Il me manque un truc ? Un album jeunesse pour aborder les stéréotypes sexués avec les enfants

Présentation de l’éditeur

On ne se définit pas par ce qu’on n’a pas mais par ce qu’on est ! Un joli album qui brise les tabous et prolonge la réflexion autour de l’égalité des sexes et des jeux genrés.

Cet ouvrage a obtenu le label de la Chaire UNESCO Santé sexuelle & Droits humains

Aujourd’hui est un grand jour : la classe de Joséphine accueille un nouveau camarade, Edgar. Pourtant, à l’heure de la récréation, le petit garçon refuse de jouer avec Joséphine car elle « n’a pas de zizi ». Cela suscite colère, frustration et incompréhension chez la petite héroïne. Elle a beau réitérer ses demandes aux récréations suivantes, Edgar ne veut rien entendre ! Heureusement, Mamoune, la grand-mère de Joséphine, est là pour aider sa petite fille à comprendre les mots de son camarade et lui montrer que, fille ou garçon, on n’est pas défini·e par ce que l’on n’a pas, et que l’on peut jouer à tous les jeux ! Une petite histoire pour déconstruire les stéréotypes de genre et prouver que les filles peuvent, elles aussi, jouer au foot – zizi ou pas !

Les points forts 

Dans cet album jeunesse, Soline Bourdeverre-Veyssiere aborde la question des stéréotypes sexués à travers le regard d’une jeune fille rejetée par ses camarades garçons sous prétexte qu’elle est une fille. Ses camarades refusent de jouer au foot et aux billes avec elle parce qu’elle “n’a pas de zizi”. La jeune fille est perplexe et trouve du soutien auprès de sa grand-mère. La discussion entre la petite fille et la grand mère est l’occasion d’expliciter la différence anatomique entre filles et garçons. Les illustrations qui accompagnent le texte mettent en évidence les différentes parties du sexe masculin et celles du sexe féminin, sans tabou. 

J’ai particulièrement apprécié les propos de la grand mère quand elle explique qu’on ne peut pas définir quelqu’un par un manque : “une fille n’est pas sans zizi mais avec vulve, clitoris, vagin, utérus et ovaires.” L’autrice prend d’autres exemples comme l’idée selon laquelle un livre qui n’a que des illustrations n’est pas un livre sans texte mais un livre “tout en images”.

La fin rappelle avec malice que personne ne joue au foot ou aux billes avec son zizi… il n’y a donc pas de raison de priver les filles de ce type de jeu !

Cet album représente un support utile pour parler avec les enfants, tant filles que garçons, des stéréotypes sexués. Ces stéréotypes (la façon dont une personne est supposée se comporter selon si elle est une fille ou un garçon) limitent aussi bien les garçons que les filles. Ici, il est question de la croyance selon laquelle le foot, c’est pas pour les filles mais on pourrait élargir cette discussion en demande si les garçons peuvent, de leur côté, jouer à la poupée. D’autres affirmations telles que “C’est aux mamans de s’occuper de la cuisine”, “Les hommes aiment bricoler, mais pas les femmes” ou encore “Les hommes ne doivent pas pleurer” peuvent être abordées.

Il est possible de poser des questions directement aux enfants quand nous sommes en présence de stéréotypes grossiers :

• et toi, qu’est-ce que tu en penses : les filles et les garçons peuvent-ils jouer aux mêmes jeux ?
• est-ce que les filles et les garçons peuvent faire tous les métiers ?
• est-ce qu’il y a des choses que tu n’a pas le droit de faire parce que tu es une fille/ parce que tu es un garçon ? qu’est-ce que tu en penses ?

De manière générale, mettre l’accent sur le fait que la diversité est la norme illustre le fait que chaque personne est singulière, indépendamment de son sexe (et d’autres caractéristiques comme la couleur de sa peau ou son handicap).

Cet ouvrage a obtenu le label de la Chaire UNESCO Santé sexuelle et Droits humains car déconstruire les stéréotypes sexués poursuit plusieurs objectifs :

• éviter les généralisations outrancières et réductrices qui réduisent les choix des filles autant que des garçons (se conformer aux attentes genrées peut amener à brider une personnalité, des rêves et des talents),
• dépasser les préjugés dégradants qui portent atteinte à la dignité des personnes,
• combattre les inégalités de traitement,
• lutter contre les violences (conjugales et homophobes notamment).

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Je n’ai pas de zizi… Il me manque un truc ? de Soline Bourdeverre-Veyssiere (éditions Kiwi) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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