8 outils pour cultiver la bonne humeur et la coopération en famille (pour prévenir les crises et tensions)
1. Ecrire des notes pour passer des messages
Ecrire des notes avec humour et petits dessins est un moyen d’obtenir la coopération (plus efficace que se plaindre et donner des ordres). Le fait de semer des petits messages écrits avec des instructions permet par ailleurs de faire appel à la créativité.
2. Aménager la maison pour se simplifier la vie
Agir sur la périphérie de l’enfant est plus efficace qu’agir sur l’enfant pour favoriser l’auto discipline. Nous pouvons rendre notre maison plus pratique pour nos enfants :
- mettre des porte manteaux à la hauteur des enfants (comme dans les écoles maternelles)
- disposer des bacs à linge sale de différentes couleurs
- prévoir des étagères pour ranger à hauteur des enfants
- installer des caisses avec le prénom de chaque enfant dans la pièce commune pour ranger les jouets qui traînent
- …
Plus d’idées : 10 manières de préparer l’environnement familial pour des enfants épanouis
3. Utiliser un tableau des émotions
Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises; elles sont des signaux d’alerte sur nos besoins. Les émotions sont précieuses car elles sont des indicateurs de notre état.
Selon l’émotion que l’on ressent, on n’a pas la même disponibilité pour la famille.
Prendre le temps de nommer nos émotions présente plusieurs avantages :
- prendre du recul vis-à-vis de l’émotion
- prendre en charge l’émotion (ex : s’isoler, sortir, chanter, respirer profondément…)
- partager l’état émotionnel du moment avec les autres (et des clés pour décoder notre humeur)
- donner aux autres une chance d’adapter leur comportement si nécessaire (ex : proposer un massage, se tenir à l’écart…)
Aller à la rencontre de mon humeur et aller à la rencontre de l’humeur de l’autre, c’est comme se faire un cadeau. – F. Leroy et C. Lewicki
On pourra afficher le tableau des émotions sur le frigo et y ajouter des aimants de couleurs ou avec des lettres pour identifier chaque membre de la famille. Chacun pourra y indiquer son émotion du moment et ses éventuels besoins insatisfaits comme une demande adressée aux autres membres de la famille.
4. Nourrir la relation en évoquant ensemble ce qui nous fait vibrer
Il est important de veiller au grain et à ce que chacun fasse ce qu’il a à faire. Et, en même temps, nous avons la possibilité de choisir volontairement d’aller à la rencontre de notre enfant en prenant le temps de l’écouter nous parler de ce qui l’anime. C’est gratifiant pour lui, pour nous, pour notre relation. – F. Leroy et C. Lewicki
Parler de coeur à coeur de ce qui nous touche est une nouvelle rencontre avec l’autre à chaque fois :
- ce qui a touché l”autre dans la journée, ce qui m’a touché moi,
- parler de comment l’autre se sent et comment je me sens,
- parler de ce que l’autre aime et de ce que j’aime,
- parler de ce que l’autre a découvert et de ce j’ai découvert cette semaine…
5. Envisager les enfants comme faisant partie de la solution (plutôt que comme des problèmes ambulants)
L’enfant est le problème : C’est pas vrai, tu as encore renversé un verre, tu pourrais faire attention !
L’enfant fait partie de la solution : L’éponge est dans l’évier/ De quoi as-tu besoin pour nettoyer ?/ Comment faire pour réparer cette maladresse ?
Envisager les enfants comme faisant partie de la solution, c’est croire en eux et en leur capacité à corriger leurs erreurs.
