L’effet boule de neige : quand un enfant décharge son stress sur son frère ou sa soeur

effet boule de neige enfant décharge stress frère soeur

L’effet boule de neige ou quand le stress déborde les enfants

Il est fréquent que les enfants rapportent leurs problèmes à la maison et, ne comprenant pas vraiment ce qui se passe en eux, se déchargent du stress accumulé sur leurs proches en les embêtant, en se montrant irritables ou en cherchant la bagarre.

Dans son livre Frères et soeurs – De la rivalité à la complicité, Nina Bataille écrit que ce processus est physiologique et lié à notre nature humaine : la détresse n’est pas exprimée auprès d’inconnus car le risque est grand (d’être incompris, d’être rejeté, d’être moqué) mais la décharge de la tension est possible en présence de personnes proches et aimées (parents mais aussi frères et soeurs).

Généralement, cela se traduit par des pleurs sans raison ou par des explosions de colère sur des choses apparemment anodines… En réalité, ce ne sont que des prétextes pour faire sortir le trop-plein émotionnel accumulé dans la journée. Dans ces moments-là, les parents réagissent parfois en se fâchant, en criant, en punissant… Mais cela enferme encore plus l’enfant dans sa détresse. Il sera beaucoup plus efficace de l’écouter et de le serrer dans ses bras. En tant qu’adultes, vous devez faire la part des choses : évitez de vous attacher aux facteurs déclenchants pour vous concentrer sur la véritable source du problème. – Nina Bataille

Les tensions à l’origine de cet effet boule de neige

Les tensions à l’origine de cet effet boule de neige sont nombreuses :

  • déceptions à l’école (comme une mauvaise note),
  • frustrations (comme une dispute avec un ami ou une remontrance de la maîtresse),
  • fatigue,
  • faim,
  • manque de papa et maman pendant la journée,
  • blessure physique…

Le “vrai” problème venant de l’extérieur de la relation, il s’agit de guérir ce qui a besoin de l’être à l’intérieur de l’enfant. Il est inutile de reprocher à l’enfant son attitude ou de lui demander d’arrêter d’embêter son frère ou sa soeur car moins l’enfant se sent compris, plus l’effet boule de neige va augmenter (à court terme mais aussi à moyen et long terme).

L’écoute empathique pour s’occuper du stress de l’enfant

Changer de perspective : comprendre et écouter plutôt que punir ou critiquer l’enfant

Nina Bataille suggère de remplacer les punitions et attaques sur le comportement de l’enfant sous stress par l’écoute empathique. L’effet boule de neige se traduit par un enfant qui génère un conflit avec ses frères/ sœurs sans raison apparente. Quand un parent identifie un phénomène de boule de neige chez un de ses enfants, il peut montrer sa disponibilité et son écoute pour que l’enfant puisse libérer sa tension dans un cadre de sécurité émotionnelle et de manière socialement appropriée (sans avoir besoin de passer par de l’agressivité). Une question-clé que le parent peut se poser dans ce type de situation est : “Quand mon enfant se montre irritable, insupportable, que ce comportement me semble disproportionnée et commence franchement à m’agacer, c’est peut-être que quelque chose s’est mal passé dans sa journée. Que ressent-il pour agir ainsi ?” L’idée est de se centrer sur les “bonnes” raisons que l’enfant à l’origine du conflit a d’agir ainsi malgré les risques que ce comportement peut entraîner (comme une punition, une leçon de morale des parents, des représailles des frères ou soeurs…).

A partir de cette question, il devient possible de changer de perspective et d’adopter un point de vue empathique au sujet de l’enfant : “En général, quand on se comporte comme ça, c’est qu’on a eu une mauvaise journée. Ça va pas fort, hein ? C’était difficile aujourd’hui à l’école ?”.

Les bienfaits d’une approche empathique pour l’enfant sous stress

L’enfant peut réagir de plusieurs façons à ce type d’approche et ne pas toujours y être réceptif à brûle pourpoint. Ainsi, un enfant peut se montrer réceptif en se mettant à pleurer, en venant se blottir dans les bras de son parent. Le parent peut, une fois que l’enfant a pleuré tout ce dont il avait besoin ou se retire des bras après avoir reçu le câlin aussi longtemps qu’il en avait besoin, dire quelque chose comme : “Veux-tu qu’on en parle ?”.

Si l’enfant contre attaque et répond à son parent que ce dernier ne comprend rien, alors il est possible d’y accorder deux réponses :

  • laisser la porte ouverte à une discussion empathique et chaleureuse : “OK, ce n’est pas ça. Je vais aller préparer le repas. Si tu as besoin de parler, tu sais où me trouver. Je t’aime fort.”
  • rappeler les règles de la maison : “Dans notre famille, on se parle doucement et on demande les choses sans crier ni insulter. Je m’attends à ce que tu parles correctement à ton frère/ ta soeur.”

Il est très probable que l’enfant rejoigne son parent quelques minutes plus tard pour venir se décharger de son problème trop lourd à porter.

Plus cette approche empathique est offerte aux enfants, plus ils sauront qu’ils peuvent parler à cœur ouvert avec leurs parents sans avoir besoin de passer par des comportements inappropriés (sans se défouler sur les autres).

………………………………………………..
Source : Frères et soeurs – De la rivalité à la complicité de Nina Bataille (éditions Larousse). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

Commander Frères et soeurs – De la rivalité à la complicité sur Amazon, sur Decitre, sur Cultura ou sur la Fnac