12 expressions anti-émotions + des alternatives pour accueillir les émotions des enfants
Les pleurs et les rires d’un enfant sont aussi importants l’un que l’autre.– Haïm Ginott
Haïm Ginott nous invite à ne pas priver les enfants de leur déception, de leur chagrin ou de leur douleur. Selon lui, les émotions anoblissent le caractère. Plus un enfant ressent des émotions profondes, plus il devient humain.
Il ne s’agit pas pour autant de rechercher le malheur des enfants (en les frustrant ou en les laissant pleurer sans les réconforter) mais, quand les problèmes surviennent, nous pouvons accompagner les émotions sans les censurer ou faire honte aux enfants.
Ainsi, notre mission de parents ne consiste pas à rendre nos enfants heureux, mais plutôt à les aider à devenir plus humains en les autorisant à vivre toute la palette des émotions humaines. Cela passe par une nouvelle vision des émotions difficiles manifestées par les enfants. Souvent, nous ne savons pas quoi faire des émotions intenses de nos enfants. Nous pensons qu’il faut à tout prix atténuer leurs émotions ou bien leur enseigner à ressentir autre chose. Certaines expressions qui sortent toute seules censurent les émotions des enfants et nous pouvons nous entraîner à les remplacer par une validation de l’émotion ressentie :
- “Arrête de pleurer.” -> “Oui, c’est vrai que c’est difficile. Pleure, je suis là pour toi”.
- “Ne dis pas ça. Dans ton cœur, tu l’aimes vraiment, ta sœur/ ton frère.”-> “Tu es en colère contre elle/lui parce qu’il a détruit ta tour de Kapla ? Parfois, tu aimerais ne pas avoir de soeur/ de frère.”
- “Mais non, ça fait pas peur.” -> “Oui, c’est vrai que ça peut faire peur de faire quelque chose de nouveau.”
- “Ne te mets pas dans cet état, c’est pas si grave.” -> “Tu es tellement déçu, tu aurais tellement aimé réussir”.
- “Vous êtes trop excités, calmez-vous.” -> “Wow, je vois que vous êtes très heureuses les filles ! “/ “Ah ouai, vous vous amusez comme des fous on dirait !”
- “Si tu continues ton caprice, tu vas être puni.” -> “C’est vrai que c’est difficile quand on… Je vois que tu es en colère parce que tu voulais…”/ “Tu es tellement en colère que tu as envie de…”
- “Tu devrais avoir honte de pleurer.”/ “C’est les bébés qui ont peur” -> “Tu as le droit de pleurer/ d’avoir peur.”
- “Arrête ton cinéma.” -> “C’est vrai que ça rend triste quand on perd quelque chose”
- “C’est pas la peine d’avoir peur pour si peu.” -> “Tu dirais que ta peur est grosse comment ? Si tu devais lui donner un nombre entre 0 et 10 (10 pour la plus grosse peur du monde et 0 pour la plus petite), tu dirais que tu es à combien ?”
- “T’es pas beau quand tu pleures.” -> “On dirait que tu as eu une grosse peur/ un gros chagrin”, “C’est vrai que cela peut être effrayant/ que cela rend triste de…”
- “Vous riez trop fort, taisez-vous un peu !” -> “J’aimerais bien savoir ce qui vous met autant en joie”
- “18 en histoire ? N’exagère pas, tu n’as quand même pas décroché la lune” -> “Ça a l’air de te mettre en joie/ Tu as l’air hyper content/ On dirait que tu es vraiment fière.”
C’est bel et bien en reconnaissant les sentiments d’un enfant qu’on lui donne force et santé mentale.
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La lecture de mon livre La co-éducation émotionnelle : s’élever en même temps qu’on élève les enfants (éditions Hatier) vous donnera des pistes pour raisonner autrement face aux comportements des enfants qui nous mettent en difficulté (avant de chercher à plaquer des astuces et conseils au risque de constater que “l’éducation positive, ça ne marche pas”). Il est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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