Enfants : 12 livres pour prévenir le harcèlement scolaire (victimes, agresseurs et témoins)

Je vous propose une sélection de 12 livres pour aborder la notion de harcèlement scolaire avec les enfants dans l’optique de briser le cercle de la violence à l’école, prévenir le harcèlement et trouver des solutions non violentes aux désaccords.

1. ROUGE : illustrer la mise en place du mécanisme de harcèlement

Rouge de Jan de Kinder est un album destiné aux enfants (6-10 ans) et aux adultes (parents et enseignants). Il met en scène Arthur, le timide qui rougit facilement, Paul qui fait d’Arthur un bouc émissaire au sein d’une classe entière qui participe à ce harcèlement, et une petite fille mal à l’aise qui ne sait pas comment s’y prendre pour briser le cercle de cette violence collective.

J’ai aimé : 

• La description de la mise en place du mécanisme de harcèlement : cela commence petit puis cela enfle, jusqu’à l’omerta du silence sous la menace d’un “gros dur”.
• Les questions et hésitations qui se bousculent dans la tête de la petite fille. Les enfants témoins de situations de harcèlement pourront se retrouver dans ce personnage et comprendre qu’ils ont du pouvoir et une carte à jouer pour mettre un terme à cette situation.
• Ce livre s’adresse aussi bien au harcelé, au harceleur qu’aux témoins : chacun peut y voir une “leçon de vie”.
• Les images collent très bien au texte pour représenter les enjeux et questionnements intérieurs de chaque personnage. J’ai particulièrement aimé le monstre rouge qui représente Paul, le harceleur : immense, rouge, de grandes dents, menaçant face à un Arthur et une petite fille représentés très petits. On saisit bien ici la manière dont les enfants se représentent le danger : disproportionné et insurmontable.
• Une partie des recettes du livre est reversée à l’association Lire et faire lire, qui appelle les bénévoles à partager leur plaisir de la lecture avec les enfants.

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Rouge de Jan de Kinder (éditions Didier Jeunesse) est disponible chez votre libraire, en médiathèque et sur Internet.

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2. 50 activités à destination des enfants pour prévenir le harcèlement scolaire

Le cahier d’activités que propose Catherine Verdier, fondatrice de PsyFamille, comprend 50 activités testées avec des enfants et des familles pour comprendre et prévenir les mécanismes du harcèlement scolaire. Cet ouvrage vise à donner des clés aux enfants dès leur entrée au CP pour n’être ni victimes, ni harceleurs, ni témoins passifs.

L’ouvrage est organisé en 6 parties :

1. reconnaître le harcèlement (les type de harcèlement; conflit ou harcèlement ?; les rôles de harceleur, de victime et de témoins…)
2. oser les émotions et s’affirmer sans s’imposer
3. avoir confiance en soi et dire non
4. cultiver l’empathie et l’amitié
5. le cyberharcèlement
6. résoudre un conflit et apprendre la médiation

Ce que j’apprécie dans cette collection est que les activités s’adressent directement aux enfants avec du matériel à découper et conserver et que ces activités peuvent être réalisées en famille mais aussi en classe. Les enseignants d’élémentaire trouveront des ressources utiles de prévention du harcèlement.

On y retrouve par exemple une bande-dessinée qui met en scène un personnage dans une nouvelle école et les réactions de différents élèves (harceleurs, témoins, aidants). Les enfants sont invités à parler des émotions de chaque protagoniste et à nommer ce que les uns font subir aux autres.

Les types de harcèlement sont également présentés pour apprendre à identifier ce qui relève du harcèlement (plutôt que des simples désaccords ou conflits) : harcèlement physique, harcèlement verbal, harcèlement social, harcèlement sexuel, cyberharcèlement.

J’ai particulièrement aimé la fiche conseil à découper en fin d’ouvrage dans laquelle les enfants sont invités à ne jamais se taire et à trouver des personnes de confiance. Chaque cas est abordé : victime, harceleur, témoin. Des petits scénarios et des jeux de rôle sont proposés aux enfants pour les amener à réfléchir aux conséquences de leurs actes.

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50 activités bienveillantes pour prévenir le harcèlement scolaire de Catherine Verdier (éditions Larousse) est disponible en librairie, en centre culturel ou sur internet.

