L’enfant et le bonsaï : un sublime livre pour les enfants qui ont envie de grandir vite, très vite
Présentation de l’éditeur
Mais un jour, Yoshi remarque que les grands arbres n’ont besoin de personne pour devenir hauts et forts. Alors il se dit : Moi aussi, je veux être grand et autonome !
Une petite fable juste et espiègle sur cet instant où les enfants, bien que petits comme des bonsaïs, souhaitent grandir très vite et très haut.
J’ai aimé
L’enfant et le bonsaï est un magnifique ouvrage, autant sur le fond que sur la forme. Les illustrations sont superbes, toutes en détails et en couleurs. On s’y perd dans les détails floraux, dans les jardins japonisants, dans les motifs du kimono de la maman ou encore le bassin de poissons. Les touches de couleurs vives amenées par les fleurs et les feuilles du bonsaï sont comme des rappels de la vivacité de l’esprit vital qui cherche à croître et s’exprimer, à la fois dans la nature (le bonsaï) et l’enfance (Yoshi).
Le livre s’articule autour de la comparaison entre le bonsaï et Yoshi, le petit garçon qui voudrait grandir (beaucoup) plus vite ! Le voisin s’occupe de son bonsaï : il l’arrose, l’enrichit de terre grasse, coupe ses branches et s’émerveille de sa croissance et de sa beauté. De la même manière, la mère de Yoshi lave son garçon, le nourrit et lui coupe les cheveux et les ongles. Le nœud de l’histoire apparaît quand Yoshi s’aperçoit que le bonsaï fleuri entraîne cette phrase clé du voisin : “Maintenant, tu es vraiment un bonsaï“. Yoshi se demande alors pourquoi lui-même n’est pas vraiment un grand garçon… et se met en tête de grandir plus vite. S’il se passe des soins de ses parents, alors il deviendra un vrai garçon et s’attirera l’admiration de sa mère. Commence alors une série d’initiatives de la part de Yoshi pour montrer qu’il est un grand garçon : cette prise d’autonomie est magnifiquement mise en image par les illustrations de Luciano Lozano.
Finalement, ce sont les vêtements devenus trop petits de Yoshi qui signalent sa croissance et entraînent l’admiration de sa maman : “Maintenant, tu es vraiment un grand garçon !”.
L’histoire se termine sur la reprise d’un cycle : on retrouve Yoshi, adulte en compagnie de sa fille, qui prend soin de son propre bonsaï…
Grâce à son approche toute en métaphore, cet album pourra nourrir les enfants qui ont envie de grandir vite et de gagner en autonomie: chaque chose vient en son temps ! Mais il pourra également parler aux parents qui ont parfois des difficultés à voir grandir leurs enfants : la prise d’autonomie est à la fois un objectif et une fête pour les enfants !
Les enfants apprécieront particulièrement les détails et la présence du chat malicieux qui accompagne Yoshi au cours de toutes les étapes de son développement,comme un fidèle compagnon témoin des changements physiques et psychologiques qui traversent le jeune Yoshi.
Un album qui se lit autant qu’il se feuillette… pour ma part, je l’ai lu et relu car chaque lecture en révèle de nouveaux détails et de nouvelles nourritures “spirituelles” (au sens de questionnements individuels).
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L’enfant et le bonsaï de José Campanari (éditions Belin Jeunesse) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.