Comment remplacer les récompenses : 8 alternatives aux récompenses
Je vous détaille dans cet article en quoi les récompenses sont à la fois inefficaces et néfastes. Voici 8 alternatives pour les remplacer :
1. Les messages Je
Thomas Gordon nous propose d’émettre des messages clairs exprimant nos sentiments face au comportement de l’enfant. L’idée est de décrire ce qui se passe à l’intérieur de nous et ce que l’enfant a fait pour provoquer ce sentiment, sans pour autant porter de jugement de valeur sur les actions de l’enfant.
Je me sens bien lorsque tu… (description sans jugement : t’exprimes avec des mots respectueux des autres)
J’ai été agréablement surprise lorsque tu… (description sans jugement : as tondu la pelouse ce matin)
J’ai été soulagé de voir que tu… (description sans jugement : es rentré à la maison à telle heure)
J’ai beaucoup apprécié (description sans jugement : de voir la table du petit déjeuner débarrassée)
J’ai été enthousiasmée quand tu… (description sans jugement : as vidé et rangé le lave vaisselle)
J’ai apprécié de (description sans jugement : pouvoir parler calmement avec Mme XY)
Je suis rassuré…
Les mots porteurs de jugement ou de reproche tels que “enfin”, “mieux”, “bien”, “mal” sont à proscrire.
2. L’écoute active
L’écoute active laisse l’enfant s’auto évaluer. Elle est indiquée quand c’est l’enfant qui sollicite les parents.
Thomas Gordon définit l’écoute active comme “la réaction verbale qui exprime tout simplement une compréhension empathique et une acceptation de ce que l’enfant vit.” On écoute d’abord attentivement, puis on démontre par nos paroles qu’on a compris son message.
Voici l’exemple du livre Eduquer sans punir :
3. La préparation de l’environnement
Je vous invite à cliquer sur cet image pour voir comment préparer l’environnement familial :
4. Donner du sens
Les enfants font les choses parce qu’elles importent, parce qu’ils les aiment, parce qu’elles sont intéressantes, parce qu’elles font partie de quelque chose d’important. Les enfants sont motivés par des besoins, tout comme les adultes : le besoin d’appartenir et de se sentir utile principalement.
Un système de motivation efficace serait basé sur trois éléments :
- L’autonomie : j’ai de la maîtrise sur ma propre vie,
- L’appartenance : j’ai ma place dans cette famille,
- L’utilité : ma contribution compte dans cette famille.
En effet, l’autonomie produit de meilleurs résultats que l’obéissance :-). Pour encourager l’autonomie, on peut
- proposer de choix aux enfants,
- lui montrer qu’on respecte ses efforts,
- le laisser répondre à des questions sans lui souffler la réponse (et toi, qu’est-ce que tu en penses ?),
- ne pas supprimer l’espoir,
- lui donner des responsabilités à hauteur de son âge,
- lui montrer qu’on a confiance : le moment viendra quand il sera prêt,
- l’aider à mettre de l’ordre dans ses idées (“tu sembles éprouver plusieurs sentiments contradictoires”, “tu semble vouloir faire plusieurs choses en même temps et tu n’arrives pas à te décider”)
5. La Communication Non Violente (CNV)
La Communication Non Violente s’articule autour de 4 grands axes :
- O : Observation sans juger (quand tu…)
- S : Expression des sentiments (je me sens…)
- B : Expression du/des besoin(s) (j’ai besoin de…)
- D : Demande positive et négociable (serais-tu d’accord pour… ?)
Si notre intention est d’obtenir de l’autre ou de l’amener à faire quelque chose de précis, la CNV perd son sens et il y a de grandes choses pour qu’elle ne fonctionne pas.
La CNV n’est pas un outil pour “faire faire gentiment” ce qu’on veut aux autres. C’est un processus de mise en relation de soi à soi et aux autres, c’est une manière d’être et d’être ensemble.
La CNV nous invite à changer notre façon d’être.
Quand un enfant dit non, il s’agit de chercher à comprendre à quoi il dit oui. Cela nous renseignera sur son besoin et permettra de trouver une solution qui pourra satisfaire toutes les parties.
Derrière tout non, il y a un oui. – Thomas d’Ansembourg
La pratique de la CNV demande de l’entraînement et les graine semées ne seront peut-être pas récoltées immédiatement. C’est ce que Thomas d’Ansembourg appelle “l’effet longue durée”. C’est à force parler et de négocier les petits conflits du quotidien que chacun sera plus enclin à coopérer.
Dans son livre “Etre heureux n’est pas nécessairement confortable“, Thomas d’Ansembourg relate une querelle entre ses deux filles au sujet d’un vélo :
Lorsque je prends le temps de rejoindre les valeurs de mes enfants (ou besoins : ici, la liberté et le libre choix) et de manifester avec clarté les miennes sans les imposer (ici, le partage et l’échange), après un petit temps d’intégration, qui est sans doute l’espace nécessaire pour exprimer leur liberté ou, en tout cas, pour faire la chose à leur rythme, ils partagent aussi ces valeurs et y adhèrent.
On n’entend alors plus de « non » mais on entend « vois ce qui est vivant en moi ». Cela ne signifie pas qu’on renonce à nos propres besoins mais qu’on se préoccupe des besoins des autres, et notamment ceux des enfants.
6. La résolution de problèmes
La résolution de problème implique les enfants dans la recherche d’une solution gagnant/ gagnant : comment faire en sorte que les besoins des uns et des autres soient comblés ?
Les besoins des adultes et des enfants ont la même “valeur” et tous les membres de la famille s’allient dans la recherche de solutions :
- Parler des sentiments et des besoins de l’enfant
- Parler de nos propres sentiments et besoins
- Faire ensemble un remue méninge pour trouver une solution mutuellement acceptable
- Ecrire toutes les idées sans les évaluer
- Choisir les suggestions qui remportent l’adhésion de chaque membre de la famille et retenir une solution
7. Les encouragements efficaces
- Décrire sans juger : “je vois un plancher propre, un lit sans un seul pli, et des livres bien rangés sur l’étagère”, “j’ai vu comme tu as dribblé”
- Dire ce qu’on ressent : “c’est un plaisir d’entrer dans cette chambre”
- Résumer en un mot : “tu as trié les crayons, les feutres et les stylos et tu les as placés dans des boîtes séparées. C’est ce que j’appelle de l’organisation”
- Souligner les efforts et le travail : “c’est le résultat de X heures, Y jours de travail”, “c’était difficile, cela t’a demandé beaucoup d’efforts et tu as réussi”
- Refléter les sentiments de l’enfant : “je vois que tu es vraiment content”
- Demander ce que l’enfant en pense lui-même : “qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as… ?”, “qu’est-ce qui t’a fait le plus plaisir ?”, “de quoi es-tu le plus fier ?”
8. Des règles plutôt que des ordres ou des interdits
Les règles de la vie collective forment un cadre et expriment les attentes des parents. Comme les règles d’un jeu, elle organisent et elles permettent la vie en commun. Les règles sont d’autant plus efficaces quand elles respectent 3 conditions :
- être connues à l’avance,
- être formulées en termes positifs : permission, information ou consigne (“en cas de conflit, on se parle ou on vient voir les parents“; “dans la maison, on marche“…),
- être issues d’une collaboration : les enfants respectent plus volontiers les règles quand ils ont participé à les élaborer.
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Sources :