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3. Halte à la bagarre ! : trouver des solutions non violentes aux conflits

Halte à la bagarre ! est un livre rédigé par des formatrices en Communication Non Violente. Elles ont conçu cette histoire de manière à exposer les ressorts de la violence et comment sortir des conflits de manière pacifique.

On y retrouve quatre protagonistes : un zèbre, un singe, un chacal et une girafe. Ils habitent dans la plaine africaine et chacun éprouve beaucoup de plaisir à se retrouver autour de l’acacia qui domine la plaine. Un jour, le chacal, excédé par le bruit que font ses amis, s’énerve contre eux et veut les chasser de l’arbre qu’il estime être sien. S’en suit alors un conflit qui escalade vers la violence. Le singe se défend en affirmant que l’arbre est plutôt à lui quand le zèbre se retire, dérouté par tant de violence. Le chacal et le singe en viennent aux mains et aux injures.

La girafe intervient alors en tant que médiatrice et applique les grands principes de la Communication Non Violente pour trouver une solution à ce conflit. A la suite de l’histoire, les autrices exposent aux enfants les grands axes de la Communication Non Violente afin qu’ils s’en emparent dans leurs relations avec les autres. Cette dernière double page est l’occasion d’une discussion en famille, entre adultes et enfants. Par exemple, il est possible de s’appuyer sur ces principes pour revisiter des conflits récents et voir dans quelle mesure une solution non violente aurait pu être trouvée.

Ce livre est une bonne manière d’introduire la non violence aux jeunes enfants (4/ 10 ans) car il met bien en lumière ce qui provoque et alimente la colère (les pensées qui mènent aux actions violentes) ainsi que le besoin de médiation, d’expression émotionnelle et de calme pour (re)trouver l’entente.

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Halte à la bagarre ! : La communication pacifiste expliquée aux enfant de (éditions ) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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4. Un cahier d’activités pour une première sensibilisation des enfants au harcèlement scolaire

Cet ouvrage paru dans la collection des cahiers Filliozat propose des activités pour sensibiliser les enfants au harcèlement scolaire via l’acquisition, par le jeu, de compétences émotionnelles et relationnelles. Cet ouvrage vise à donner des clés aux enfants dès leur entrée au CP pour n’être ni harceleurs, ni témoins passifs, ni victimes.

Les enfants sont réellement engagés dans un processus de réflexion via des scénarios, des jeux de rôle et des exercices ludiques (labyrinthes, charades, dessins…). Ce petit cahier invite les enfants à réfléchir aux conséquences de leurs actes, sans être ni moralisateur ni angoissant. 

Tous les enjeux du harcèlement scolaire sont abordés :

• la nature des comportements assimilables à du harcèlement
• la récurrence des comportements humiliants ou intimidants pour parler de harcèlement
• les émotions des enfants cibles de moqueries ou rejet
• les peurs qui empêchent de se confier
• les raisons qui peuvent pousser à se moquer ou à ne rien dire quand on est témoin
• les attitudes utiles pour protéger ou défendre un camarade 
• le rappel des sanctions et des numéros ou services à appeler en cas de harcèlement subi.

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Le harcèlement scolaire : le repérer, le stopper de Isabelle Filliozat (éditions Nathan) est disponible en librairie, en centre culturel ou sur internet.

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5. Silence, la violence ! : scénarios et alternatives à la violence 

J’ai eu un coup de cœur pour ce petit livre Silence, la violence ! qui propose 6 fables dans lesquelles des animaux sont confrontés à des conflits :

• comment vont-ils les résoudre ?
• vont-ils se battre ou discuter ?
• rejeter leurs différences ou les accepter ?

A travers ces 6 histoires, les enfants vont comprendre qu’il y a d’autres alternatives que la violence quand on n’est pas d’accord.

La deuxième histoire est ma préférée : un troupeau de chameaux se trouve nez à nez avec un dromadaire… trop bizarre, celui-là n’a qu’une bosse ! Les chameaux auront le choix entre se moquer, accepter la différence, s’intéresser au dromadaire ou alors être confrontés avec plein d’autres “différents”.

