En finir avec la rivalité féminine : un livre pour comprendre et agir
Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot ont écrit le livre En finir avec la rivalité féminine pour explorer cette notion de rivalité entre femmes. L’une est journaliste, l’autre est psychothérapeute et les deux autrices se proposent de répondre à un dilemme : comment concevoir, dans un même tableau, la dynamique réjouissante qui unit les femmes dans le combat pour l’égalité et ces coups bas portés contre celles qui réussissent, qui sont célèbres ou belles ?
Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot constatent qu’il existe bel et bien de la jalousie entre femmes et que cette rivalité fait des dégâts. Elles regrettent que le fait d’évoquer la rivalité féminine provoquent des réactions épidermiques : certaines vont nier en déclarant que la sororité a désormais balayé la jalousie féminine; d’autres estiment qu’en parler, ce serait perpétuer des clichés sexistes. Pourtant, les deux autrices estiment que mettre un couvercle sur cette réalité, c’est se priver de l’opportunité de comprendre et d’agir.
Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot ont organisé leur livre autour de 6 chapitres :
1.Etat des lieux de la rivalité
2.D’où vient la rivalité entre les femmes ?
3.La rivalité intrafamiliale
4.Rivalité et amitié
5.Les femmes dans l’entreprise
6.Solidarité et Sororité
Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot fournissent de nombreux exemples de l’instrumentalisation des relations entre femmes pour les monter les unes contre les autres, comme ce fut le cas pour Kate Middleton et Meghan Markle. Ces deux femmes n’ont a priori pas développé une amitié spontanée, mais la presse a forcé le trait et a fait en sorte de former des clans : l’un en faveur de la gentille anglaise bonne épouse et bonne mère (Kate), l’autre en faveur de l’américaine métissée divorcée et méprisée par la famille royale. Ces clans et la diffusion des ragots sur ces deux femmes sont, entre autres, le fait de femmes. Ainsi, Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot soulignent que des femmes peuvent être misogynes. Cette misogynie est intériorisée et elle peut être “utile”, au sens où elle met les femmes qui en font preuve du côté des hommes, assurant une sorte de protection vis-à-vis des injures sexistes, de l’exclusion sociale et de la violence. Les femmes misogynes ont de “bonnes” raisons de l’être, car cela peut être un bon calcul (l’approbation sociale, le respect des hommes, un statut apprécié au sein d’une communauté).
Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot estiment que la sainte trinité de la rivalité féminine est la beauté, la minceur et la jeunesse. Les femmes peuvent être agressives et compétitives entre elles. Or on a appris aux femmes à avoir honte de leur jalousie et ce déni conduit à la rancune car les femmes sont sans cesse soumises à des injonctions contradictoires.
Être conscientes de nos tendances à la comparaison, c’est le premier pas pour s’en libérer. En parallèle, les autrices rappellent que des sentiments tels que la colère ou la jalousie sont légitimes et que les femmes ont le droit de ressentir ces émotions. L’impératif de la sororité ne doit pas bâillonner les femmes, car la colère peut être un moteur pour lutter contre les injustices et former des alliances. Les femmes peuvent être ambitieuses et, en même temps, se réjouir des réussites des autres : nous n’avons pas à choisir entre les deux. Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot pensent même qu’accepter d’être heureuses pour une autre femme, qu’elle soit soeur, amie, célèbre ou inconnue, c’est prendre le chemin de la guérison de nos propres souffrances intimes.
Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot regrettent le double standard qui pèse sur les épaules des femmes : la compétition est valorisée chez les hommes et est vue comme une saine émulation; la compétition est vue comme une rivalité malsaine chez les femmes qui sont qualifiées de “perfides”, “sournoises” ou de mauvaises mères si elles sont le malheur de concilier poste à responsabilité et maternité. Les femmes sont condamnées à perdre. Les deux autrices invitent les femmes à ne pas chercher à copier les standards masculins : il est possible de trouver une autre voie épanouissante, hors de la loi du plus fort, mais aussi hors de l’agressivité passive. Les comportements de résistance sont dits “passifs agressifs” quand on n’exprime pas la colère de manière franche et explosive, mais sous forme de représailles, de bouderie, de plainte ou de propagation de rumeurs.
La sororité va au-delà de la solidarité. Plus que de l’entraide, c’est une forme de compréhension, une mise en commun des ressources, une reconnaissance de l’autre femme comme une soeur.
Après un état des lieux de ce qu’est la rivalité féminine (comment elle s’exprime dans le cercle familial, amical et professionnel) et des multiples facteurs qui en sont à l’origine, Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot établissent des conseils pour en finir avec cette rivalité. Elle nous invitent notamment à essayer l’admiration comme antidote, à travailler sur nos insécurités, à intégrer des réseaux professionnels féminins ou à signer des pactes de “non agression” qui consistent à célébrer les réussites des unes et à se donner des tuyaux pour s’entraider et se mettre en avant, sans se sentir lésée.
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En finir avec la rivalité féminine de Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot (éditions Les Arènes) est disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.
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