La perversion relationnelle : un livre pour identifier, comprendre et vaincre la violence psychologique dans nos relations
Présentation de l’éditeur
Vous arrive-t-il de vous sentir mal dans une conversation, sans trop savoir pourquoi ? Avez-vous l’impression que votre relation avec votre conjoint est pesante sans pour autant en comprendre la raison ? Fréquentez-vous certains membres de votre famille par devoir plutôt que par plaisir ? Pensez-vous que vous êtes trop sensible, émotif-.ve et que vous faites des histoires pour un rien ? Vous sentez-vous agressif-.ve, voire violent.e, en ignorant d’où cela vous vient ?
Si ces questions font écho en vous, vous êtes sans doute dans une relation pervertie avec certains de vos proches. Pour en avoir le coeur net, cet ouvrage vous propose de vous livrer à un inventaire de ce qui se joue dans vos rapports aux autres. Il vous permet de découvrir si vous êtes victime de violence psychologique, ou encore auteur-e, peut-être sans le vouloir. Il vous offre des clés pour sortir du cercle vicieux de la perversion relationnelle.
Vous pourrez ainsi œuvrer dès aujourd’hui à une meilleure santé psychique et physique pour vous comme pour ceux qui vous sont chers…
L’autrice : Yvane Wiart est thérapeute et chercheuse en psychologie de l’université Paris Descartes. Spécialiste du couple, des relations parents-enfants et des effets du stress sur la santé, elle communique régulièrement sur ces thèmes auprès du grand public. Elle est l’auteure de L’Attachement, un instinct oublié, Couple heureux, comment faire rimer amour avec toujours et Stress et cancer : quand notre attachement nous joue des tours.
Les points forts
Yvane Wiart a pris le parti de ne pas parler de “pervers narcissique” dans le titre de son livre, parce qu’elle estime que cette expression ne permet pas de vraiment identifier les caractéristiques relationnelles de la violence psychologique. Elle a fait le choix de détailler les caractéristiques de la violence psychologique sous tous ses aspects, que l’on en soit victime… ou auteur. Elle rappelle que l’essentiel est de :
- bien comprendre comment on en est arrivé à fonctionner comme on le fait actuellement (soit victime, soit agresseur),
- repérer ce que l’on répète des éléments de son passé,
- faire le choix de se mettre à réagir de manière différente.
En effet, Yvane Wiart soutient l’hypothèse selon laquelle la perversion relationnelle s’instaure dès l’enfance au sein des relations familiales et perdure de générations en générations, du côté des agresseurs comme des victimes.
La violence verbale est définie par le prisme du contrôle comme tous les moyens utilisés par une personne dans le but de priver une autre personne de sa liberté de mouvement, de pensée, de ressenti. Les contrôles et les interdits ne sont pas toujours explicitement formulés. L’agresseur intervient soit de manière brutale (les interdits sont clairement exprimés soit par des gestes violents ou par des mots, voire des messages non verbaux), soit plus subtilement par un discours visant à persuader ou à dissuader l’autre d’avoir un comportement donné et jugé mauvais.
Pour Yvane Wiart, la violence verbale et la maltraitance émotionnelle passent par la prise de pouvoir, d’abus d’autorité d’un.e conjoint.e ou d’adultes en position de supériorité (chef hiérarchique, parents, enseignants…) qui éprouvent le besoin d’affirmer leur force, « un peu comme ils marqueraient leur territoire ».
Yvane Wiart propose une liste de violences verbales qui traduisent un manque de respect et une privation de liberté :
- le chantage/ les menaces (Si tu fais ça, alors je vais faire ça)
- la culpabilisation (Tu ne peux pas me faire ça après tout ce que j’ai fait pour toi !)
- la dévalorisation (Oui, pas mal cette idée mais pas fulgurante non plus)
- la sape (Et tu penses que ça va intéresser qui cette idée, franchement ???)
- la contradiction systématique de ce que dit l’autre (Il fait beau aujourd’hui ! Pas si beau que ça, tu veux dire !)
- les jugements et les critiques (Tout ça, c’est du cinéma pour attirer l’attention !)
- les accusations et reproches (T’es jamais content.e ! C’est de ta faute si on en est là !)
- les fausses plaisanteries (Encore une femme au volant ! Y a pas moyen de blaguer/ t’as pas le sens de l’humour !)
- les blocages et diversion (Je ne vois pas du tout où est le problème -> puis change de sujet et coupe la conversation/ Qu’est-ce que ça peut bien te faire !)
- les oublis et promesses rompues (Ah, j’ai dit ça ? Désolé.e, je ne m’en souviens pas)
- les retenues et refus de partager (Je ne vois pas l’intérêt d’en parler !)
