Motivation : 3 facteurs psychologiques à activer pour motiver les enfants et adolescents

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Définition de la motivation

Dans leur livre Apprendre à mieux mémoriser – Du labo à la classe – Collège, Jean-Luc Berthier et Frédéric Guilleray rappellent que la motivation se définit comme un ensemble de déterminants susceptibles d’engager la personne dans un projet ou une action et de soutenir cet engagement dans le temps. Ces déterminants peuvent être d’origine interne (motivation intrinsèque) ou externe (motivation extrinsèque). La motivation intrinsèque est celle recherchée par les enseignants et les parents car elle correspond au projet de l’enfant ou de l’adolescent. La motivation extrinsèque peut soutenir la motivation intrinsèque.

Motiver les enfants et adolescents, c’est enraciner en eux le sentiment qu’ils peuvent obtenir les résultats qu’ils souhaitent grâce à leur propre action. Savoir qu’une action personnelle est non seulement possible mais aussi efficace permet de persévérer face aux difficultés.

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Des encouragements nécessaires, mais pas suffisants

En tant qu’adultes accompagnant les apprentissages des jeunes, nous pouvons être tentés de penser que les encouragements et les félicitations sont les meilleurs outils pour créer et renforcer la motivation. Pourtant, la motivation se construit avant tout sur les expériences personnelles directes et sur l’observation de modèles inspirants, pas sur les simples encouragements. De plus, la motivation est soutenue par un bon état physiologique et émotionnel (bonne santé physique et mentale, régulation du stress intense ou prolongé).

Les encouragements sont efficaces sous plusieurs conditions. L’encouragement de personnes que les enfants et adolescents jugent crédibles a un pouvoir plus motivant. Les encouragements reçus sont d’autant plus influents qu’ils émanent de modèles admirés et proches de soi. Les encouragements doivent avoir un fond de vérité, c’est-à-dire être associées dans la mémoire à des actions passées réelles et considérées comme des réussites. La conservation de la motivation passe également par des interactions chaleureuses avec les camarades. Le soutien à la fois des pairs et des personnes proches (enseignants, parents, entraîneurs…) est donc essentiel, bien qu’insuffisant.

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Des facteurs intriqués à activer pour motiver les enfants et adolescents

Les trois facteurs psychologiques de la motivation sont liés et contribuent chacun au soutien de la motivation.

  • La confiance en soi

Le niveau de confiance en soi d’un enfant ou adolescent dépend de son histoire personnelle. Les réussites et les échecs passés vont avoir plus ou moins d’importance selon la valeur qu’il leur accorde. De plus, un enfant construit sa confiance en soi sur des expériences cumulées de choses entreprises par lui-même et à la hauteur de ses capacités (d’où l’importance de ne pas toujours tout faire à la place des enfants). Le besoin d’être libre de ses propres choix, de se sentir à l’origine des actions, sans avoir l’impression de subir ou d’être contraint est important pour la construction d’une confiance en soi solide.

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  • La métacognition 

Un enfant construit une représentation de ses expériences passées à partir d’une évaluation métacognitive de ses connaissances et compétences. Il en déduit une probabilité de réussir des projets futurs. La motivation dépend en partie de l’impression d’avoir les compétence et les capacités pour effectuer les tâches envisagées. 

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  • Le soutien des adultes 

Le style motivationnel des adultes accompagnateurs (enseignants et famille) peut soutenir ou briser la motivation de l’élève.

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Se contenter de dire à un enfant ou adolescent “Tu peux le faire” n’est pas suffisant pour le motiver et lui permettre de réussir. Pour John Hattie, ce type de message ne peut être efficace que s’ils sont accompagnés d’informations sur la possibilité d’accéder facilement aux connaissances nécessaires à la réussite et de les activer relativement facilement : “Je sais que tu peux résoudre ce problème car ils sont à peine plus difficiles que ceux que tu as réussis la semaine dernière.”

Les encouragements ne fonctionnent pas par la persuasion, mais parce qu’ils nous rafraichissent la mémoire en nous rappelant les bons souvenirs, au bon moment. Si vous avez déjà réussi, vous avez toutes les raisons de croire que vous réussirez à nouveau. – John Hattie

Quel est le lien entre motivation et performance scolaire ?

Les liens entre performances initiales, motivation et réussite scolaire ont fait l’objet d’une étude menée par Leroy et Bressoux en 2016 auprès d’élèves français de sixième (la sixième étant une période scolaire réputée particulièrement sensible au déclin de la motivation). Dans cette recherche, l’amotivation a été considérée comme une absence générale de motivation, ne se limitant pas à un simple rejet des tâches scolaires à effectuer. L’amotivation est caractérisée par des questions du type : à quoi ça sert ? pourquoi je perds mon temps à faire ça ?

Une questionnaire de mesure de leur motivation et de leur niveau en mathématiques a été administré aux élèves à quatre moments de l’année. Leroy et Bressoux ont observé un déclin de toutes les formes de motivation et un accroissement parallèle de l’amotivation au cours de l’année scolaire. A travers cette étude, Leroy et Bressoux ont voulu montré que, quand l’influence des compétences initiales était neutralisée (c’est-à-dire l’effet vertueux bonnes notes en début d’année -> motivation -> bonnes notes tout au long de l’année), seule l’amotivation et son évolution étaient corrélée, négativement, avec les performances à la fin de l’année scolaire.

Plus l’amotivation est élevée au début de l’année scolaire, moins bonnes sont les performances en mathématiques à la fin de l’année. Par ailleurs, plus l’amotivation croît rapidement, moins bonnes sont les performances à la fin de l’année.

Leroy et Bressou ont montré que ni la motivation intrinsèque ni la motivation extrinsèque ne sont directement liées aux performances scolaires mais que, en revanche, l’amotivation influence négativement les performances scolaires. Les auteurs soulignent que les élèves amotivés ont tendance à interpréter leurs échecs comme un manque de compétences personnelles, ce qui manifeste un manque de confiance en leur capacité à entreprendre des actions afin de surmonter les difficultés rencontrées.

Les auteurs ont observé une corrélation négative de l’amotivation avec l’estime que les élèves placent dans leurs compétences et capacités (ces derniers pensent ne pas avoir les capacités nécessaires).  Il apparaît ainsi que l’amotivation est d’autant plus importante que l’estime de soi des élèves est faible. Leroy et Bressou concluent que les élèves amotivés sont moins capables de faire face aux difficultés qu’ils rencontrent.  Ainsi, les élèves qui ne se perçoivent pas comme habiles ou comme aptes à faire des efforts sont les plus susceptibles d’avoir de faibles performances scolaires.

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Sources :

Apprendre à mieux mémoriser – Du labo à la classe – Collège de Jean-Luc Berthier et Frédéric Guilleray (éditions Nathan). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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L’apprentissage visible : ce que la science sait sur l’apprentissage de John Hattie (éditions L’Instant Présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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Les neurosciences en éducation de Hippolyte Gros, Emmanuel Sander et Katarina Gvozdic (éditions Retz). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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