La dernière histoire raconte l’histoire d’un petit cochon qui a peur du grand méchant loup. Un grand cochon s’amuse à faire peur au petit et se moque de lui. Petit cochon quant à lui dit au loup de plutôt manger grand cochon parce qu’il est plus gras. Pourtant, l’union fait la force : et si gros cochon et petit cochon s’alliaient pour affronter leur peur commune ?

Chaque histoire est suivie d’une page qui reprend les différents scénarios possibles et qui invite les enfants à réfléchir sur la manière dont ils auraient eux-mêmes réagi.

Des questions leur sont posées :

• est-ce que tu te bats souvent ? que se passe-t-il quand tu bats ?
• connais-tu des exemples de choses que l’on peut faire à plusieurs et qu’il est impossible de faire seul ?
• est-ce que tu as déjà protégé un plus petit que toi ?

A partir de 5 ans.

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Silence la violence ! de Sylvie Girardet (éditions Hatier Jeunesse) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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6. Bastien et les Blipoux vont à l’école : outiller les enfants victimes d’exclusion ou de harcèlement scolaire

Bastien et les Blipoux vont à l’école ! est un livre écrit par Adèle Faber et Elaine Mazlish, pionnières de la communication bienveillante entre parents et enfants. Dans cette histoire, elles exposent les tourbillons émotionnels qui traversent un jeune garçon, Bastien, alors qu’il intègre une nouvelle école et doit se faire de nouveaux amis.

Un soir, après une journée difficile où Bastien a été victime de moquerie et de mise à l’écart, deux Blipoux rendent visite à Bastien : Groge est une sorte de mauvaise voix qui croit que les menaces, le chantage et la violence permettent d’obtenir satisfaction à coup sûr, tandis que Mori a une approche axée sur l’expression des sentiments, sur le fait de formuler des demandes respectueuses et de trouver des compromis.

Les deux Blipoux vont suivre Bastien tout au long de sa journée suivante à l’école afin de le conseiller au cours de ses interactions avec ses camarades. Ils vont l’aider à se faire des amis, à s’affirmer face aux moqueries et à acquérir des compétences relationnelles qui l’aideront au cours de sa vie.

Ce qui est particulièrement intéressant dans ce livre est le dialogue entre les deux Blipoux qui proposent des approches différentes; l’une basée sur le passage en force et la contre-attaque, l’autre sur une approche progressive et l’utilisation de l’humour pour se protéger des attaques verbales.

Les mises en scène sont représentatives des vécus des enfants : des surnoms moqueurs, des refus d’accepter un nouveau à la table de la cantine, une non-intégration dans les jeux à la récréation… Ainsi, les enfants sont amenés à comprendre que s’imposer, pousser ou encore exiger conduisent toujours à l’escalade de la violence et à une rupture du lien, tandis que le fait de formuler des demandes claires à partir des besoins, d’utiliser l’humour et d’entrer dans les jeux par étapes permettent une intégration réussie.

Une fois lu, il est possible d’y faire référence lors de situations problématiques pour savoir qui les enfants vont choisir d’écouter : Groge ou Mori ?
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Bastien et les Blipoux vont à l’école de Adèle Faber et Elaine Mazlish (éditions du Phare) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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7.Comme un million de papillons noirs : cultiver l’estime de soi et valoriser la différence

On suit dans cette histoire Adé, une petite fille comme les autres qui aime par dessus tout les éclairs au chocolat, les papillons et poser des questions… à une différence près : ses cheveux. D’autres enfants se moquent de ses cheveux bizarres : tressés, on dirait des “carottes tordues” et coiffés en chignon, ils ressemblent à des “gros coussins, noirs comme du charbon et secs comme du sable”.

Pour la réconforter, sa mère utilise une métaphore : ses cheveux sont des papillons. Les vanilles (mèches de cheveux torsadées ensemble) sont comme des chenilles, les chignons comme des cocons et ses cheveux comme des papillons qui ont éclos. Adé se met alors à guetter l’envol de ses papillons et cette quête va lui permettre de gagner en estime d’elle même. C’est l’occasion d’échanger avec les femmes de sa famille sur la manière de prendre soin des cheveux crépus, d’essayer de nouvelles coiffures, de faire des séances de coiffure avec sa mère des moments de partages intimes.

Les illustrations sont superbes, mêlant dégradés de brun et couleurs vives. Les expressions sur les visages sont significatives et donnent une impression d’atmosphère joyeuse, lumineuse.

