7 fondamentaux de la parentalité positive

fondamentaux de la parentalité positive

Chaque parent qui crée un foyer fondé sur le respect mutuel et la coopération nous rapproche tous d’un monde pacifique et durable. – Sura Hart et Victoria Kindle Hudson

 

1. Accueillir et nommer les émotions

Accueillir les émotions, c’est permettre à l’enfant de décharger les tensions accumulées au cours de sa journée. Pour cela, il s’agit d’équiper les enfants de vocabulaire pour parler de soi et des autres. Voici un tableau pour vous y aider :

vocabulaire des émotions

Quand on nomme les émotions des enfants, ça n’empire pas ses émotions : une fois que l’enfant a eu l’espace de dire, il peut passer à autre chose.

L’émotion nommée peut être évacuée alors qu’une émotion non nommée va se cristalliser et s’accumuler avec toutes les autres émotions non dites jusqu’à explosion ou somatisation. Par exemple, on peut dire “On peut être gêné/ se sentir humilié quand tout le monde rigole sur notre dos” puis laisser l’enfant dérouler son vécu et l’inviter à continuer à dire ce qui s’est passé pour lui, comment il s’est senti.

 

En tant qu’adulte et parent, nous devons également pouvoir dire ce qui se passe pour nous, quand nos émotions débordent signalant un besoin non satisfait. 

 

2. Raisonner en termes de besoin

On peut donner des outils à l’enfant pour qu’il apprenne à exprimer ses besoins :

  • le vocabulaire des besoins

roue des besoins enfants

  • la valeur de l’exemplarité : les enfants font ce qu’on fait, pas ce qu’on dit

Gandhi disait : L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul !

En faisant à la place de nos enfants, nous les mettons dans une situation de frustration et de dépendance. Dès le plus jeune âge, ils sont capables de trouver une solution aux problèmes de leur quotidien. Pensez à la manière dont ils apprennent à mettre leur manteau à l’école (blouson par terre à l’envers) : cette méthode n’est pas celle que les adultes utilisent, mais elle fonctionne ! Et ils auront bien le temps d’apprendre à mettre leur veste correctement, je n’ai jamais vu aucun adulte poser sa veste à l’envers par terre avant de l’enfiler… Nous parents sommes des transmetteurs, des aiguilleurs, des facilitateurs d’apprentissage.

Cela vaut également pour la sensation de satiété, pour le sommeil, pour la sensation de froid ou de chaleur. Ne dit-on pas souvent que les parents demandent aux enfants de mettre leurs manteaux quand ce sont les adultes qui ont froid ? Nous pouvons apprendre aux enfants à reconnaître leurs sensations corporelles de faim (et ton ventre, il en dit quoi ?), de sommeil (je t’ai vu frissonner, c’est la manière de ton corps de dire que tu as sommeil et c’est agréable de se coucher quand on a sommeil) ou de colère (je vois que tu serres les dents, tu as l’air tendu et prêt à crier,

Lire aussi : 5 pistes pour aider un enfant à prendre conscience de soi (et des autres)

 

3. Penser en termes de connexion et de contact 

Faire un câlin peut aider à faire baisser les tensions au cours d’une grosse colère ou d’un conflit.

Mettre des limites, c’est comme mettre un couvercle sur le lait qui bout. Et si on éteignait plutôt le gaz ? L’amour est un bouton pour éteindre le gaz. L’amour est un carburant pour réguler le stress ! – Isabelle Filliozat

rediriger comportements inappropriés enfants

On peut se poser des questions pour “éteindre le gaz” :

  • D’où viennent les comportements inadaptés des enfants ?
  • Sur quoi la crise me donne-t-elle une information ?
  • Comment décrypter en mots les gestes ?
  • Comment aider à mettre des mots sur les émotions des enfants ?
  • Quelles sont les compétences qui manquent à l’enfant (exemples : réguler l’impulsivité, exprimer la colère sans gestes violents, formuler une demande…) ?

