Éducation émotionnelle : apprendre aux enfants à faire preuve d’empathie et comprendre l’impact de leurs actes sur les autres

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Dans son livre Le syndrome du selfie : comment aider votre enfant à aller vers les autres et à être plus heureux ?, Michele Borba propose 4 manières pour aider les enfants à comprendre l’impact de leurs actes sur les autres. Ces manières de faire participe à cultiver l’empathie des enfants et évacuent la question des punitions en cas d’actes inappropriés.

1.Souligner les indélicatesses

Michele Borba propose de procéder en deux temps :

  • décrire ce que l’enfant a fait
  • puis expliciter en quoi ce comportement est blessant.

Michele Borba regrette que de nombreux adultes sautent ces étapes et privilégient la punition. Mieux vaut expliquer en quoi le comportement pose problème que punir parce que l’explication permet à l’enfant de sortir de sa perspective personnelle et de cultiver son empathie.

Il est essentiel que les enfants comprennent que leurs actes ont un impact sur les autres mais sans avoir seulement peur de la punition (sinon, gare à l’effet : “quand le chat n’est pas là, les souris dansent” ou aux mensonges et dissimulations pour ne pas se faire prendre). La visée éducative est ici celle de l’empathie et de la responsabilité morale.

Ainsi, il est possible de signaler aux enfants quand ils manifestent un manque de sensibilité et leur expliquer en aparté en quoi ce geste est blessant.

Quelques exemples :

Tu as crié sur tous les toits que J. avait raté son panier au match de basket. C’était blessant pour lui.

Envoyer des textos pendant que ton grand-père te parle est impoli.

2.Souligner comment l’insensibilité affecte les autres

Michele Borba estime que voir les choses depuis le point de vue de l’autre n’est pas une compétence qui tombe du ciel. En dirigeant la réflexion d’un enfant sur les pensées, les émotions et les besoins de sa victime, les adultes lui permettent d’élargir son cadre.

Cette pratique est relativement simple et participe à cultiver l’empathie des enfants. Il suffit de demander à l’enfant qui a preuve d’insensibilité ou d’agression :

  • comment il se sentirait à la place de la “victime”,
  • ce que l’autre doit penser,
  • ce dont l’autre a besoin.

Une fois que l’enfant comprend le problème du point de vue de la victime, elle peut se mettre dans la peau de cette dernière en se focalisant sur ses émotions, pensées et besoins.

Quelques exemples :

Qu’est-ce que ça te ferait si T. te prenait ton jouet des mains ?

Fais le visage de A. quand elle ressent ça. Qu’est-ce qu’elle ressent à ton avis ?

Imagine que tu es S. et que tu découvres que quelqu’un a écrit ce texto à ton sujet. Comment te sens-tu ? Qu’as-tu envie de dire à la personne qui l’a envoyé ? Que penses-tu ?

3.Remédier à la blessure de l’autre et proposer une réparation

Réparer la blessure de la victime a plusieurs vertus : permettre à la victime de se sentir pleinement comprise et à l’enfant qui a eu un comportement inapproprié de soulager sa culpabilité. La réparation peut prendre diverses formes (mots dits ou écrits, achat d’un objet de remplacement, réparation d’un objet cassé…).

Une réparation doit venir du cœur (pas imposée ni sous forme de punition) et doit dire le regret en lien avec le comportement blessant. Ce n’est effectivement pas facile de s’excuser mais cela montre à l’autre qu’on tient à lui et que son bien-être est important.

4.Exprimer la déception et réaffirmer les attentes

Cette étape repose sur le langage personnel des adultes qui vont exprimer comment ils se sentent face au comportement de l’enfant. Michel Borba propose d’exprimer nos émotions comme la tristesse ou la déception envers le comportement (et non pas l’enfant) puis d’expliciter nos attentes sur le plan de l’attention portée aux autres ainsi que notre conviction que l’enfant peut mieux faire. Il est important d’indiquer à l’enfant que nous croyons en sa capacité à mieux faire.

Quelques exemples :

Je n’aime pas t’entendre dire des méchancetés dans le dos de ton ami. C’est important pour moi que tu prennes en considération l’impact de tes paroles sur les autres.

Je suis mal à l’aise quand je t’entends prononcer ces paroles. Ce qui compte pour moi est de traiter tout le monde avec respect. Je sais que tu en es capable.

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Source : Le syndrome du selfie : comment aider votre enfant à aller vers les autres et à être plus heureux ? de Michele Borba (éditions JC Lattes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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