CNV : comment répondre à des ordres ?
Les exigences ne supportent pas le non : ce sont en réalité des ordres et non des demandes. Mais alors comment répondre à des ordres de manière non violente ?
Quelles sont les réponses du langage chacal à un ordre ?
En Communication Non Violente (CNV), développée par Marshall Rosenberg, le terme “chacal” est utilisé de manière métaphorique pour décrire un mode de communication agressif, critique ou défensif. Cette approche est souvent opposée à celle de la “girafe”, qui représente la communication empathique et bienveillante. Marshall Rosenberg explique qu’il existe trois types de réponses des chacals qui entendent les demandes systématiquement comme des exigences ou des ordres :
- La réponse frontale : “Je ne suis pas ton esclave”
- La réponse à double signal qui envoie un message verbal contradictoire avec le message non verbal : “Ok, je viens” en soupirant
- La réponse du chacal qui dit oui pour acheter de l’amour : “Bien sûr que je viens”. Ce chacal ne sait pas dire non par devoir ou pour prouver qu’il est une personne aimante. Celui-ci risque l’overdose et l’éruption à force de tout encaisser (comme l’exemple du mari dans la vidéo).
Comment passer en langage girafe pour répondre à des ordres ou exigences de chacal ?
Marshall Rosenberg donne plusieurs formulations possibles pour répondre aux ordres qui nous sont adressés.
“Je voudrais recevoir des remerciements pour ce que j’ai fait plutôt que des reproches sur ma façon de faire. Si je reçois au moins un remerciement, je serais plus ouvert pour entendre des conseils sur la manière de mieux le faire”.
‘”J’aimerais que tu reconnaisses qu’il existe plusieurs manières adéquates de faire les choses.”
“J’aimerais recevoir de la reconnaissance pour avoir essayé et des remerciements même si tu n’aimes pas mon travail.”
“Est-ce que tu peux m’indiquer ta façon de faire sans utiliser de mots qui impliquent que c’est toi qui as raison. Ce serait plus facile pour moi”.
Pour répondre à des exigences de chacal, la girafe écoute, exprime ses sentiments, fait des requêtes et se montre empathique. Elle sait s’affirmer et le fait avec honnêteté.
Pourquoi vous ne devez pas prendre pour vous ce que pense un chacal ?
Un chacal cherche toujours des oreilles de girafe pour l’aider à décoder ce qu’il tente d’exprimer. De manière générale, nous devons chercher le grain de vérité (le besoin non satisfait) quand une personne nous envoie un message accusateur. En utilisant le langage girafe, on cherche à établir une communication basée sur la compréhension et la coopération plutôt que sur le conflit et la confrontation.
Pour aller plus loin : Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) de Marshall Rosenberg (éditions La Découverte)