La quête de soi est un sujet universel et cette histoire mettant en avant une petite fille aux cheveux crépus illustre de belle façon comment cultiver l’estime de soi et valoriser la différence.

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Comme un million de papillons noirs de Laura Nsafou et Barbara Brun (éditions Cambourakis) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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8. Et si on se parlait ? : un outil de parole et de partage sur des sujets difficiles à aborder (violence, puberté, consentement, homosexualité…)

 

Nous sommes nombreux à nous interroger sur la manière de parler aux enfants de la violence et, surtout, de la prévenir. Nous pouvons être mal à l’aise ou avoir peur d’être maladroits. C’est à partir de ce constat qu’Andréa Bescond a rédigé cet ouvrage pour ouvrir le dialogue entre adultes et enfants sur des sujets qui peuvent être tabous et difficiles à aborder.

Cet ouvrage se veut un outil de parole et de partage pour permettre aux enfants de s’exprimer et aux adultes d’informer sans angoisser. Andréa Bescond rappelle qu’un enfant informé, respecté et écouté est un enfant plus fort.

Andréa Bescond propose aux enfants d’exprimer ce qu’ils ressentent et de dire ce qui les surprend, les rend heureux ou malheureux à travers des histoires de cinq personnages de leur âge (collégiens) qui ont beaucoup de points communs avec eux. On y retrouve Julia qui parle d’homosexualité, Fatou qui se pose des questions sur le consentement, Tony qui parle de harcèlement, Sarah qui vit la puberté et la transformation de son corps, et enfin Cyril qui parle de la violence sur internet.

Le format sous forme de questions que se posent les enfants en fonction de leur vécu permet de créer un réel intérêt chez les jeunes lecteurs. La manière dont sont amenées les informations est subtile sans jamais les édulcorer. Ainsi, on suit les transformations corporelles de Capucine dont le corps a grandi plus vite que sa tête et qui doit supporter certaines remarques d’adultes ou d’adolescents qui la mettent mal à l’aise. Cette adolescente a dénoncé à ses parents un copain qui lui avait demandé de se déshabiller face à sa webcam. Les mots qui qualifient cette situation sont très explicites : il s’agit d’une agression qui tombe sous le coup de la loi et il faut prévenir les parents.

Des encadrés à la fin de chaque thème invitent à la réflexion et à l’échange (exemple : as-tu déjà parlé ouvertement de l’homosexualité ?). En parallèle, des numéros de téléphone de soutien sont rappelés (comme celui de SOS Homophobie Non au harcèlement).

Les mots utilisés sont choisis pour décrir la réalité de manière utile et efficace. On y retrouve des explications sur la puberté (et des informations sur le sexe féminin et le sexe masculin avec des schémas), sur la masturbation, sur les vidéos pornographiques ou encore sur le cyberharcèlement.

Ces informations servent un double intérêt : prévenir les violences à la fois en tant que victimes mais aussi en tant qu’agresseurs.

Ce livre fait partie d’une collection qui se décline par tranche d’âge : 3/6 ans, 7/10 ans, 11 ans et +.

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Et si on se parlait ? (à partir de 11 ans) : le petit livre pour aider les enfants à parler de tout, sans tabou de Andréa Bescond et Mathieu Tucker (éditions Harper Collins) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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9. Tu es le jardinier de ton cœur : un livre bienveillant sur la moquerie, la confiance et le discernement

Cet ouvrage fait suite à un premier album mettant en scène les mêmes personnages “Tu es comme tu es“. Il y était question de bienveillance et de communication. Dans ce nouvel opus, il y est question de moquerie, de confiance et de discernement.

Dans la première partie de l’histoire, un ami fait croire à pompon, le petit lapin personnage principal, qu’il y a un ogre dans la forêt. Ce dernier est terrorisé et sa mère lui explique que son ami lui a joué un tour. Pompon se sent rassuré mais trahi et décide de ne plus se faire avoir… à tel point qu’il met en doute toutes les paroles de ses amis en croyant que ces derniers passent leur temps à se moquer de lui.