- le silence et le mutisme (absence de réactions, d’excuses…)
- le discrédit (C’est pas la fin du monde non plus !)
- le déni (J’ai jamais dit ça ! C’est toi qui es de mauvaise foi)
Méconnaître ces catégories fait courir le risque d’être victime d’agression verbale sans le savoir, et d’être auteur d’agression verbale sans le savoir non plus ! – Yvane Wiart
Ce livre sur la violence psychologique s’articule autour de 9 chapitres :
- Qu’est-ce que l’agressivité et qu’est-ce qui rend les gens agressifs ?
- Agresseurs, victime : sont-ils si faciles à reconnaître ?
- Colère ou culpabilité : la peur pour origine
- Petit guide pratique de l’agressivité et de son repérage dans la relation
- Violence et analyse transactionnelle : comprendre concrètement ce qui se joue
- Comment faire en sorte que cela s’arrête ?
- Sans doute pourrait-on ne pas commencer : la violence psychologique envers l’enfant
- Manipulateurs, pervers et compagnie
- Un pervers, ça se soigne et ses victimes aussi !
Ainsi, Yvane Wiart estime primordial ,pour identifier si on est victime dans une relation pervertie, de savoir qui a fait quoi en réaction à quoi.
Une victime, poussée à bout par un comportement ou un discours non respectueux d’origine, a deux solutions : attaquer ou fuir.
Si la victime attaque en réponse à la provocation, elle fait « une scène » et a alors toute les choses de passer pour instable, déséquilibrées et violente. Dans la relation pervertie, l’agresseur ne manquera pas de faire remarquer à quel point cette réaction est disproportionnée et inappropriée.
Si la victime s’enfuit et s’enferme dans le mutisme, l’agresseur lui reprochera alors ce silence et son manque de dialogue, d’initiative pour trouver des solutions et améliorer la situation.
Dans les deux cas, la victime est piégée : elle a forcément tort… d’autant plus que l’agresseur va avoir tendance à rendre public ce qu’il estime des réactions déséquilibrées de la victime (histoire d’inverser les rôles : il est la victime et la « vraie » victime est l’agresseur).
La victime est d’autant plus piégée quand l’agresseur est un agresseur « doux » (chantage, culpabilisation, sarcasme, dévalorisation, reproches permanents… plutôt que violence physique et cris) ou qu’il se contrôle à l’extérieur pour paraître une sorte de gendre idéal.
Yvane Wiart regrette qu’on ait pris l’habitude d’associer agressivité et colère. La colère est légitime et a une valeur réparatrice face à une agression. Il est difficile pour une victime de se rendre compte qu’elle se fait agresser et que sa colère est légitime (et que sa colère n’est pas une agression, simplement une réaction à une véritable agression d’origine par l’agresseur qui, pour brouiller les pistes, se présente comme une victime).
Selon Yvane Wiart, la clé de la compréhension des perversions relationnelles réside dans la capacité à distinguer les vrais agresseurs et les vraies victimes. Une « vraie » victime peut très bien se mettre en colère tandis qu’un « vrai » agresseur peut ne jamais crier (et se donner à voir à l’extérieur comme facile à vivre).
Il existe en revanche un élément commun entre victimes et agresseurs : ils ont tous deux subis des maltraitances dans l’enfance (humiliation, chantage, menace, répression émotionnelle telles que des phrases comme « ne pleure pas » ou « c’est pas grave », punition, fessée, châtiments corporels plus graves). Leur vécu émotionnel n’a pas été reconnu et ils n’ont été ni respectés ni aimés tels qu’ils étaient. Ils ont tous les deux appris leur rôle dans l’enfance : soit de victime, soit d’agresseur.
Yvane Wiart nous invite donc à la fois à la vigilance et à la lucidité (sur nous et sur les autres), d’autant plus qu’il existe une escalade dans l’agression verbale. Cette vigilance et cette lucidité passent par une (re)construction des mécanismes de perception de soi, d’autrui et de la communication plus sains et plus efficaces « pour aboutir à une intimité relationnelle et une authenticité, gages de santé et de bonheur futurs ».
Ce livre sur la violence psychologique est fluide et facile à lire (bien qu’il puisse profondément remuer certaines personnes). Les apports théoriques sont accessibles, de nombreux exemples de situations relationnelle sont donnés pour illustrer la théorie et les encadrés en fin de chapitre permettent de synthétiser les éléments exposés. On y trouver de nombreuses références à Alice Miller, dont le travail a été exposé à plusieurs reprises sur le blog en lien avec les racines de la violence (ici ou ici).
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La perversion relationnelle : Comment vaincre la violence psychologique ? de Yvane Wiart (éditions Tredaniel Le Courrier du Livre) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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