Les jeux de cache-cache des enfants de 2/3 ans
Lors de ma lecture du livre L’Enfant de Maria Montessori, j’ai été amusée par le passage sur les parties de cache-cache des enfants de deux et trois ans.
J’étais toujours été étonnée quand ma fille plus jeune se cachait systématiquement au même endroit en me disant : “Maman, devine où je suis cachée !” ou qu’elle me cherchait toujours au dernier endroit où elle s’était elle-même cachée.
Maria Montessori explique que l’intérêt des petits ne résident “pas dans la recherche d’un objet, mais dans le fait que celui-ci devait retourner à sa place”.
Elle raconte une partie de cache-cache à laquelle elle a assisté : tous les enfants se cachent sous une table recouverte d’une grande nappe, un enfant reste dessous et les autres sortent avant de revenir “trouver” leur copain resté caché sous la table. Ce manège se répète plusieurs fois et la découverte de l’enfant “caché” provoque des cris de joie à chaque fois.
Maria Montessori relate qu’elle a elle-même participé à une partie de cache-cache. Au moment où les enfants sortirent de la pièce pour lui laisser le temps de se cacher, elle se mit dans un coin, derrière une armoire au lieu de se cacher derrière la porte comme les enfants le faisaient avant qu’elle ne rejoigne leur jeu. Mais les enfants la cherchèrent derrière cette fameuse porte et furent déçus et tristes de ne pas la trouver au bon endroit. Comme les enfants ne la cherchaient pas ailleurs, elle sortit de sa cachette. Les enfants lui ont alors dit :
“Pourquoi tu n’as pas voulu jouer avec nous ? Pourquoi tu ne t’es pas cachée ?”
Elle l’explique par le fait que le plaisir des enfants de cet âge est de retrouver les choses à leur place.
Le jeu de cache-cache est interprété par eux comme un prétexte à déplacer des objets dans des endroits cachés ou à les retrouver dans des endroits où ils sont invisibles, en se disant intérieurement : “De dehors, on ne le voit pas, mais moi, je sais où il est et je peux le trouver les yeux fermés, sûr de l’endroit où il est rangé”.
A travers ces jeux de cache-cache, Maria Montessori y voit l’expression de la période sensible qui rend l’enfant sensible à l’ordre des choses.
L’ordre des choses, c’est connaître la place de chacun d’elles; c’est se rappeler l’endroit où chaque objet se trouve, c’est-à-dire être capable de s’orienter dans l’ambiance, la posséder dans tous ses détails.
Maria Montessori assure que le besoin d’ordre peut apparaître dès 6 mois provoquant pleurs incompris et parfois conflits parents/ enfants (un enfant devant un objet qui n’est pas à sa place peut l’exprimer par des pleurs), mais que ce besoin retrouve une forme calme vers 2 ans, s’exprimant notamment à travers les jeux de cache-cache.
Si vous reconnaissez votre enfant dans cette description, c’est qu’il est probablement dans sa période sensible de l’ordre des choses.
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Source : L’enfant de Maria Montessori (éditions Desclée de Bower). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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