Mon enfant est agressif (tape, crie, répond) : que faire ?
Je vous propose un extrait de mon dernier livre paru aux éditions Hatier dont le titre est : 100 solutions pour rendre votre quotidien plus serein.
L’agressivité n’est pas mauvaise en soi car elle donne l’énergie de s’affirmer et se défendre. Il faut simplement veiller à ce que cette agressivité ne soit pas synonyme de violence.
Raisonner en termes d’empathie
• Traduire les comportements des enfants et les rediriger. Un enfant qui tape un adulte peut juste avoir envie de se rapprocher de lui mais sans savoir comment s’y prendre et en ayant peur d’être rejeté. Il repousse alors l’adulte le premier. On peut proposer à l’enfant une autre technique de rapprochement, comme serrer la main ou faire un check.
• Nourrir l’envie de l’enfant de passer du temps ensemble (qui peut être une des raisons de son agressivité) :
– un parent enveloppe l’enfant dans une couverture et appelle l’autre parent en lui disant qu’un cadeau merveilleux l’attend ; l’autre parent, enthousiaste, déballe ce beau cadeau qu’est l’enfant ;
– assis face à face, pieds contre pieds, se balancer en chantant Bateau, sur l’eau, et aller parfois vite, parfois lentement ;
– si l’enfant vise l’adulte en lui disant « Bang, t’es mort ! », rentrer dans son jeu et faire semblant de mourir dramatiquement.
• Quand nous nous rendons compte que nous avons du mal à donner de l’empathie à nos enfants, nous pouvons regarder nos comportements avec curiosité. Par exemple : « Je me sens tendu, j’en suis à 7/10 de mon agacement. ». Dire oui à ce qui se passe en nous-mêmes crée un espace pour agir avec moins d’énervement face aux comportements des enfants qui nous posent problème.
Raisonner en termes de compétences
• Aider les enfants à parler d’eux et de leurs besoins. Parfois, les enfants vont « chercher » les adultes parce qu’ils ne savent pas parler directement de leurs inquiétudes ou colères.
• Faire un retour sur le problème après l’incident :
– Valider le vécu de l’enfant : « Ah oui, c’était énervant ! »
– Exprimer le ressenti des autres : « Quand je t’ai vu lancer ton cahier, j’ai éprouvé de la colère parce que c’est important pour moi qu’on prenne soin des affaires. »
– Réfléchir : « Qu’aurais-tu pu dire ? Cela t’aurait-il aidé que j’éloigne ton frère ? »
• Créer un baromètre de la colère : le vert signifie « ça va », le orange, «ça chauffe », et le rouge, « j’explose » ! L’enfant peut ainsi prévenir quand il passe du vert à l’orange, voire au rouge. Avec les plus grands, il est possible de nommer et évaluer l’émotion avec une note entre 1 (faible) et 10 (intense). Au-delà de 6, une technique de retour au calme peut être déclenchée.
• Diversifier les techniques de retour au calme : regarder un sablier s’écouler, humer une odeur agréable, faire rouler une balle de tennis sous le pied, demander un câlin, penser à un souvenir agréable, dire stop et s’éloigner…
Raisonner en termes d’attachement et de jeu
• Jouer à la bagarre sans violence, par exemple en organisant une bataille de coussins ou de pouces où le parent lutte mais perd.
• Avec un enfant qui crie, jouer sur les modalités de sa voix : rire comme le Père Noël, barrir comme un éléphant, chuchoter pour garder un secret…
• Intégrer du contact à l’interaction. Le jeu-écoute autorise la décharge d’énergie dans un cadre protecteur. Par exemple, si un enfant tape son parent, ce dernier peut se tortiller et dire théâtralement « Aïe, aïe, aïe ! Ouille, ouille, ouille ! Sos, parent battu ! »
• Communiquer en mettant en avant la solidité de la relation :
– Dépersonnaliser l’attaque : « Les jambes ne servent pas à donner des coups. »
– Se concentrer sur la frustration : « Ta bouche veut mordre parce que tu es frustré. Je vais t’aider avec ça. »
– Témoigner notre confiance : « Tu sauras trouver un autre moyen de le dire. »
Dans cet ouvrage pratico-pratique, j’ai choisi 100 situations fréquentes du quotidien qui peuvent être sources de tension entre parents et enfants (entre 2 et 8 ans). J’ai regroupé ces situations en six chapitres :
• La vie quotidienne (repas, coucher, habillage…) ;
• Les refus, oppositions et l’agressivité des enfants (tape, mensonge, “caprice”, vol et tricherie…) ;
• La jalousie et la rivalité dans les fratries (aîné agressif, enfants veulent la même chose, arrivée d’un bébé, comparaison intrafratrie…);
• L’école (apprentissages, devoirs, concentration, relation avec les camarades, stress…) ;
• Les crises et émotions qui posent des problèmes (colère, anxiété, timidité, sensibilité élevée…) ;
• Le coin des parents (épuisement, culpabilité, désaccords conjugaux, difficulté à appliquer les principes de la parentalité positive…).
Je creuse chaque défi quotidien à travers le prisme des causes et des motivations des comportements qui génèrent de la friction, au-delà de ce qui est donné à voir et à entendre. Ces 100 idées partagent la volonté de désengager les parents des luttes de pouvoir dans lesquels ils s’enferment parfois par mécompréhension du développement de l’enfant, de la psychologie et par manque de ressources alternatives. Chaque double page expose la situation et des pistes à explorer. Ces pistes s’appuient sur le concept de co-éducation émotionnelle que j’ai développé dans mon premier essai : raisonner en termes de besoins et d’émotions, de stades de développement de l’enfant, d’organisation (de la maison, de l’emploi du temps), de compétences manquantes chez les enfants, ou encore de travail sur soi et de droit à l’erreur. J’y partage également quelques astuces que j’ai testées quand ma fille était petite et qui nous ont rendu la vie plus facile. Ce livre vise l’instauration d’une dynamique relationnelle qui concilie les besoins des enfants et des parents car elle prend au sérieux tous les membres de la famille.
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100 solutions pour rendre votre quotidien plus serein de Caroline Jambon, illustrations de Adejie (éditions Hatier) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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