Les bébés humains et leurs parents ont besoin de contact (lien entre manque de confiance en soi et séparation précoce parent/ enfant)

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L’importance du contact physique et de la proximité émotionnelle

Dans son livre À moi ! Lorsque l’ego paraît : pour une égologie pratique, Valérie Vayer regrette que nous vivions dans des sociétés qu’elles qualifie de “séparatistes”. Par cette expression, elle décrit le fait que les parents (et en particulier les mères) et les enfants soient très tôt, très souvent et très longtemps séparés.

Cette séparation est d’ordre physique (manque de contact) et affectif (manque d’attention, de soutien émotionnel et d’empathie). Or les bébés humains et leurs parents ont besoin de continuité et de liens. Valérie Vayer parle de “maman base” pour désigner les mères qui portent physiquement et émotionnellement leurs enfants.

Valérie Vayer est triste de constater quel les parents n’ont la plupart du temps ni l’énergie ni l’imagination pour créer un quotidien adapté aux petits. Les parents occidentaux, soumis à des contraintes financières, des contraintes d’emploi du temps (horaires de la crèche, de l’école, du travail mais aussi heure quasi réglementaire du dîner et du coucher) et des injonctions culturelles (“il faut couper le cordon !”, “il va te bouffer si tu le prends trop souvent dans les bras !”, “les câlins gâtent les enfants”) ne peuvent pas changer leurs plans sous prétexte que les petits ne supportent pas ces plans : c’est aux enfants de s’adapter. Pourtant, notre nature humaine de mammifère veut que ce soit aux parents de s’adapter aux besoins des enfants, en particulier dans les premières années de vie.

Privé de son sixième sens, il [le parent] ne peut sentir ni ce qu’il inflige à son enfant, ni comment y mettre fin. – Valérie Vayer

Un lien entre manque de confiance en soi et séparation précoce parent/ enfant

Valérie Vayer lie le manque de confiance en soi avec la séparation précoce parent/ enfant et la mécompréhension que les parents occidentaux ont des besoins (physiques et émotionnels) des petits.

Elle écrit qu’une maman base peut avoir beaucoup à faire pour protéger ses enfants des personnes qui s’affolent lorsqu’elles voient un petit manipuler un couteau, un pile d’assiettes, grimper etc…, alors que cette maman ne se sent pas inquiète. Si elle s’inquiétait, elle dirait “stop” mais en général, elle n’a pas à le faire : elle sent que son enfant peut grimper en haut de la cabane parce qu’il sent lui-même qu’il le peut.

Cet enfant est capable de cette confiance en ses compétences précisément parce que ses parents lui ont procuré une base suffisamment stable à travers le portage (dans les bras, peau à peau, portage physiologique…) et le soutien émotionnel (empathie, amour inconditionnel, attention) dès ses premières heures de vie.

En général, le petit finit par redescendre, fier de son exploit. Il y avait bel et bien un risque, que l’enfant a été capable de mesurer, et il a décidé qu’il pouvait le prendre. Il apprend ainsi à évaluer une situation, à prendre sa décision en conséquence et à prendre des risques mesurés, quitte à changer de stratégie, demander de l’aide ou même renoncer si, finalement, c’est trop difficile.

Savoir s’appuyer sur son sixième sens de parent (quand il n’est pas dysfonctionnel)

Il ne s’agit pas pour autant de laisser l’enfant livré à lui-même. On peut ne pas être très loin, lui proposer (sans l’imposer) une aide, un appui ou même de changer d’avis si finalement “il ne le sent pas”.

Un enfant qui ne peut pas prendre de risques à sa mesure est en très grave danger : soit de foncer tête baissée sans rien voir, soit de s’immobiliser, paralysé par la peur de dangers impossibles à évaluer puisqu’il n’a pas l’expérience du risque – et alors, ces dangers prennent des proportions énormes dans l’imaginaire mais il ne sait pas faire la différence avec le réel. – Valérie Vayer

Pour Valérie Vayer, moins les liens parents/ enfants (et en particulier mère/ enfant) sont fiables, plus les risques sont importants pour un apprenti explorateur. Les risques sont de plusieurs ordres :

  • risques physiques (tomber, se blesser, blesser quelqu’un, corps mal préparé à vivre avec des problèmes de motricité par exemple…)
  • mais également psychologiques (baisse de la confiance en soi, de la confiance dans les autres et même dans la vie, insécurité émotionnelle, extinction de la curiosité).

Recourir à des solutions contraignantes en permanence, c’est ignorer le danger qu’est celui ne pas grandir libre et en liens.- Valérie Vayer

C’est notre propre confiance en nous d’adulte qui fait toute la différence : c’est important de nous connecter à notre “sixième sens”, de prendre en compte notre radar. Or ce sixième sens est dysfonctionnel quand on ne passe pas assez de temps ensemble parce qu’on ne se connaît pas assez bien. Si une maman base sent que ça va ou qu’au contraire, il faut intervenir, surtout qu’elle s’écoute en premier.

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Source : À moi ! Lorsque l’ego paraît : pour une égologie pratique de Valérie Vayer (éditions Le Hêtre Myriadis). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet (site de l’éditeur)

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