, et déconstruit un certain nombre de préjugés au sujet de l’Amour de seconde main, de son ex et de leur(s) enfant(s). À travers de nombreux témoignages, des paroles d’expert.e.s et une solide expérience du terrain, il apporte aussi des réponses concrètes à ces questions que l’on n’ose pas toujours (se) poser : pourquoi les beaux-pères ont-ils la paix, eux ? Est-on obligée d’aimer les enfants de la personne que l’on aime ? Quelle place trouver au sein d’une famille dont la majorité des membres ne nous a pas choisie ? Qu’est-ce qu’un conflit de loyauté, et comment le résoudre ? Quoi répondre à : « Ben t’as qu’à partir, si t’es pas contente ! » ? Quel rôle doit jouer le.la conjoint.e dans tout ça ?

J’ai aimé 

Ce livre est organisé autour de nombreux témoignages, d’anecdotes, de conseils mais aussi de statistiques, d’éléments historiques et légaux. L’autrice, Fiona Schmidt, est elle-même belle-mère de 3 filles et développe un discours féministe autour du statut de belle-mère dans une famille recomposée, dans diverses situations (les 2 adultes ont des enfants; seul le père a des enfants; projet d’avoir des enfants ensemble ou pas; père veuf; enfants jeunes, ados ou même adultes…). Les témoignages, aussi bien des femmes concernées que des enfants, donnent beaucoup de force à ce livre. J’ai apprécié la rigueur de Fiona Schmidt qui retrace l’historique de la formation de l’image populaire de la belle-mère jalouse, méchante, hystérique. Elle s’adresse avec beaucoup de bienveillance et de déculpabilisation aux femmes devenues belles-mères et reconnaît le grand inconfort de cette situation. Les illustrations humoristiques rendent le contenu plus léger, bien que certains passages et témoignages puissent bousculer.

Dans cet ouvrage, Fiona Schmidt rappelle que la plupart des belles-mères sont bienveillantes et pleines de bonne volonté. Le problème, c’est qu’elles ne savent pas quoi en faire, faute de deviner ce que leur conjoint et les enfants attendent d’elles, ni d’avoir des modèles réalistes à disposition.

La recomposition familiale induit souvent une charge émotionnelle et domestique lourde pour les belles-mères, que ces dernières soient elles-mêmes mères ou non. Les belles-mères s’impliquent quasiment autant que les mères mais elles prennent nettement moins part aux décisions du quotidien (dans quelle école inscrire les enfants, quelles activités extrascolaires…). De nombreuses belles-mères ont ainsi l’impression de faire office de “gouvernantes non rémunérées et non reconnues“.

De plus, il arrive que certains pères, culpabilisés par la séparation et la souffrance des enfants (réelle ou supposée, voire exagérée dans l’imagination du père), attend de sa conjointe qu’elle apporte amour et sérénité au sein du foyer, dans un souci de réparation. Ces attentes, plus ou moins conscientes, induisent pour la belle-mère une charge émotionnelle décuplée.

Fiona Schmidt parle également d’une charge sociale, qui s’ajoute à la charge domestique et émotionnelle. Les attentes sociales rendent le rôle de belle-mère encore plus lourd à porter car les injonctions sont fortes et contradictoires.

Si la belle-mère s’investit a minima, on lui reprochera d’être égoïste et indifférente, mais si elle s’investit davantage, elle court le risque qu’on lui reproche d’en faire “trop” et d’outrepasser son rôle. Il s’agit donc pour elle d’être ni trop, ni trop peu, de faire ce que font les mères, mais sans se prendre pour elles, ni espérer les reconnaissances qu’on leur témoigne, et d’en être satisfaite pour ne pas opprimer les membres de la famille recomposée. – Fiona Schmidt

Fiona Schmidt rappelle que, comme le rôle d’une belle-mère n’est pas clairement défini, il reste à composer en fonction des enfants (leur âge, leur personnalité, leurs besoins et préférences), du conjoint, de la mère des enfants et, bien sûr, de la belle-mère. C’est finalement une (relative) bonne nouvelle, à condition d’avoir une estime personnelle suffisamment forte pour faire preuve de souplesse sans se sentir menacée et pour faire face à la pression sociale avec un chemin unique.

Fiona Schmidt liste quelques choses à éviter en tant que belle-mère pour des relations apaisées. L’objectif est de progresser vers la sérénité familiale et le respect mutuel, plutôt que vouloir forcer des relations empreintes d’amour entre beaux-enfants et belles-mères. Elle rappelle d’ailleurs que la qualité des relations entre une belle-mère et ses beaux-enfants dépend pour beaucoup de la qualité des relations entre la belle-mère et son conjoint. C’est de la solidité du couple que dépend la vie de famille, et pas l’inverse.

Ce livre s’adresse en priorité aux femmes et leur apportera du réconfort… mais il gagnerait grandement à être lu par les pères concernés !

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Comment ne pas devenir une marâtre : Guide féministe de la famille recomposée de Fiona Schmidt (éditions Hachette) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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