5 choses qui peuvent aider quand les enfants discutent tout

 

Que faire quand les enfants discutent tout _

Quand les enfants discutent chacune de nos demandes, traînent à faire ce qu’ils ont à faire (par exemple, ranger les chaussures ou le cartable qui traînent dans l’entrée, mettre la table, faire les devoirs…), nous avons tendance à entrer dans des jeux de pouvoir qui escaladent en violence.

Comment mettre un terme à ces jeux de pouvoir et cette escalade de violence ?

1.Ne pas chercher à avoir raison

On a le choix dans notre vie entre être heureux et avoir raison. – Marshall Rosenberg

La meilleure manière de mettre fin à un jeu de pouvoir est de faire une pause et de renoncer à l’idée d’avoir le dernier mot. Le processus de Communication Non Violente nous apprend à raisonner en termes d’émotions et de besoins : les nôtres et celles des autres (des enfants en l’occurrence).

On peut choisir de privilégier la relation au statut en trouvant des solutions qui conviennent à tout le monde :

  • Accueillir les émotions de l’enfant avec de l’écoute empathique (“tu ressens de la…”, “tu aurais aimé que…”, “tu as besoin de…”, “c’est difficile pour toi de… parce que…, c’est bien ça” ? )
  • Résumer le point de vue de l’enfant et demander confirmation de sa part
  • Exprimer ses propres émotions et besoins d’adulte en message Je (“je me sens… parce que j’ai besoin de…”)
  • Inviter l’enfant à faire un remue-méninge avec l’adulte pour trouver des solutions (“en réfléchissant ensemble, je me demande si on arriverait à trouver des façons plus efficaces de…”)
  • Ecrire toutes les idées sans les évaluer, sans en rejeter aucune
  • Choisir ensemble quelles sont les idées qui conviennent à chacun (c’est le temps de l’évaluation en fonction des besoins des personnes impliquées : il faut que la ou les idées retenues soit validées par tous dans une idée de consensus où les besoins de tous sont satisfaits)

Parfois (souvent même), cette approche de la résolution de conflits nécessite un retour au calme préalable : difficile de le faire à chaud ! On peut s’autoriser une pause pour éviter que la pression ne monte… ou alors un moment de reconnexion !

La qualité de l’interaction parent/enfant relève toujours de la responsabilité de l’adulte. On peut alors prendre une grande respiration pour ne pas se laisser emporter par la colère. Selon l’humeur et la situation, on peut choisir de se retirer physiquement et revenir sur le sujet plus tard en proposant à l’enfant un temps de résolution de conflit; on peut également choisir plutôt un moment de reconnexion (à travers une touche d’humour pour désamorcer la situation, un jeu de chahut, une proposition de moment partagé autour d’un goûter, d’un chocolat chaud, d’un jeu de société, d’un livre…). En agissant ainsi, on augmente les probabilités de coopération car les enfants se comportent bien quand ils se sentent bien.

 

2.Passer du temps de qualité ensemble par ailleurs

Des contestations récurrentes sont peut-être un signe que le réservoir émotionnel de l’enfant est vide, qu’il a besoin d’attention et de réassurance sur l’amour inconditionnel qui lui est porté. Quand les enfants se sentent aimés, soutenus, regardés, compris, ils sont moins enclins à se rebeller.

Peut-être que certains enfants ne seront pas réceptifs aux propositions de passer du temps ensemble et il est inutile de les forcer. L’essentiel est de passer le message : tu es aimé.e et nous sommes disponibles si tu as envie de passer du temps avec nous.

Quelques idées :

 

3.Pratiquer le renforcement positif et les compliments descriptifs (différents des récompenses)

Le Compliment Descriptif consiste à remarquer et à mentionner très précisément ce que vos enfants ont bien fait, ou ce qu’ils n’ont pas mal fait. Pour complimenter ainsi de façon descriptive, les parents doivent momentanément arrêter tout ce qu’ils étaient en train de faire, et être véritablement attentifs à ce que l’enfant fait ou ne fait pas. Le simple fait de ralentir et de faire attention, en lui-même, nous offre une « respiration » précieuse, un petit moment que nous pouvons consacrer à communiquer notre amour et notre approbation à notre enfant. – Noël Janis-Norton

La formulation des compliments descriptifs passe par le fait de :

  • remarquer ce que l’enfant fait bien, ou au moins suffisamment bien (même un enfant très irritant fait chaque jour beaucoup de choses appropriées),
  • dire à l’enfant exactement ce qu’on constate,
  • éliminer toute forme de compliment évaluatif.

Tout comme nous savons que pour une croissance physique optimale, le corps des enfants a quotidiennement besoin de nourriture, rappelons-nous aussi que pour un développement émotionnel optimal, l’esprit des enfants a besoin de nombreuses marques de reconnaissance et d’approbation, chaque jour. –  Noël Janis-Norton

Formuler des compliments descriptifs consiste à remarquer les petits efforts autant que que les réussites importantes, même si le résultat n’est pas encore satisfaisant… quitte à avoir une loupe au début !

L’élément clef, fondamental, c’est d’identifier un comportement irritant de l’enfant (cette étape n’est pas difficile en général !) puis de remarquer et mentionner fréquemment par la suite les caractéristiques spécifiques de chaque petit pas qu’il fait dans la bonne direction. – Noël Janis-Norton

 

4.Prendre en compte les conditions extérieures (aménagement de la maison, temps libre, alimentation, sommeil…)

Quand les disputes et refus deviennent trop envahissants, il est possible que les origines se trouvent dans les conditions extérieures. Peut-être que l’enfant ne dort pas assez ? peut-être est-il stressé ou mange-t-il trop sucré ? peut-être n’a-t-il pas assez de temps libre pour jouer et se “poser” ? peut-être l’espace de vie à la maison ne permet-il pas de combler ses besoins (par exemple de mouvement, de créativité, de jeu…) ? l’enfant passe-t-il assez de temps dehors, en plein air au contact de la nature ?

Des pistes à explorer :

 

5.Prendre soin de soi pour ne pas se laisser entrer en jeu de pouvoir

Prendre soin de soi en tant que parent : c’est possible et c’est même une obligation ! Nous ne sommes pas capables d’offrir le meilleur de nous-mêmes quand nous sommes fatigués, stressés et/ou frustrés.

Quelle que soit l’activité qui vous permet de vous sentir vivant et de faire le plein d’énergie, trouvez du temps pour vous y consacrer : ça n’est pas de l’égoïsme, c’est de la sagesse. – Jane Nelsen (auteure de La discipline positive)

Prendre soin de soi en tant que parent, on le lit partout et c’est bien plus facile à dire qu’à faire… comment s’y prendre concrètement ? je vous propose des pistes dans ces articles :

 

Si vous pensez que ces approches ne sont pas efficaces, que c’est bien beau en théorie mais que ça ne fonctionne pas comme ça dans la réalité, qu’il faut contraindre les enfants et que ce sont aux parents de commander, alors je vous propose de méditer sur ces paroles d’Albert Einstein : “La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.”