La parentalité positive, ça ne marche pas !

 

La parentalité positive, ça ne marche pas !

 

Je vous propose un extrait du livre Parents épanouis, Enfants épanouis de Faber et Mazlish (éditions du Phare). Dans ce passage, les deux autrices nous proposent de changer de paradigme éducatif : apprendre à penser autrement avant de pouvoir faire autrement. Si nous cherchons à appliquer des outils de communication ou à nous montrer zen comme des moins bouddhistes en toutes circonstances, nous sommes condamnés à constater que la parentalité positive, ça ne marche pas.

Nous avons dans la tête une image préconçue de ce que de bons parents devraient être, puis nous essayons de ressembler à cette image. Quand nos sentiments ou notre comportement coïncident avec notre image intérieure, nous sommes satisfaits, comblés. Dans le cas contraire, nous devenons anxieux, coupables et déprimés. Nous sentons en quelque sorte que nous avons laissé tomber nos enfants, sans parler de nous-mêmes.

Nous avions d’abord cru qu’un bon père, qu’une bonne mère, c’est patient, calme, logique ; ça ne crie jamais.

Désormais, nous ne sentions plus le besoin d’embouteiller notre colère. Nous l’exprimions totalement ; mais au lieu de lancer des insultes, nous exprimions aussi nos sentiments, nos valeurs, nos attentes.

Nous avions d’abord cru que des bons parents doivent toujours être désireux de faire des choses pour leur enfant : l’aider avec ses devoirs, répondre à toutes ses questions, trouver des solutions à ses problèmes.

Désormais, nous savions que les parents aident parfois davantage en n’aidant pas, en faisant en sorte qu’on en vienne à se passer d’eux.

Nous avions d’abord cru que chacun des parents doit à tout prix être constant.

Désormais, nous nous sentions plus libres d’y penser à deux fois, de changer d’idée, de vivre davantage selon nos sentiments réels du moment.

Nous avions toujours cru que certains des sentiments négatifs que nous éprouvions en tant que parents sont peu gentils, déraisonnables, qu’ils sont même honteux.

Désormais, nous savions que les sentiments ne sont ni bons ni mauvais. Les sentiments existent, tout simplement. L’important, c’est la manière de nous y prendre avec nos sentiments.

Nous avions toujours cru que ce qui compte, c’est que nos enfants sentent qu’on les aime, peu importe notre façon de leur parler. Nos paroles traduiraient nos sentiments.

Désormais, nous accordions toujours de l’importance à la spontanéité, mais nous étions conscientes du pouvoir énorme de nos paroles et nous tentions de faire la distinction entre ce qui aide et ce qui blesse.

Chaque fois qu’on permet à un enfant de traverser les étapes pénibles d’une prise de décision, on lui fournit une expérience inestimable, pour le moment présent et pour son autonomie future. Il nous avait semblé que c’est la tâche des parents de faire comprendre le bon sens à l’enfant, de lui expliquer pourquoi certains de ses plans sont imprudents et irréalistes.

Désormais, nous comprenions que le monde extérieur a vite fait de couper les ailes des personnes et que c’est le privilège des parents de nourrir le rêve de leur enfant.

Nous avions cru qu’en disant à un enfant ce qu’il a fait de mal, il s’améliore ; qu’en le traitant de menteur, il devient honnête ; qu’en le traitant d’idiot, il devient intelligent ; qu’en le traitant de paresseux, il devient travailleur.

Maintenant, nous savions que l’amélioration d’un enfant s’amorce quand on le traite comme s’il était déjà ce qu’il est capable de devenir.

La dignité ! Voilà la différence fondamentale entre l’ancien portrait et le nouveau ! Le nouveau portrait confère infiniment plus de dignité, tant aux parents qu’aux enfants.

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Source : Parents épanouis, Enfants épanouis de Adele Faber et Elaine Mazlish (Les éditions du Phare). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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