Son père tente alors de lui faire comprendre, par la métaphore du jardin, qu’il peut discerner la vérité du mensonge et choisir de faire confiance plutôt que devenir systématiquement méfiant. Chacun peut décider de ce qu’il accepte de faire pousser dans son jardin intérieur et peut suspendre son jugement quand il n’est pas sûr.

Dans un troisième temps de l’histoire, Pompon se pose en médiateur entre deux amis qui se disputent et met en pratique ce qu’il a appris de ses expériences passées : il vaut mieux ne pas croire quelque chose dont on n’est pas sûr et vérifier les informations en demandant aux adultes par exemple. Parfois, les apparences sont trompeuses et, plutôt que croire aveuglément des affirmations d’une personne qui semble sûre d’elle, mieux vaut toujours vérifier ce qu’elle dit.

Cet album bienveillant donne des clés aux enfants pour se prémunir d’une crédulité qui peut mener à la peur et, parfois, à la violence.

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Tu es le jardinier de ton coeur ou le secret du bonheur de Olivier Clerc (éditions Père Castor) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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10. Un livre pour s’affirmer face aux injustices et aux menaces (refuser et dénoncer)

Ce livre a été écrit par Dominique Saint Mars et illustré par Serge Bloch, le duo à l’origine de la collection Max et Lili.

Dans ce livre, Dominique Saint Mars consacre quelques lignes à l’idée selon laquelle les enfants ont le droit de dire non quand ils n’ont plus faim et que personne d’autre qu’eux ne peut mieux savoir comment est leur estomac… c’est suffisamment rare pour être remarqué !

Ce livre a vocation à être lu en famille ou à l’école et peut servir de support pour aborder des questions plus ou moins délicates avec les enfants (cadeau de mamie qui ne plaît pas, invitation par les copains à enfreindre une règle, harcèlement scolaire, abus sexuel…). J’ai aimé ce petit livre pour plusieurs raisons :

• la mise en page est colorée et aérée,
• les situations abordées “parlent” aux enfants dans le sens où elles concernent la famille, l’école, les clubs sportifs, les amis,
• Dominique Saint Mars insiste sur l’importance de s’écouter : qu’est-ce qui fait non ? et à suivre l’intuition, la petite voix qui incite à refuser.

On retrouve un des traits caractéristiques de Dominique Saint Mars (et qui explique en partie l’immense succès des Max et Lili) : elle fait preuve d’espièglerie et de connivence avec les enfants qui se sentent dès lors compris et en confiance avant d’aborder des sujets plus difficiles. En effet, au début, l’autrice rappelle qu’il est parfois trèèès facile de dire non (aux parents notamment !). Puis elle enchaîne sur les situations dans lesquelles il est plus difficile de dire non (injustice, menace, choisir entre ses parents, regards gênants portés sur le corps…).

A la fin de ce petit livre, Dominique Saint Mars rappelle une liste de personnes de confiance auxquelles se confier (pas forcément les parents d’ailleurs) et les numéros et adresses utiles à connaître par les enfants pour se mettre à l’abri des maltraitances (quelle qu’en soit la nature).

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Le petit livre pour apprendre à dire NON ! de Dominique Saint Mars (éditions Bayard jeunesse) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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11. TAkAttAk À la Récré : un jeu de cartes qui entraine l’esprit de répartie (confiance en soi et humour face aux moqueries)

Ce jeu de 52 cartes invite les enfants à réfléchir à des manières de répliquer aux attaques verbales et moqueries dont ils peuvent être la cible. Le principe est de piocher une carte sur laquelle est écrite une pique verbale (comme “T’es le chouchou de la prof”, “Tu es nul en sport” ou encore “Ton père, il pue”) puis de répondre avec une réplique dont la nature sera indiquée par la couleur de la carte. Plusieurs natures de répliques sont proposées :

• jaune pour l’auto dérision (exagérer la moquerie sans se prendre au sérieux);
• violet pour une pirouette (changer de sujet comme si de rien n’était);
• rouge pour l‘insolence (répondre du tac au tac par une pique verbale aussi intense);
• vert pour une question (demander à l’agresseur de préciser sa pensée);
• bleu pour un compliment  (répondre par un compliment au sujet de l’agresseur).

