Kierkegaard et la sirène, un conte philosophique à portée de petits et grands (ou le secret du bonheur : être soi-même, pleinement et entièrement soi-même)
Présentation de l’éditeur
“On ne naît pas homme entier, on le devient : il s’agit de le choisir.”
Au plus profond des mers, dans un palais de corail caché aux yeux des hommes, vivait une princesse à la queue de poisson. Chérie par ses parents, fiancée au plus beau et au plus doux des tritons, on la disait la plus heureuse de toutes les sirènes.
Et pourtant, la jeune princesse était désespérée…
J’ai aimé
Le conte Kierkegaard et la sirène est un petit livre de la collection Les Petits Platons dont l’objectif est de faire découvrir les philosophes au grand public de 9 à 99 ans. Cette collection d’albums nous fait entrer de manière accessible et créative dans l’univers des grands penseurs.
Kierkegaard et la sirène met donc l’accent sur la pensée du philosophe danois Kierkegaard. Sa pensée s’articule autour du choix et de questions fondamentales : Comment devenir humain ? Comment devenir soi-même ? Comment faire de ma vie l’expression de la vérité ?
Dans ce conte, on retrouve des éléments liés aux origines du philosophe : une mer froide, une sirène et Copenhague, comme des rappels aux enfants d’éléments bien connus (La Petite Sirène d’Andersen).
La sirène vit dans le faste de son château royal et sait exactement ce qu’elle veut. Elle ne rêve que d’un mariage somptueux avec le plus beaux des tritons de tous les océans. Elle désire plus que tout une grande cérémonie avec des invités tous plus remarquables les uns que les autres.
Pourtant, au moment même où elle rencontre l’élu de son coeur, elle est envahie par le désespoir. Elle se demande : “Au fond, est-ce bien moi qui ai choisi mon fiancé ?“. Elle a l’impression que ses choix ont été décidés par d’autres, ses parents en l’occurrence. Elle décide alors de fuir et se retrouve dans le port de Copenhague.
La sirène est éblouie par la beauté du monde terrestre et encore plus par les femmes en robes qui passent sur le quai. “Hélas ! J’aimerais tant être, moi aussi, une femme à part entière !”. La sirène se sent insignifiante en comparaison de ces belles dames qui marchent sur leurs jambes tandis qu’elle n’a qu’une queue de poisson.
C’est alors que surgit Kierkegaard à ses côtés. S’engage une conversation au cours de laquelle le philosophe confie à la sirène que, pour surmonter son désespoir, elle ne doit plus tenter d’être quelqu’un d’autre : elle doit se choisir elle-même exactement comme elle est.
“Vous ne pouvez pas choisir d’être une autre que vous-même, mais vous pouvez choisir librement la façon dont vous voulez mener votre vie ! Lorsque vous aurez choisi de devenir complètement vous-même, vous ne vous sentirez plus désespérée.”
A ces mots, la sirène décida de retourner dans le royaume marin et d’épouser le triton parce qu’elle seule l’avait décidé à ce moment-là précisément. Le mariage eut lieu loin du palais royal dans l’intimité et la sobriété.
Pourtant, à la découverte de sa grossesse, la sirène fut à nouveau prise de désespoir. Elle retrouve Kierkegaard qui lui affirme à nouveau que notre désespoir est la preuve que nous ne sommes pas véritablement parvenus à être nous-mêmes… Or, pour Kierkegaard, Dieu est le seul être auquel nous pourrions nous en remettre pour faire cesser notre désespoir car c’est lui qui nous a créé et qui a voulu ceux que nous sommes en vérité. Le problème est que rien ne prouve l’existence de Dieu car on ne peut pas le rencontrer par nos sens. Pour s’abandonner à lui, il faut donc un grand courage.
Un conte qui nous invite à réfléchir sur les “il faut“, sur les “c’est comme ça“, sur le poids des conventions sociales et culturelles; sur les comparaisons et les désirs de vouloir faire ou être comme autrui; sur la recherche frénétique du bonheur à l’extérieur de soi; et sur la foi.
Les illustrations sont colorées et participent à rendre cette histoire vivante, accessible aux enfants.
A partir de 8/9 ans.
……………………………………………………………………………………………………….
Kierkegaard et la sirène de Line Faden-Babin et Jakob Rahmanski, illustré par Lucia Calfapietra (éditions Les Petits Platons) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet (site de l’éditeur).