Utiliser les lois de la mémoire à long terme pour augmenter l’efficacité des révisions

Guy Sonnois, formateur en gestion mentale, écrit dans son livre Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux qu’il existe un danger d’associer ce qu’on apprend à des objectifs trop étroits (ex : avoir une bonne note à l’évaluation de la semaine prochaine) ou trop rapproché dans le temps (ex : réciter la poésie demain). Quelles sont les stratégies de mémorisation efficace à long terme ?

3 lois fondamentales pour mémoriser à long terme

Guy Sonnois évoque trois lois fondamentales pour une mémoire efficace à long terme :

1.un projet d’avenir positif (pas de mémorisation efficace sans une anticipation de la réutilisation de ce qui est appris)

2.la loi des associations (si on associe l’image d’une connaissance à une image qui nous est familière, marquante, grotesque, risible, on s’assure de pouvoir toujours la retrouver)

3.des réactivations systématiques et régulières (avec des supports efficaces comme des schémas, des Mind Maps ou encore des encarts de mémorisation).

6 propositions pour une mémorisation efficace à long terme

1. Former des évocations

Pendant un cours, une leçon, une lecture, pendant l’apprentissage d’un poème ou d’une définition, des évocations mentales seront formées : elles peuvent prendre la forme d’images, de films, de chanson, de danses…

En même temps ou aussitôt après, ces évocations seront projetées dans un futur où elles reçoivent la “mission de revenir”.

2. Repasser mentalement le film ou la bande sonore de ce qui a été évoqué (le plus tôt possible après)

Un moyen efficace pour cela est de se poser la question : “qu’est-ce que j’ai en tête sur ce que je viens d’apprendre ?” tout de suite après un cours, une lecture ou une conversation. Il suffit de quelques minutes à la sortie d’un cours ou alors en fin de journée (le soir-même à la maison comme premier travail à la maison). Il est préférable de faire ce premier travail d’évocation sans relire les notes ou la leçon. Cette pratique a un double avantage :

  • prendre appui sur ce qui est compris en forçant à mettre en mots ou un image ce qui pourrait rester une “boullie” de concepts,
  • rendre la lecture des leçons plus active puisqu’on pourra repérer ce qui a été retenu et compris et surtout ce qui a été oublié.

Cet effort pour faire revenir le maximum de ce qui a été retenu d’un cours ou d’une lecture avant de relire les notes peut paraître ennuyeux et consommateur de temps et d’énergie mais il garantit une augmentation importante de la capacité de mémorisation.

3. Faire des relations entre les informations essentielles et les informations secondaires

Guy Sonnois écrit : “Pendant le cours ou la lecture, l’effort doit porter non seulement sur la traduction en évocations de ce que l’on entend ou voit mais aussi (et peut-être surtout) sur les relations qui unissent les diverses informations qui sont transmises et qu’on évoque. Ce sont ces liens qu’il faut repérer et traduire en évocations soit logiques, soit imaginaires.”

On décidera alors quelles évocations seront conservées et elles seront le support pour toutes celles qui s’y trouveront associées.

Ces évocations essentielles peuvent prendre la forme de mots clés, de phrases significatives, de titres et sous titres de chapitres, de schémas…

4. Se doter de supports “parlants” pour la mémorisation efficace à long terme

Il convient de chercher les supports les plus parlants pour chacun (ceux qui feront revenir aisément les évocations retenues).

On pourra les réunir sur un document : ce document prendra donc une forme différente pour chaque apprenant (schémas, carte mentale, liste de mots clés, Sketchnoting, report des titres et sous titres dans des fiches de révision, flash cards…).

 

SCHÉMA

 

encarts-fiches-de-mémorisation

FICHE (ou encart) DE MÉMORISATION Source : http://sciences-cognitives.fr/memorisation-classe-facheux-oubli/

Ce document sera la base de la mémorisation à long terme. Etant personnel et s’appuyant sur les préférences évocatives de chacun, il sera facile à apprendre par cœur. Il faut pouvoir l’évoquer parfaitement et précisément. Pour cela, des “aller-retours” entre le document et la tête seront nécessaires : il s’agit d’évoquer mentalement, pas de simplement relire !

5. Redévelopper les associations et liens à partir des informations essentielles

A partir du document support, il sera possible de retrouver l’ensemble des informations par le jeu des associations. Ce rappel s’effectue “à l’envers” : pour retransmettre une information, il faut la développer et la retraduire dans sa forme originelle (pas forcément en mot à mot).

6. Entretenir les informations mémorisées pour stimuler la mémorisation efficace à long terme

Pour entretenir les informations mémorisées, le mieux est de faire d’abord revenir l’évocation du document support puis de la comparer avec le document support de mémorisation élaboré au cours des cinq étapes précédentes. A partir de ce document, il s’agira de retrouver le plus de détails possibles avant de relire les notes ou la leçon.

comment mémoriser efficacement

Source : vidéo Planète conférences – Le cerveau pour allié en classe ? – Apprendre à l’horizon 2035

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Source : Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (éditions Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou en commerce.

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