Périodes sensibles et caprices selon Maria Montessori

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Maria Montessori fait un lien entre caprices et périodes sensibles. Dans son livre “L’enfant“, Maria Montessori explique que le développement de l’enfant passe par des périodes sensibles, c’est-à-dire des stades de la croissance de  l’enfant. Ces sensibilités spéciales sont passagères et se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé. Pour elle, la croissance est un “travail minutieusement dirigé par  les  instincts”. En effet, les périodes sensibles sont passagères et se limitent à l’acquisition d’un caractère donné. Une fois que le caractère ou la compétence en question est  acquis, la sensibilité cesse. Maria Montessori écrit que “chaque effort est un accroissement de puissance. Quand une de ces passions psychiques s’est éteinte, d’autres  flammes s’allument, et l’enfance s’écoule ainsi, de conquête en conquête.”

C’est pendant la période sensible que l’enfant devient capable de se diriger dans le monde extérieur ou de se servir de manière plus fine de ses instruments moteurs (mains, jambes…)

Les obstacles qui s’opposent au fonctionnement intérieur de l’enfant

Les périodes sensibles sont un préalable pour expliquer le développement de l’enfant. Si un obstacle survient pendant le travail de la période sensible, l’enfant connaît un bouleversement, une déformation. Les réactions des enfants face aux obstacles extérieurs qui entravent la conquête active de leurs caractères sont généralement traitées de caprices. Les adultes appellent caprices tout ce qui n’a pas une cause apparente, “toute action illogique et invincible”. L’existence d’une période sensible peut justement se manifester par des réactions violentes, par des désespoirs que les adultes jugent sans cause, par un “moment d’inactivité inutile et désordonné”.

Pour Maria Montessori, les périodes sensibles expliquent un grand nombre de “caprices” car ces derniers sont la conséquence d’un développement imparfait et l’expression extérieure de besoins insatisfaits, d’une perturbation intérieure. Ils représentent une tentative du psychisme de l’enfant pour se défendre contre un environnement mal adapté, pour réclamer une ambiance extérieure qui corresponde suffisamment aux besoins intérieurs.

Maladies et caprices selon Montessori, même mécanisme

Maria Montessori compare les caprices et les brusques montées de température chez les enfants. “Si chaque altération des fonctions est considéré comme un maladie fonctionnelle [du corps], il nous faut aussi appeler maladies fonctionnelles [de l’âme] les altérations qui ont trait à la vie psychique.”

Les premiers caprices de l’enfant sont les premières maladies de l’âme.

Selon elle, les adultes n’ont de l’intérêt que pour les maladies de l’âme des enfants (les caprices donc) mais pas pour la santé de son âme. C’est la raison pour laquelle elle insiste sur la préparation de l’ambiance, de l’environnement extérieur pour protéger l’enfant, sauver sa santé psychique.

Elle raconte une anecdote dans son livre “L’enfant” à propos d’un jeune garçon de 18 mois. Celui-ci est trop fatigué pour marcher et sa mère le prend dans ses bras pour le porter. Comme elle a trop chaud, elle enlève son manteau. C’est alors que l’enfant se met à hurler, il passe de bras en bras auprès de l’assemblée présente mais rien ne calme ses cris.Les personnes autour commencent à soupçonner un caprice et c’est là qu’intervient Maria Montessori. Elle propose à la mère de remettre son manteau et ensuite seulement de reprendre l’enfant dans ses bras. Il se trouve que l’enfant était dans sa période sensible de l’ordre des choses et, pour lui, le manteau devait se porter sur les épaules et non à bout de bras. Le “désordre” avait été la cause de sa crise et l’enfant se calma immédiatement une fois le manteau remis en ordre.

Un caprice est une énigme à résoudre.

Pour Maria Montessori, il est nécessaire de chercher la cause de toute manifestation estimée capricieuse chez un enfant précisément parce qu’elle échappe aux adultes. Sauf que l’enfant est guidé par la puissance de l’énergie psychique en lui. Il y a une cause à toute manifestation, toute réaction de l’enfant.

Ce caprice doit prendre à nos yeux l’importance d’un problème à résoudre, d’une énigme à déchiffrer.

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