Les colères des enfants ont une fonction biologique au service de la vie : elles réparent face à l’impuissance

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Michel Odent est un chirurgien et obstétricien français, expert en naissance respectée et en santé primale. Dans son livre Le bébé est un mammifère, il rappelle que “la situation pathogène typique” (=une situation typique créatrice de maladie) est l’état de soumission. C’est ce qui se passe quand un humain, face à une menace, ne peut ni fuir ni lutter, ni trouver refuge auprès d’une personne de soutien (et ce quelque soit son âge). Une seule solution demeure dans ce cas : se soumettre.

Henri Laborit, scientifique français, a montré que, quand des rats reçoivent des séries de chocs électriques, ils ne deviennent pas malades à cause des chocs électriques, mais à cause de leur incapacité à se battre ou à fuir au moment de l’agression. Les rats ne deviennent pas malades s’ils ont la possibilité de décharger leur stress par l’agressivité, s’ils peuvent fuir (ou si leur mémoire est court-circuitée – par choc électrique convulsivant dans l’expérience de Laborit). Si aucun de cas ne se présente, les rats se soumettent et finissent par somatiser (c’est-à-dire tomber malade).

Toute situation de soumission entraîne la sécrétion de taux élevés d’hormones de stress, comme le cortisol, dont l’effet prolongé constitue une sorte de “suicide physiologique” (expression de Michel Odent) .

Ainsi, quand un bébé apprend qu’il est inutile de pleurer pour exprimer ses besoins et attirer l’attention des adultes qui sont supposées prendre soin de lui (vu que personne ne répond à ses pleurs), il fait déjà l’expérience d’une situation de soumission et, par conséquent, de stress intense. Il ne peut ni fuir le danger, ni lutter ni trouver de soutien auprès d’une personne proche.

Odent estime que l’un des mécanismes de défense aux situations pathogènes est la colère. La colère est une réaction saine et primitive minimisant les effets néfastes d’une situation de soumission. Les colères des enfants ont donc une fonction biologique au service de la vie : elles réparent face à l’impuissance et permettent de “décharger” le stress.

On comprend ainsi d’autant mieux l’importance de :

  1. répondre aux pleurs des bébés (lire aussi : Pourquoi les bébés pleurent-ils ?)
  2. accueillir les colères des enfants plutôt que les réprimer (lire aussi : La colère réparatrice, c’est quoi ? A quoi ça sert ?)

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Source : Le bébé est un mammifère de Michel Odent (éditions l’Instant Présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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