Sommeil des bébés : les facteurs de risque pour la mort inopinée des nourrissons et les facteurs protecteurs

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Dans son livre Les Vrais besoins de votre bébé : les découvertes qui révolutionnent la naissance et les premiers mois, Bernadette Lavollay s’appuie sur des études réalisées sur la mort inopinée du nourrisson au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis oour décrire les facteurs de risque et les facteurs de protection au sujet de la mort du nourrisson pendant le sommeil.

Facteurs de risque

Ces études menées sur les bébés subitement décédés pendent leur sommeil établissent une série de facteurs favorisant le décès (plutôt qu’une cause unique). Bernadette Lavollay écrit que la mort inopinée serait le plus souvent le résultat de multiples facteurs qui interagissent les uns avec les autres. Ces facteurs de risque peuvent être regroupés en trois grandes catégories :

  • une période particulièrement critique pour le bébé entre un et six mois,
  • un enfant vulnérable

Les bébés les plus vulnérables sont les prématurés et de poids trop faible pour leur terme, les bébés exposés au tabac, à l’alcool et aux drogues pendant la grossesse, certains enfants ayant une prédisposition génétique, une erreur innée du métabolisme ou une malformation touchant le larynx ou la mâchoire inférieure.

  • un stress extérieur

Bernadette Lavollay cite plusieurs sources de stress extérieur : la position ventrale, la température (trop basse ou trop élevée), la face couverte, la privation de sommeil, l’infection et l’inflammation, les médicaments sédatifs ou les substances toxiques.

Les facteurs le plus souvent associés à la mort inopinée des bébés durant leur sommeil sont les suivants :

  • La position ventrale

Les mauvaises conditions de couchage qui favorise l’étouffement et l’entrave à la respiration (literie inadéquate, matelas non adapté au format du lit, ou formé de microbilles, présence d’objets pouvant obstruer les voies respiratoires, comme une couverture, un tour de lit, des doudous, des oreillers ou encore des bijoux…)

  • Le tabac (exposition au tabagisme pendant la grossesse, environnement tabagique du nourrisson et oxyde de carbone expiré lors de la proximité nocturne, quand parents et enfants dorment dans la même chambre)
  • Une température trop élevée (température de la pièce excessive, utilisation de couette…)

Facteurs protecteurs

A l’inverse, il existe des facteurs protecteurs qui diminuent le risque de morte inopinée des nourrissons, dont deux sont particulièrement significatifs :

  • l’allaitement maternel,
  • le partage de la chambre parentale.

La proximité avec le bébé qui dort dans la même pièce que ses parents est un élément protecteur : le partage de la chambre aide les parents à répondre aux besoins du bébé, facilite l’alimentation nocturne. Il les aide à entendre le bébé qui se réveille, à répondre plus rapidement à ses demandes, ce qui permet ensuite plus de sommeil à la fois pour la mère et le bébé. – Bernadette Lavollay

L’emmaillotage (enveloppement dans un linge) n’est pas un facteur de protection.

 

Les recommandations internationales pour favoriser le sommeil des bébés en toute sécurité

1. Toujours placer le bébé sur le dos, que ce soit pour la sieste ou pendant la nuit.

2. Ne pas fumer près du bébé et éviter une atmosphère tabagique.

3. Coucher le bébé seul dans un lit d’enfant.

4. Aucun jouet, aucune literie mal ajustée dans le lit d’enfant, le tour de lit est déconseillé.

5. Pendant les six premiers mois, le lit d’enfant doit être placé près du lit des adultes.

6. Le matelas du lit d’enfant doit être plat et ferme et les draps housse bien ajustés au matelas.

7. Le lit d’enfant doit être conforme aux normes en matière de sécurité.

8. Le visage du bébé ne doit pas être couvert, pas de collier, de bijou ou d’objet pouvant entraver sa respiration.

9. Le bébé doit être habillé légèrement et ne pas avoir trop chaud ; une turbulette adaptée à la taille du bébé est conseillée, et non une couverture. La température optimale de la pièce est entre 18 et 20 ºC.

Le lit partagé (ou cododo) : risques et bénéfices

Pour Bernadette Lavollay, l’attitude vis-à-vis du cododo ne peut être qu’individuelle, respectueuse de chaque famille, mais doit s’appuyer sur des informations au sujet des risques prouvées. Le partage du lit est déconseillé dans les situations suivantes :

  • L’allaitement au biberon avec un lait artificiel (effet protecteur de l’allaitement maternel).
  • Le tabagisme de la mère ou de la personne dormant à ses côtés (risque lié à l’oxyde de carbone expiré à faible distance du bébé).
  • L’obésité maternelle.
  • L’usage d’alcool, de drogues ou de médicaments modifiant la vigilance et le sommeil.
  • Une maladie maternelle pouvant modifier sa vigilance, une fatigue maternelle anormale, de la fièvre.
  • Un bébé malade.
  • De mauvaises conditions de couchage : lit inadapté, canapé, fauteuil-poire.
  • Literie mal adaptée : couette, oreillers…
  • Pièce trop chaude, bébé trop couvert, surpyjama.
  • Ancien prématuré ou bébé de petit poids de naissance.

Bernadette Lavollay estime que le recours à l’utilisation d’un lit « side-car » est une solution alliant sécurité et proximité : ce lit est spécialement conçu pour s’accrocher au lit parental, ce qui garantit une absence de séparation entre les deux lits, situés au même niveau et sans discontinuité. Parents et enfants ont chacun leur espace de sommeil et, en même temps, la continuité entre les deux lits favorise une intervention facile (tétée, bercement…). Bernadette Lavollay recommande de mettre le bébé du côté maternel pour faciliter l’allaitement et non entre les deux parents.

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Source : Les Vrais besoins de votre bébé : les découvertes qui révolutionnent la naissance et les premiers mois de Bernadette Lavollay (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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