Un extrait de mon dernier livre à lire : Mon enfant ne m’écoute pas et ne respecte pas les consignes

 

Je vous propose un extrait de mon dernier livre paru aux éditions Hatier la semaine dernière : 100 solutions pour rendre votre quotidien plus serein. Dans cet ouvrage pratico-pratique, j’ai choisi 100 situations fréquentes du quotidien qui peuvent être sources de tension entre parents et enfants (entre 2 et 8 ans). J’ai regroupé ces situations en six chapitres :

• La vie quotidienne (repas, coucher, habillage…) ;
• Les refus, oppositions et l’agressivité des enfants (tape, mensonge, “caprice”, vol et tricherie…) ;
• La jalousie et la rivalité dans les fratries (aîné agressif, enfants veulent la même chose, arrivée d’un bébé, comparaison intrafratrie…);
• L’école (apprentissages, devoirs, concentration, relation avec les camarades, stress…) ;
• Les crises et émotions qui posent des problèmes (colère, anxiété, timidité, sensibilité élevée…) ;
• Le coin des parents (épuisement, culpabilité, désaccords conjugaux, difficulté à appliquer les principes de la parentalité positive…).

Je creuse chaque défi quotidien à travers le prisme des causes et des motivations des comportements qui génèrent de la friction, au-delà de ce qui est donné à voir et à entendre. Ces 100 idées partagent la volonté de désengager les parents des luttes de pouvoir dans lesquels ils s’enferment parfois par mécompréhension du développement de l’enfant, de la psychologie et par manque de ressources alternatives. Chaque double page expose la situation et des pistes à explorer. Ces pistes s’appuient sur le concept de co-éducation émotionnelle que j’ai développé dans mon premier essai : raisonner en termes de besoins et d’émotions, de stades de développement de l’enfant, d’organisation (de la maison, de l’emploi du temps), de compétences manquantes chez les enfants, ou encore de travail sur soi et de droit à l’erreur. J’y partage également quelques astuces que j’ai testées quand ma fille était petite et qui nous ont rendu la vie plus facile. Ce livre vise l’instauration d’une dynamique relationnelle qui concilie les besoins des enfants et des parents car elle prend au sérieux tous les membres de la famille.

Voici un exemple de défi que j’aborde dans ce nouveau livre : Mon enfant ne m’écoute pas et ne respecte pas les consignes 

Avec les enfants (surtout jeunes), nous devons nous attendre à répéter plusieurs fois une consigne et accepter que certaines journées soient difficiles. Quand un enfant n’écoute pas, il se peut qu’il soit fatigué ou perturbé pour une raison que nous ignorons. Dans ce cas, la discussion est impossible car l’enfant n’est pas en état de raisonner. Si un enfant transgresse une règle qui ne met personne en danger, il n’est pas nécessaire de dramatiser. Une expression de nos émotions (par exemple, notre peur d’un vol si le vélo n’est pas rangé dans le garage) et de nos besoins (par exemple, besoin de contribuer à la bonne santé de l’enfant s’il ne se lave pas les mains) suivi d’un rappel bref de la règle peut suffire (« On se lave toujours les mains avant de passer à table »).

Raisonner en terme d’émotions : 

