Pourquoi est-ce si difficile de mettre fin à la violence éducative ordinaire (VEO) ?

Qu’appelle-ton violence éducative ordinaire (VEO) ? Comment expliquer que la VEO soit encore si présente (et défendue) en France ? Comment la dépasser ?

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Le 7 mai 2016, Catherine Dumonteil-Kremer, consultante en parentalité, était l’invitée de l’émission “7 jours sur la planète”. Elle revient sur nos pratiques éducatives parfois violentes et nous explique les effets des violences éducatives ordinaires sur l’apprentissage et la conduite de nos enfants.

Comment expliquer que la violence éducative ordinaire soit encore si présente (et défendue) en France ?

Catherine Dumonteil-Kremer y voit plusieurs raisons :

  • trop peu d’informations circulent en France sur les alternatives à la VEO (violence éducative ordinaire).

Beaucoup de parents ne savent pas comment faire autrement et se sentent impuissants.

  • l’interdiction de la fessée réveille des émotions douloureuses et de la culpabilité.

S’il y a une interdiction, c’est que la fessée est mauvaise et si c’est le cas, cela signifie que j’ai fait du mal à mon enfant en tant que parent et que mes parents m’ont fait du mal.

Qu’appelle-t-on la violence éducative ordinaire (VEO) ?

On parle de tirer les cheveux, tirer les oreilles, pincer, secouer, mordre, donner la fessée. Ce sont des violences presque “invisibles” car beaucoup de personnes ne font pas le lien entre frapper et les violences éducatives ordinaires. Les violences psychologiques sont également englobées (menaces, humiliations, isolement, chantage, mentir à un enfant sur certaines conséquences de ses actes en les exagérant par exemple, forcer à finir une assiette…) car elles font vivre l’enfant avec une menace sur la tête.

Catherine Dumonteil-Kremer propose de se poser une question pour savoir si une de nos actions relève de la VEO : quel est mon but avec cette action ? Si c’est-ce de lui faire peur, alors l’action relève de la violence éducative ordinaire (VEO). Faire peur à un enfant endommage son capital d’empathie et bloque les centres d’apprentissage dans son cerveau du fait de  la sécrétion de l’hormone du stress (cortisol) à un haut niveau et de manière prolongée. 

Quelles sont les principales conséquences de la violence éducative ordinaire (VEO) ?

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4 pistes pour dépasser les violences dites éducatives

1.Se poser la question : est-ce que je veux faire peur à mon enfant ? est-ce que je lui fais peur sans même le vouloir ou m’en rendre compte ?

2.Élaborer des réponses créatives dans les situations qui posent problème (avec de l’humour ou de l’imagination)

3.Comprendre que l’énervement est contagieux. Quand on est énervé, il y a de grandes chances pour que l’enfant finisse par s’énerver à son tour (et inversement). Dans une famille, on a donc tout intérêt à cultiver les compétences émotionnelles à tous les âges. C’est ce que propose en partie l’approche de l’éducation bienveillante.

éviter de s'énerver sur les enfants 

Un exemple pour les enfants : 30 cartes pour entraîner les enfants à exprimer leurs émotions et leurs besoins

4.Faire des petites choses pour dépasser le stress quotidien : des petits jeux, des câlins, des mots doux, du temps de qualité passé ensemble, des rituels de reconnexion émotionnelle.

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Pour aller plus loin : Une nouvelle autorité sans punition ni fessée de Catherine Dumonteil Kremer (éditions Nathan). Disponible en librairie, en médiathèque ou en ecommerce.

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