Crise de colère des enfants : laisser l’émotion de colère s’exprimer pour cheminer vers l’apaisement

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Crédit illustration : brgfx / Freepik

Colère des enfants : ni censure…

Nous avons souvent tendance à vouloir calmer l’émotion de colère des enfants. Pourtant, nous gagnerions à laisser cette émotion émerger, être exprimée jusqu’au bout. Si les parents ne peuvent pas recevoir l’émotion de colère de leur enfant, qui le pourra ?

Cela nécessite d’être au clair avec le caractère physiologique des émotions, les nôtres autant que celles des enfants. Les enfants, comme les adultes, ne peuvent pas ne pas ressentir d’émotions car les émotions permettent notre survie à travers leur fonction adaptative.

Emotion de colère

Si nous nous surprenons à vouloir étouffer l’émotion de colère de notre enfant ou à être sur le point de le punir, nous pouvons prendre un temps de pause intérieure et réaliser que nous faisons fausse route. Nous pouvons alors choisir de nous connecter avec empathie à ce que l’enfant vit et  choisir de nous taire, d’offrir une présence non jugeante. Cela peut passer par le fait de faire silence pour laisser l’enfant dire avec ses mots à quel point il est en colère, frustré puis de refléter à l’enfant sa colère comme un miroir. Cela peut passer par des mots comme “Alors, tu es vraiment [reprendre les mots de l’enfant] “, “C’est vrai que c’est […] ” ou “Tu es tellement en colère que tu as envie de taper/ que tu ne peux pas t’empêcher de crier “. A l’aide de cette écoute empathique, la colère de l’enfant va pouvoir aller jusqu’au bout et, souvent, laisser émerger la peur ou la tristesse qui se cache derrière la colère.

C’est précisément la capacité à être accueillant envers la colère sans la juger ou la censurer qui permet à l’enfant de s’apaiser puis de transmettre ce dont il a besoin. Il y a des grandes chances pour que l’enfant qui s’est montré agressif (menace, cris…) s’excuse pour ses actions inappropriées.

… ni punition

Par ailleurs, il est inutile de punir un enfant pendant ou après la crise de colère. Les punitions ne font pas grandir les enfants car elles n’enseignent aucune compétence et dégradent le lien d’attachement entre parents et enfants. Or c’est ce lien de confiance, d’authenticité et de proximité émotionnelle qui est la condition de l’influence des adultes sur les enfants.

Ce dont un enfant a besoin est de comprendre ce qu’il a ressenti, pourquoi il a agi comme il l’a fait, et de savoir que ses parents sont là pour l’aider, pour proposer (sans imposer) d’autres façons d’agir.

 

Quand un enfant refuse d’être approché en cas de crise de colère

Certains enfants ne se laissent pas approcher et la crise de colère va s’amplifier si on tente de s’approcher d’eux (voire même de leur parler… alors n’imaginons même pas reformuler leurs émotions !). L’idée principale à garder en tête est celle de la dignité et du respect de l’enfant. Ce n’est ni réconfortant ni respectueux pour l’enfant que de se voir imposer un contact qui lui est désagréable.

Si l’enfant préfère que nous nous tenions à l’écart et que nous nous taisions, c’est respectable. Nous pouvons simplement en prendre acte et rester disponibles et ouverts sans être intrusifs ni revanchards.

Il est possible, à froid, de reparler de ce qui s’est passé avec l’enfant en s’excusant de ne pas avoir compris tout de suite qu’il aurait préféré qu’on reste en retrait. On lui assurera que, dorénavant, on respectera son besoin d’espace.

On peut également demander à l’enfant ce qu’il trouve réellement réconfortant et ce qu’il attend de ses parents en cas de crise (peut-être rien d’ailleurs). Certains enfants ont en effet besoin d’abord d’aller jusqu’au bout de l’émotion, de relâcher toute la tension et de se décharger avant de pouvoir se tourner vers une source de réconfort disponible et bienveillante.

Pour aller plus loin : Quand l’écoute empathique ne fonctionne pas : “j’écoute ses émotions et il est toujours en colère” !