Voir aussi : La résolution de conflit gagnant-gagnant : favoriser l’adhésion des enfants aux règles de la vie collective
6. Repenser les corvées et changer d’état d’esprit
Si vous n’aimez pas quelque chose, changez-le. Si vous ne pouvez pas le changer, changez votre attitude. – Maya Angelou (écrivaine afro-américaine)
Nous pouvons choisir l’ambiance et l’état d’esprit avec lesquels nous allons aborder les tâches ménagères. Cela peut passer par plusieurs options :
- mettre de la musique,
- utiliser le jeu (des exemples ici),
- mettre un minuteur pour visualiser le temps que durera la corvée,
- se poser des défis (par exemple : ranger le plus de choses possible dans un temps donné, ranger le plus vite possible en nombre déterminé de choses…),
- faire les choses ensemble et profiter de ce moment de ménage ou de rangement pour discuter…
7. Laisser les routines être les “chefs”
On peut impliquer les enfants dans la création de routines et laisser ces routines être les “chefs”. Les routines deviennent comme le “squelette” du quotidien et doivent être au service des besoins des membres de la famille (et non pas un carcan qui enferme). Les routines sont à envisager comme un rythme donné mais il y a aura forcément des imprévus (un rendez-vous chez le dentiste, un repas à l’extérieur…). Les enfants sont capables de comprendre le caractère exceptionnel d’un jour pas comme les autres et nous sommes capables en tant qu’adultes de lâcher prise de temps en temps.
Les routines peuvent être rappelées aux enfants sous formes de pictos, de dessins, de tableaux ou de petits mots.
Un tableau pourra par exemple recenser les étapes chronologiques avant d’aller à l’école : se réveiller, prendre son petit déjeuner, se brosser les dents, s’habiller… Les enfants auront peut-être envie d’ajouter des activités qui leur semblent importantes (jouer, regarder des dessins animés, lire des livres, un temps calme avec papa et/ou maman…). Une fois tous d’accord sur la liste et l’ordre des choses à faire, on pourra mettre cette routine par écrit.
On pourra prendre une photo des enfants derrière laquelle on collera de la pâte à fixe : ils déplaceront leur photo au fur et à mesure de leur avancée dans la routine. Pour aider les enfants à suivre une routine, on pourra leur poser des questions (sur un ton agréable et enthousiaste :) ) :
- qu’est-ce qu’il te reste à faire sur ta routine ?
- que dois-tu faire après le petit déjeuner ?
- à quelle étape es-tu ?
8. Sentir le bonheur d’être parent
Isabelle Filliozat écrit :
Entourez-vous de photos et de dessins pour entretenir le souvenir de votre amour pour eux, pour réveiller votre tendresse endormie quand ils tachent le canapé, refusent de débarrasser la table ou ont de mauvaises notes à l’école.
Happés par les tâches du quotidien, la lessive, le ménage, la cuisine, les devoirs… nous oublions parfois que nous sommes heureux de vivre ensemble. Tous les parents le disent, l’enfance, ça passe vite, trop vite. Ne ratons pas la rencontre !
Il sera toujours temps de briquer la maison plus tard, quand ils seront partis et que nos quatre murs nous paraîtront bien vides sans cris et rires…
Nous pouvons également nous demander ce qui est le plus précieux pour nous. Un enfant a besoin de sentir qu’il est précieux, qu’il a sa place, qu’il est important, que ses besoins comptent et qu’il a le droit de s’exprimer sans risquer de perdre la considération et l’amour de ses parents.
Pour Isabelle Filliozat, devant une maladresse, un accident, une expérience, la question la plus importante à se poser est « qu’est-ce qui est le plus précieux pour moi ? ».
Si je réponds : « ce qui est le plus précieux pour moi est l’amour de mes enfants, leur confiance en moi, ou de n’avoir jamais à rougir devant eux », alors je vais protéger cet amour, cette confiance. – Isabelle Filliozat
Une petite précision : les apprentissages des enfants prennent du temps… le fait de devoir répéter des consignes et des règles fait partie de notre travail de parents. Si nous devons répéter, nous avons justement l’information que l’enfant n’a pas encore acquis l’habitude ou la compétence requise. Le fait d’avoir des “outils” qui permettent de passer les messages de manière ludique et efficace nous permet de répéter sans râler ou nous énerver et augmente nos chances d’être entendus :).
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Source : J’arrête de râler sur mes enfants, et mon conjoint : 21 jours pour changer de Christine Lewicki et Florence Leroy (éditions Eyrolles). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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