8 questions pour faire face avec bienveillance aux situations difficiles avec nos enfants

 

4. Apprendre à décoder les messages cachés des enfants

Les parents sont la source d’amour inconditionnel auprès de laquelle les enfants vont se décharger et se ressourcer après que le stress de la journée a vidé leur réservoir. Quand un enfant râle en revenant de l’école, on peut penser que ce n’est pas le biscuit cassé qui provoque son irritation mais les difficultés de la journée qu’il a besoin d’évacuer. Le biscuit cassé est seulement le déclencheur de la crise, pas la raison principale.

Quand votre enfant a eu une journée éprouvante, qu’il a accumulé des émotions fortes et violentes, le soir, la moindre contrariété peut tout faire exploser (un jouet qui ne marche pas, un pull qu’il n’arrive pas à mettre tout seul, une étiquette qui gratte…). – Véronique Maciejak

On peut l’encourager à parler par de l’écoute active :

Qu’est-ce qui se passe pour toi ? Je vois que tu cries fort et que tu as l’air énervé. Il y a eu des choses difficiles aujourd’hui à l’école ? Il y a des gens qui ont crié ?

Isabelle Filliozat parle de notion de distorsion comme expliqué dans mon article sur les émotions cachées : Quand une émotion en cache une autre : comment les décoder ?

Remplir le réservoir d’amour vide en fin de journée peut se faire en seulement 10 minutes : 10 minutes de pure attention accordée à l’enfant par des jeux ensemble, par une ballade, par une discussion sans distraction, par un goûter ensemble…

Lire aussi : Son biscuit s’est cassé, c’est le drame ! (ou le syndrome du biscuit cassé…)

 

5. Impliquer

Parfois, l’accueil des émotions ne suffit pas (“je vois que tu es frustré, j’ai dit non pour les bonbons et c’est difficile pour toi“). C’est le cas lors de crises au supermarché par exemple quand le regard des autres est un stress supplémentaire. Voici quelques alternatives :

  • impliquer l’enfant : solliciter l’enfant pour qu’il aide aux courses, lui indiquer comment faire ensemble pour qu’il sente que sa contribution personnelle est désirée
  • formuler les attentes : dire ce qui est permis plutôt que ce qui est interdit
  • penser aux envies de l’enfant : proposer aux plus grands de s’installer pour lire quelques livres au rayon librairie, accorder aux plus petits le droit de porter une peluche ou un jouet le temps des courses puis le reposer avant de passer à la caisse…

consignes positives éducation bienveillante

 

6. Prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin des autres

Prendre soin de soi donne à l’enfant une permission et un exemple pour prendre soin de lui.

Il est vital pour les parents de remplir leur propre réservoir pour pourvoir s’occuper efficacement et dans le calme des enfants. On peut prendre l’exemple du masque à oxygène dans les avions : les parents sont invités à mettre leur masque avant d’aider les enfants à mettre les leurs.

prendre soin de soi citation

Quelques pistes pour prendre du temps pour soi et s’organiser en se préservant dans cet article : Qu’est-ce que le burn out maternel (épuisement lié à la parentalité) ?

Par ailleurs, on peut apprendre à s’occuper de soi et de ses enfants dans le calme. Une des techniques les plus efficaces est de prendre du recul face à une situation de crise :

  • marquer un temps d’arrêt,
  • respirer et sentir l’air entrer puis sortir de nos narines, sentir notre ventre se gonfler puis se dégonfler,
  • ressentir nos émotions et leur manifestation corporelle puis les nommer pour soi afin d’en diminuer l’intensité (“la colère monte en moi, je sens une boule dans ma gorge”),
  • communiquer sur nos émotions et nos besoins (“je suis excédée, j’ai besoin de m’isoler pour me calmer”).

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7. Reconnaître ses erreurs pour réparer la relation

Les enfants tirent des enseignements de la part de parents qui savent réfléchir à ce qu’ils ont dit, qui se donnent le droit à l’erreur, qui savent demander pardon.

Quand on s’aperçoit qu’on s’y est mal pris, on peut réparer la relation en s’excusant : “Tout à l’heure, j’ai dit ça mais ce n’est pas comme ça que je voulais te le dire. En fait, ce que je voulais dire, c’est…

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Pour compléter, je vous propose la lecture de mes ouvrages, parus aux éditions Hatier :

La co-éducation émotionnelle : s’élever en même temps qu’on élève les enfants 

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