Les cartes “piques” abordent des sujets aussi variés que le sexisme (“garçon manqué”/ “tu cours comme une fille”), la pauvreté (“ton père, c’est un chômeur”), le rejet (“va jouer ailleurs, on ne veut pas de toi”), le racisme (“retourne dans ton pays”) ou encore les moqueries au sujet des notes (“petit intello”/ “t’es nulle en maths”). Certaines piques peuvent être particulièrement touchantes (racket, harcèlement intense) et il est conseillé de les lire avant de les proposer aux enfants afin d’enlever celles qui pourraient heurter leur sensibilité.

Pour chaque type de riposte, des exemples sont donnés (exemple pour la moquerie “ça fait 5 ans que tu as le même cartable”, une réplique insolente pourrait être “Je peux toujours en acheter un neuf… mais toi, un cerveau par contre non !”). Les gros mots sont toutefois interdits et il est conseillé de garder son sang-froid sans pour autant sortir des phrases banales (du type “celui qui dit, c’est celui qui l’est”). L’objectif est de déstabiliser le moqueur et de déjouer l’effet de la moquerie en ne la prenant pas pour soi.

Les exemples sont importants pour bien comprendre le principe de la riposte et il est utile dans un premier temps d’accompagner les enfants dans le jeu pour les aider à formuler des phrases piquantes. L’idée est non seulement de faire comprendre aux enfants qu’ils peuvent désamorcer l’effet des moqueries sur eux mais aussi de discuter de l’impact sur les autres des formules qu’ils prononcent (aussi bien en tant que potentiels moqueurs qu’en tant que défenseurs).

Plusieurs règles du jeu sont proposées selon le nombre de joueurs et le niveau de difficultés. Avec l’entraînement, les enfants pourront prendre confiance en eux, dire ce qu’ils pensent, oser s’affirmer et même développer leur sens de l’humour.

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Takattak À la Récré (Si-Trouille éditions) est disponible en librairie, en centre culturel ou sur internet.

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12. L’amitié pour les enfants : un cahier d’activités pour se faire des copains et les garder (enfants timides, agressifs, effacés, nouveaux dans un groupe…)

Ce cahier fait partie d’une collection désormais bien fournie. Après les émotions, la confiance en soi, les peurs, la colère, les droits des enfants ou encore les conflits dans les fratries, cet opus aborde l’amitié et les difficultés à se faire des amis. L’idée centrale de cet ouvrage est d’aider les enfants à comprendre ce que signifie être un bon ami, comment tisser des liens avec les autres (quand on est nouveau dans un groupe ou timide par exemple), comment aborder les conflits et dans quel cas s’éloigner de camarades.

Ce cahier est très progressif et, comme tous les autres de la collection, propose de nombreuses mises en situation issues du quotidien des enfants (ce que les enfants ressentent quand ils sont timides, que faire en cas de secret trahi, reconnaître quand l’enfant a été méchant…) et utilise le ressort du jeu pour passer des messages forts (coloriage, quizz, mots mêlés, dessins, labyrinthes…).

Les enfants sont vraiment mis en position de réflexion à travers des scénarios à compléter, des alternatives à proposer, des émotions à imaginer chez les autres, des solutions qui conviennent à tous à trouver, à identifier des personnes ressources qui peuvent servir de médiateurs…

Les enfants sont ainsi amenés à réfléchir à ce qui peut les pousser à dire des choses méchantes à certains camarades, à ce qu’ils peuvent faire quand un ami ne veut pas jouer avec eux ou à la manière d’accueillir un nouvel élève dans la classe. Ces activités s’adressent à tous les enfants, et en particulier aux enfants timides, agressifs ou qui ont besoin de développer leurs compétences émotionnelles et relationnelles (impulsivité, tendance à vouloir dominer ou à s’effacer…).

La dernière partie est un petit cahier à destination des parents dans lequel Isabelle Filliozat, spécialiste de la parentalité bienveillante, aborde des situations complexes : mon enfant n’est pas populaire, il est timide, son meilleur ami déménage, il ne veut pas prêter, mon enfant est agressif… Isabelle Filliozat y livre des clés pour accompagner la construction des compétences relationnelles des enfants et faire en sorte que l’amitié soit source de confiance en soi et d’épanouissement.

6 ans et +

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L’amitié : comment se faire des copains et les garder de Isabelle Filliozat (éditions Nathan) est disponible en librairie, en centre culturel ou sur internet.

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