• Reconnaître ce que nous demandons de faire à l’enfant n’est pas agréable : « C’est vrai que c’est frustrant de devoir arrêter les dessins animés pour aller chercher ta sœur. Tu préférerais rester devant la télé. » ; « C’est vrai, ce que tu fais maintenant est plus amusant que de prendre ta douche. Si tu prenais la douche la plus rapide du monde ? »
• Passer par un seul mot quand la règle est connue (« Casquette ! » ; « Lumos ! » (pour rendre la consigne plus ludique, en lien avec un univers apprécié par l’enfant, ici un sort issu du livre Harry Potter). On parle d’un rappel chaleureux avec un clin d’œil plutôt qu’un ordre impersonnel hurlé.
• Garder l’acronyme PARCA en tête pour des consignes efficaces :
– Précision : « Range ta chambre ! » peut devenir : « C’est l’heure de ranger. Commençons par les cubes : ils vont dans le coffre à jouets, comme ça. Ensuite, les doudous dans la caisse. Maintenant, les vêtements dans la balle de linge sale. Oui, c’est ça. »
– Abréviation : mieux vaut donner
une consigne à la fois puis demander à l’enfant de revenir nous voir
une fois qu’elle a été accomplie pour les consignes suivantes.
– Répétition : « Peux-tu me répéter ce que tu as entendu ? Par quoi vas-tu commencer ? »
– Contact : main sur l’épaule, se placer à proximité.
– Affirmation : transformer les interdits en consignes (« Chuchote ! » plutôt que « Ne crie pas ! »)

Raisonner en termes d’environnement :

• Utiliser un tableau des routines ou des pictogrammes affichés de manière visible pour indiquer ce qui est à faire dans l’ordre. Un simple rappel de la routine imagée aidera l’enfant à faire ce qui est attendu.
• Rappeler les règles en se déplaçant jusqu’à l’enfant. Placer notre visage à hauteur de celui de l’enfant, voire même sous le regard de l’enfant, assure une proximité non menaçante.
• Établir les règles avec les enfants car ils respectent mieux les règles qu’ils ont contribué à établir.
• Intervenir physiquement avec douceur : si un enfant ne descend pas du canapé, il est possible de l’accompagner avec douceur jusqu’au sol. Un contact avec une intention aimante est plus efficace qu’un ordre ou un geste sec.

Raisonner en terme de travail sur soi :

• Le lâcher prise permet de résoudre bien des situations sur le long terme. Parfois, nous tenons à des principes pour une raison ou une autre (histoire personnelle, peur du jugement des autres parents, inquiétude pour la santé…). Pourtant, si nous regardons autour de nous, nous nous apercevrons que d’autres familles, d’autres cultures fonctionnent différemment. Nous pouvons passer nos croyances au « tamis du sens » (expression de Catherine Dumonteil-Kremer) et lâcher ce qui engendre trop de tensions : pourquoi je continue à tenir à cette règle ? Est-ce par habitude, par peur du rejet social, par fidélité à mes parents ?

Raisonner en terme d’attachement et de jeu : 

• Accompagner les gestes de l’enfant avec tendresse : « Un bras passe par cette manche. Et maintenant, l’autre bras dans l’autre manche. Maintenant, remontons cette coquine de fermeture éclair. »
• Inventer une règle absurde : « Il n’y a qu’une seule chose que je t’impose : interdiction de mettre deux chaussures de la même couleur ! » pourrait servir face à un enfant qui rechigne à s’habiller.
• Proférer des menaces farfelues : « Si tu recommences, je marche sur les mains ! ».

Raisonner en termes de stades de développement de l’enfant :

• Vérifier que la règle est adaptée à l’âge de l’enfant (capacité à réaliser physiquement les attentes, développement cognitif suffisamment développé pour concevoir et comprendre ce qui est attendu, régulation émotionnelle suffisante).
• Reconnaître la responsabilité sans culpabiliser : « Je sais que tu ne voulais pas faire tomber le vase. Tu passais juste devant en courant. C’est pour ça qu’on a cette règle : on ne court pas dans la maison. »

 

Mon astuce en plus : A froid, il est possible de rejouer la scène (Playmobil®, peluches) en imaginant avec l’enfant ce qu’il aurait pu faire différemment et montrer, par le biais de figurines, comment nous nous sentons quand ils ne nous écoutent pas. Il reste important de s’adresser aux enfants avec le même respect qu’on attend d’eux quand ils s’adressent aux autres. Les enfants apprennent par mimétisme

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100 solutions pour rendre votre quotidien plus serein de Caroline Jambon, illustrations de Adejie (éditions Hatier) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet. 

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