Dans le livre Donner l’envie d’apprendre, Alain Sotto et Varinia Oberto décrivent les difficultés particulières qui se posent aux enfants gauchers au cours de leur scolarité et donnent des pistes pour les aider.
Gauchers, plus susceptibles de développer des troubles d’apprentissage ?
Dans l’imaginaire collectif, les enfants gauchers seraient plus enclins à développer des troubles gênant les apprentissages comme le bégaiement, la dyslexie ou le strabisme. Or les études scientifiques semblent démonter ces idées reçues : la nature des enfants gauchers n’entre pas en compte dans le surdéveloppement de troubles mais c’est le fait de contrarier cette nature qui en serait la cause. Les enfants gauchers sont de fait “handicapés” car ils vivent dans un monde de droitiers inadapté et sont encore trop souvent souvent contraints à devenir droitiers. Les enfants gauchers sont alors obligés de mobiliser beaucoup d’énergie pour s’adapter à un environnement qui n’a pas été pensé pour eux.
Il n’y a aucune différence de capacités intellectuelles entre enfants droitiers et gauchers.
Les mouvements des gauchers
Les gauchers ne font pas les mêmes mouvements que les droitiers : gestes et appuis sont différents.
Les gauchers sont ainsi contraints de lire et d’écrire dans le sens gauche-droite alors que leur geste naturel est d’aller dans l’autre sens : de droite à gauche. Le bras des gauchers est moins libre dans ses déplacements vers la droite qui est pourtant le sens de l’écriture.
Les droitiers tirent le crayon quand ils écrivent, les gauchers le poussent, les doigts des gauchers ont tendance à glisser vers la pointe. De fait, il leur est plus difficile de relire ce qu’ils viennent d’écrire.
Quand ils passent au stylo plume à encre, ils sont plus susceptibles de faire des tâches car ils repassent avec leur poignet sur ce qu’ils viennent d’écrire.
Les enfants gauchers peuvent alors avoir plus de difficulté à écrire mais seulement parce qu’on ne leur a pas enseigné la position la plus agréable pour eux, conciliant confort et lisibilité.
Comment aider un enfant gaucher ?
Cependant, il n’y a pas de fatalité : tout dépend de l’enseignement apporté à l’enfant gaucher. Un enfant gaucher à qui l’on apprend à placer son cahier de manière à voir ce qu’il écrit, à tenir son crayon de façon à ce qu’il ne glisse pas pourra présenter des cahiers aussi bien écrits et aussi soignés que ses camarades droitiers.
La place de la main
Dès le plus jeune âge, avant même qu’il n’écrive, on peut apprendre à l’enfant gaucher à placer sa main sur une feuille : on la pose délicatement à gauche de la page pour éviter qu’il ne développe un système d’écriture en miroir.
On pourra montrer à l’enfant comment bien positionner sa main pour éviter le poignet tordu au-dessus de la ligne d’écriture, faisant couler l’encre mais surtout entraînant des crispations de la main et du bras jusque dans l’épaule. L’enfant doit comprendre que la main se déplace sous la ligne et non pas au dessus et que le crayon doit se trouver dans l’axe main-coude et non pas au niveau du poignet.
La place de la feuille
Il faudrait donner l’habitude à l’enfant gaucher d’incliner la feuille sur laquelle il écrit sur la droite.
La place du modèle à recopier ou à lire
On pourra placer le modèle (livre ou brouillon) à sa droite de façon à ce qu’il puisse l’observer sans avoir à tourner la tête pendant qu’il écrit.
Les cahiers à spirale à éviter
Les cahiers à spirales ne devraient pas être utilisés à l’école car les gauchers sont gênés par les spirales quand ils écrivent… parole de gauchère :-) (pas moi, mais une lectrice qui tenait à le préciser !)
Des outils de classe spéciaux pour les gauchers
On tâchera de leur procurer du matériel adapté : des ciseaux à lames inversées, un taille crayon avec un autre sens de rotation, une règle dont le est placé à droite, éventuellement un stylo ergonomique.
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