Comment éviter de se fâcher avec la terre entière en devenant parent ? : la parentalité en 9 questions qui divisent

Présentation de l’éditeur

comment éviter de se fâcher avec la terre entière en devenant parent

“35 ans et toujours pas d’enfant ? Attention, il sera bientôt trop tard !”; “Les nouveaux pères sont-ils de meilleures mères ?”; ” Faut-il mater l’enfant-roi ?”; “Survivrons-nous à la bombe A-dolescence ?”

Voici quelques-uns des éternels débats liés à la parentalité qui font rage en famille et entre amis, qui font les gros titres des magazines « parentalité » et qui enflamment les forums de jeunes parents.

À l’opposé des livres « modes d’emploi » qui proposent des solutions toutes faites, les auteures invitent tous les parents et plus largement les citoyens à s’emparer de ces questions d’éducation et de parentalité qui sont autant d’enjeux de société pour trouver LEURS propres réponses.

Parce qu’il ne suffit pas de dire aux parents « Ayez confiance en vous ! », elles retournent aux sources (psychologie, histoire, sociologie, médecine) et éclairent les bases scientifiques et idéologiques de ces débats, permettant ainsi à chacun de se construire (ou reconstruire) parent en nourrissant sa propre réflexion.

Un formidable un outil d’empowerment qui permettra aux parents de construire la « bonne » solution, c’est-à-dire celle qui prend sens maintenant, pour eux, leur enfant, leur famille.

Les autrices : 

Béatrice Kammerer , diplômée en sciences de l’éducation, fondatrice du site participatif d’éducation populaire aux questions de parentalité et d’éducation Les Vendredis Intellos, journaliste (Slate), blogueuse et mère de cinq enfants.

Amandine Johais , diplômée en droit des affaires, rédactrice Web et rédactrice des débats, blogueuse, membre des Vendredis Intellos depuis la première heure, mère de deux enfants.

Les points forts

Ce livre est dense en informations historiques, en références à des chercheurs dans de nombreux domaines, en études scientifiques, à des textes de loi, tout en étant rédigé de manière accessible.

Il couvre des champs aussi étendus que l’histoire, la psychologie, la psychanalyse, l’anthropologie, la sociologie, la didactique ou encore les neurosciences. Il permet de mettre en perspective ce qu’on tient souvent pour acquis, voire “naturel” alors que nos manières de faire sont à remettre dans un contexte à la fois historique et culturel, social et économique, politique et géographique.

C’est un livre qui donne envie de creuser de nombreuses pistes et de se procurer des ouvrages mentionnés en bibliographie pour enrichir sa réflexion personnelles. Les autrices engagent leurs lecteurs dans un vrai cheminement de pensée sans apporter de conseils prémâchés ou d’injonctions à suivre à tout prix au risque d’être un “mauvais” parent. Leur approche consiste à donner la liberté aux parents soumis à des “ordonnances” à regagner en liberté pour procéder à des choix éclairés, conscients, en ayant toutes les données possibles en main (ou des indications pour savoir où trouver des informations relatives à un sujet particulier à travers la riche bibliographie que les autrices ont conçues comme une partie à part entière de leur livre).

Le livre se présente sous forme de 9 exposés qui tentent d’apporter des éléments de réponses à 9 questions “classiques” de la parentalité :

  1. 35 ans et toujours pas d’enfant ? Attention, il sera bientôt trop tard !
  2. Accouchement physiologique : et pourquoi pas accoucher dans la jungle ?
  3. Faire ses nuits à 2 semaines, jouer seul à 6 mois, manger seul à 1 an… 2 ans, c’est trop tôt pour lui prendre un appart ? La course à l’autonomie
  4. Les nouveaux pères sont-ils de meilleures mères ?
  5. 38,6°c au réveil : qui prend les jours enfants malades ?
  6. Il n’aime pas les puzzles, tu crois qu’il se développe normalement ?
  7. Faut-il mater l’enfant roi ?
  8. Jouer ou apprendre, il faut choisir ?
  9. Survivrons-nous à la bombe A(dolescence) ?

Vous l’aurez remarqué, les autrices combinent avec réussite humour et rigueur intellectuelle (et aussi une petite dose de féminisme) !

Béatrice Kammerer est l’autrice de l’article “L’éducation positive : pas si positive que ça ?” et on comprend le point qu’elle voulait soulever avec cet article quand on lit son livre. Elle écrit notamment dans le livre :

Une action serait bonne si et seulement si elle est à même de participer à l’optimisation cognitive de l’enfant. Ainsi, on ne cajolerait plus son enfant seulement parce que c’est doux et que ça correspond à l’idée qu’on se fait d’une relation parent-enfant mais parce-que c’est “bon” pour son cerveau; de même qu’on s’abstiendrait de recourir aux punitions moins parce qu’on souhaite construire avec lui une relation basée sur le respect et la collaboration mais parce que ce serait  “mauvais” pour son potentiel intellectuel.

A sacrifier sur l’autel de l’intelligence notre bon sens éducatif, on pourrait se demander, non sans inquiétude, quels choix nous serions capables de faire si d’aventure “une étude américaine” réussissait à prouver que pour rendre les enfants plus intelligents, il fallait les élever nus sur la banquise ou les nourrir au lait de gorille.

Ainsi, à la course du “bébé parfait”, correspond bien souvent celle non moins vaine du “parent parfait”.

Les autrices reviennent aux sources de la psychanalyse et des écrits de Freud pour en démonter certaines interprétations malhabiles qui pourtant se retrouvent dans de nombreuses injonctions et “menaces” qu’on retrouve dans des ouvrages grand public, dans la presse spécialisée, dans certains émissions TV ou radio et dans la bouche de personnes “bien attentionnées”.

Ce n’est qu’à partir des années 1970 que l’on constate un assouplissement des conseils éducatifs autorisant les parents à consoler l’enfant qui pleure, même en l’absence de cause identifiée. Mais le mal est fait ! Les parents et la presse grand public se sont déjà appropriés le discours psychanalytique et comportementaliste. Resurgit donc sans cesse la préoccupation d’éloigner mère et enfant sans trop tarder, pour le supposé bien-être de l’enfant ou pour que la mère puisse “redevenir” femme au plus vite (comprendre par là : reprendre une activité sexuelle !).

On est alors amené à se demander : de quoi les adultes ont-ils peur ? Les autrices nous invitent justement à ne plus avoir peur en s’informant et en faisant reculer la part des préjugés sociaux dans l’évaluation des pratiques éducatives.

Béatrice Kammerer et Amandine Johais militent pour une diffusion d’informations qui ferait une large place à la complexité, non pas celle qui exclut d’emblée les parents qu’elle considère comme trop peu instruits (et contribue ainsi à les maintenir dans cette position) mais celle qui ouvre à la diversité et replace la science au coeur de sa véritable mission : proposer un nouveau regard sur le monde pour nous permettre d’en inventer les futurs possibles.

Pari réussi à travers ce livre !

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Comment éviter de se fâcher avec la terre entière en devenant parent ? : la parentalité en 9 questions qui divisent de Béatrice Kammerer et Amandine Johais (éditions Belin) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet (DECITRE).

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