Reproches et jugements : des manières inadaptées d’exprimer un besoin non satisfait !

Selon Marshall Rosenberg, créateur du processus de la Communication Non Violente (CNV), il existe deux types de langage :

  • le langage chacal

Le langage chacal fait de critiques, manipulations, jugements et définitions diminue les chances d’obtenir ce que l’on veut et augmente la probabilité d’actes violents.

Le langage chacal est friand de l’expression “Je pense que tu”. Or cette tournure de phrase signifie que le chacal évalue son interlocuteur, le considère fautif. Il va donc recevoir une défense agressive de l’interlocuteur !

Dans un monde chacal, les sentiments sont utilisés pour manipuler et provoquer la culpabilité. Une façon typique de manipuler est de convaincre l’interlocuteur que c’est lui qui rend malheureux et qu’il devrait se sentir coupable pour ça.

Un exemple typique de langage chacal : “TU me mets en colère quand TU dis ça”.

  • le langage girafe

Communiquer en langage girafe implique de trouver le besoin non satisfait qui se cache derrière le jugement car les besoins sont la vie qui cherche une expression !

En langage girafe, personne ne juge moralement mais tout le monde cherche à savoir si les actes et les paroles des uns et des autres servent la vie et la rendent plus belle.

toute évaluation est l'expression tragique d'un besoin non satisfait communication non violente


 

Comment identifier les besoins non satisfaits derrière un reproche ou un jugement ? (avec la CNV)

Les girafes incitent les chacals à verbaliser :

1. leurs émotions: comment tu sens-tu ?

Les girafes doivent être attentives aux évaluations masquées quand les chacals expriment leurs sentiments : les états provoqués par les autres ne sont pas de vraies émotions.

Par exemple, intimidé PAR quelqu’un, rejeté, incompris, utilisé, jugé, critiqué, ignoré, trahi, offensé, humilié. Ces adjectifs trahissent une interprétation par la tête, pas par le cœur.

Les sentiments fondamentaux qui nous animent sont liés à des besoins non satisfaits. Le langage girafe exprime les émotions vitales (et non des états provoqués par l’autre ou par la situation). La girafe pourra aider le chacal à exprimer avec honnêteté comment il se sent, sans formuler de reproches ni de critiques.

Mettre leurs oreilles de girafe afin d’entendre les sentiments de l’autre ainsi que son besoin non satisfait demande des efforts (pour lutter contre l’envie de se défendre face à un reproche ou un jugement) et de l’empathie (j’écoute avec empathie comment tu te sens, sans entendre de reproches ni de critiques à mon encontre : tu parles de toi, de tes émotions et de tes besoins non satisfaits).

Mettre des oreilles de girafe peut passer par des questions : comment tu te sens – tes émotions et tes sensations plutôt que des pensées – par rapport aux actions que tu observes ?

En langage girafe, l’autre pourra répondre : je me sens nerveux, en colère, anxieuse, impatient, tendue, triste, impuissante, perplexe, découragé, seule, mal à l’aise…

sentiments communication non violente

Source : Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) de Marshall Rosenberg

2. leurs besoins : quel est ton besoin non satisfait ?

Marshall Rosenberg cite quelques besoins fondamentaux, valables aussi bien pour les adultes, les enfants et les adolescents :

  • Autonomie
  • Célébration
  • Intégrité
  • Interdépendance
  • Nourriture sur le plan physique
  • Jeu
  • Communion d’esprit

besoins fondamentaux cnv

3. la demande : quelle est la demande pour satisfaire le besoin inassouvi ?

A quoi l’autre accorde-t-il de l’importance ?

processus-de-communication-non-violente

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Mon conseil lecture pour aller plus loin dans la pratique de la communication non violente :

Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : Introduction à la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg (éditions La Découverte).

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