Le développement du cerveau au fil de la vie (et pourquoi le cerveau des enfants et des ados est immature)
Du foetus à la mort, le développement du cerveau est continue, si bien que notre cerveau évolue tout au long de notre vie. Le cerveau humain est si complexe qu’il met 25 ans pour arriver à maturité.
Le développement du cerveau des bébés
Les premiers neurones se forment au bout d’une mois de grossesse. Dans l’embryon, 3 000 neurones sont créés chaque seconde. Le foetus reconnait les syllabes prononcées par la mère à 3 mois de grossesse.
Les bébés savent se débrouiller avec des choses nouvelles dès 3/4 mois. Ils ont une certaine autonome : ils sont curieux et savent déjà quoi attendre d’un adulte et comment se comporter en réponse. Les bébés aiment la nouveauté et on le voit à son regard. Plus ils fixent et regardent longtemps, plus ils apprennent.
Le cerveau du bébé a déjà une organisation qui lui permet d’aller chercher dans l’environnement ce qui est pertinent et ce qui est important pour lui d’apprendre.
Très tôt, les bébés sont capables de repérer les sons de la langue maternelle et d’essayer de faire du sens avec ces sons qu’ils perçoivent. Les bébés reconnaissent leur langue maternelle dès la naissance. Ils sont par ailleurs capables de reconnaître la voix de leur mère.
Pour le développement du cerveau, il est important de parler aux bébés, d’être en interaction à la fois verbale et non verbale avec eux. Les enfants apprennent à travers les adultes dans des interactions vivantes (leur parler, leur lire des livres, voir leurs essais et les encourager, chanter…)
Le cerveau dans l’enfance
A partir de la naissance, c’est l’environnement et l’apprentissage qui façonnent le cerveau (dans le bon ou le mauvais sens). Les soins et interactions avec les enfants sont donc essentiels. Le ton de notre voix, nos expressions faciales et corporelles, les contact physique, les mots que nous prononçons, les jeux sont autant de stimulations envoyées au cerveau en développement de l’enfant.
Le système cérébral le plus développé chez les enfants est le système limbique, le siège des émotions les plus primitives comme la colère ou la peur. C’est pourquoi les colères et les peurs des petits sont incontrôlables. Notre rôle est d’accueillir ces émotions qui les submergent et des les rassurer.
Dans l’enfance, le cerveau se développe à plein régime. Il consomme l’équivalent de 3 sucres par heure, d’où l’importance d’une alimentation équilibrée. Les lipides servent à gainer les neurones. Le message électrique circule mieux dans des neurones gainés (plus la gaine des neurones est épaisse, mieux l’influx nerveux circule).
Ainsi, de bonnes habitudes alimentaires, des expériences sociales riches, des interactions bienveillantes et des activités variées sont de l’engrais qui font fleurir le cerveau.
Le cerveau à l’adolescence
A l’adolescence, les connexions neuronales qui ne servent pas sont éliminées. Cet élagage neuronal a un effet direct sur le comportement des adolescents. Les connexions entre le siège émotionnel (système limbique) et le siège de la raison (partie pré frontale du cerveau) ne cessent de se faire et de se défaire, d’où une grande instabilité émotionnelle.
Ce n’est qu’entre 18 et 25 ans que le cortex préfrontal mûrit. Raison et réflexion prennent sont alors capables de prendre le pas sur les orages émotionnels (cette capacité à apprivoiser les émotions est encore plus efficace si les expériences et les interactions sociales ont permis à l’enfant puis à l’adolescent d’identifier, reconnaître, accueillir et réguler ses émotions sans les censurer, les nier ou les refouler).
Des pistes pour le développement d’un cerveau en pleine forme à tout âge
- Une activité physique régulière
- Une alimentation saine et équilibrée
- Une curiosité à toute épreuve
- Des contacts sociaux
- Le moins de stress possible
La qualité de notre cerveau dépend avant tout de notre mode de vie (et ceux de nos descendants aussi, comme le montre l’épigénétique). Comme le cerveau est plastique (de nouvelles connexions peuvent se former à tout âge), il n’est jamais trop tard pour prendre de bonnes habitudes, même à petit pas (pour nous et nos enfants).
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Extraits de l’émission “Les pouvoirs extraordinaires du corps humain”, présentée par Michel Cymès et Adriana Karembeu.