9 propositions pour susciter la coopération des enfants

comment susciter la coopération des enfants

Noël Janis-Norton est enseignante, éducatrice et consultante. Elle est résolument engagée en faveur d’une éducation non violente et à écrit le livre J’élève mes enfants avec bienveillance (même quand c’est difficile). Dans cet ouvrage, elle part du principe que les enfants nous respecteront lorsque nous aurons gagné leur respect.

Quand il nous faut écourter un moment d’amusement des enfants, nous pouvons refléter leurs sentiments et les aider à penser à des activités alternatives. Il est illusoire de s’attendre à ce que les enfants contrôlent leurs pulsions d’eux-mêmes. Par ailleurs, il est fort possible qu’ils ne sachent pas ce qui pose problème (exemple : trop de bruit en appartement ou jouer avec un objet dangereux).

Nous pouvons alors les aider à canaliser leurs actions de façon acceptable et sécurisée en joignant la parole à l’action.

1.Proposer des alternatives

Ton nouveau tambour a vraiment la même sonorité que celui d’un vrai groupe de rock ! Tu sais en jouer vraiment fort ! Mais la règle, c’est qu’on ne fait pas trop de bruit à l’intérieur. Je sais que tu adores jouer du tambour. Si on réfléchissait à un endroit où tu pourrais le faire en dehors de l’appartement ? 

Tu as vraiment l’air intéressé par ce couteau très tranchant. J’ai l’impression que tu vraiment le tenir. Tu connais la règle, on ne joue pas avec les couteaux. Par contre, ce soir, tu pourras t’en servir pour m’aider à couper la quiche. Je sais que tu peux être très précautionneux en utilisant un couteau coupant comme celui-là. Et je serai à côté de toi pour t’aider et m’assurer que personne ne soit blessé.

Je sais que tu veux continuer à jouer avec ça et ce n’est pas possible. Préfères-tu me le donner ou le remettre toi-même sur l’étagère ? [Ce type de faux choix est à utiliser avec modération et doit être pris comme un départ, pas comme une fin : une troisième voie peut être trouvée par l’enfant]

2.Présenter les règles comme familiales et applicables à tous

Nous devons parler sans crier quand nous sommes à l’intérieur de la maison. Je dois le faire, papa/ maman aussi et toi également. Nous devons tous parler doucement. 

Il y a une règle très importante chez nous : on ne fait pas mal aux chats et on ne les effraie pas. 

3.Reconnaître la responsabilité sans chercher à culpabiliser

Je sais que tu ne voulais pas faire tomber ta soeur. Tu passais juste devant elle en courant. Et c’est pour ça qu’on a cette règle chez nous : on ne court pas dans la maison.

4.Dire ce que l’enfant doit faire (plutôt que ce qu’il ne doit pas faire)

Caresse le chaton gentiment. Tout doucement, comme cela. Tu es si doux et délicat maintenant. C’est ce que les chatons aiment. Ecoute, il ronronne maintenant.

5.Reconnaître même les plus petites progressions des enfants

Tu avais vraiment envie d’un autre biscuit et tu n’en as pris que deux parce que c’est ce que j’avais dit, seulement deux. Tu as fait comme je t’avais demandé. 

C’est un ton agréable. Je peux écouter maintenant.

Tu as joué toute seule patiemment sans m’interrompre. J’ai vraiment pu me concentrer sur ce que je faisais, c’était agréable.

Vous vouliez chacun jouer à un jeu différent mais vous ne vous êtes pas disputés longtemps. Vous avez trouvé vous-même une solution. Et aucun de vous n’est venu me demander de la trouver à votre place. Vous avez fait preuve d’autonomie.

6.Utiliser l’écoute empathique

Tu tiens tellement à me montrer la ferme que tu as construite et il va falloir que tu attendes parce que je ne suis pas disponible. Tu es vraiment déçue. Et peut-être qu’en plus, tu as peur que j’oublie complètement d’aller la voir plus tard. 

Je vois que tu es vraiment en colère. Ces ailes n’arrêtent pas de tomber de l’avion. C’est tellement frustrant. Tu aimerais que je puisse les réparer même si je t’ai dit que je n’y arrivais pas et qu’elles tombaient encore.

Ces petits bibelots sont si jolis et si brillants ! Tu les manipules avec tellement de précautions. Maintenant, il va falloir les remettre à leur place.

Quelle grande construction tu as faite !  Avec des maisons, des routes, des petits personnages. On dirait une vraie ville. Dans deux minutes, je vais te demander de les ramener dans ta chambre parce qu’elle bloque le passage sur le palier.

7.Impliquer

J’adorerais jouer avec toi. Ce sera possible d’ès que j’aurai fini de plier le linge. Est-ce que tu voudrais m’aider pour que ça aille plus vite ? 

8.Donner de l’information

Mon rôle, c’est de prendre soin de ta santé. C’est pour cela que la règle, c’est une fois par semaine. Plus que trois jours à attendre.

Je n’ai pas encore décidé, j’ai besoin de plus de temps. Je te répondrai dans quelques minutes/ une fois que j’en aurai discuté avec papa-maman.

9.Agir fermement pour protéger quelqu’un ou quelque chose

Si un enfant essaie de faire mal à quelqu’un ou d’abîmer des objets, il doit être arrêté tout de suite. Une fois que tout le monde est calmé (notamment grâce à l’écoute empathique), il est possible de rejouer l’action en répétant le scénario de ce qui s’est passé et en imaginant avec l’enfant ce qu’il aurait pu faire différemment.

Maintenant, on va rejouer l’action pour se donner une deuxième chance.

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Source : J’élève mes enfants avec bienveillance (même quand c’est difficile) de Noël Janis-Norton (éditions l’instant Présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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