La famille s’agrandit : de la préparation des aînés à la naissance aux conflits quotidiens dans les fratries avec la parentalité positive

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Présentation de l’éditeur

Vous attendez un nouvel enfant et vous vous demandez comment préparer votre aîné à son arrivée ? Comment vous allez réussir à maintenir constante votre attention à leur égard ? Comment instaurer une relation saine, complice et conviviale ?

Vous trouverez, au fil des pages de ce livre atemporel, le soutien dont vous, parents, avez besoin pour faire face aux problèmes de relations dans la fratrie : de la préparation à la naissance jusqu à l’évolution de vos choix éducatifs, en passant par le soutien de l’aîné, la compréhension du second, et la protection des plus jeunes…

Astuces, jeux et réflexions sur le quotidien des parents sont proposés ici pour l’épanouissement de toute la famille !

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L’autrice : Catherine Dumonteil-Kremer est la pionnière de la parentalité positive en France. Auteure, conférencière, formatrice, éducatrice Montessori (conceptrice des premiers ateliers parentaux français), elle accompagne les parents depuis plus de vingt-cinq ans dans leur remise en question et leur désir de respecter leurs enfants. Elle a fondé la journée de la non-violence éducative dans l’Hexagone, qu elle coordonne depuis quinze ans, et a créé PEPS, le magazine de la parentalité positive. Avec les membres de son réseau Parentalité Créative, elle a aussi conçu une hotline gratuite pour les parents : SOS Parentalité. Elle est également l’auteure, aux éditions Jouvence, de L’adolescence autrement et de Poser des limites à son enfant.

J’ai aimé

Ce livre est original dans le sens où il aborde toutes les étapes de la construction d’une famille puis d’une fratrie et ne propose donc pas seulement des pistes pour régler les conflits et gérer la jalousie au quotidien. Il s’organise autour de 7 chapitres :

  1. Naissance de la famille
  2. Désir et conception
  3. Préparation à la naissance
  4. Votre bébé est né
  5. Frères et sœurs au quotidien
  6. L’optimisme, une valeur à cultiver
  7. Chacun de nos enfants veut être unique à nos yeux

J’ai particulièrement apprécié les différents témoignages qui ponctuent cet ouvrage. On y retrouve des parents qui exposent leurs difficultés et leur vulnérabilité sur leur chemin vers une parentalité consciente et bientraitante, ainsi que les motifs de leurs actes en lien avec leurs blessures du passé.

Catherine Dumonteil-Kremer estime qu’il n’y a pas d’écart d’âge idéal et que c’est le travail sur soi en tant que parents qui importe plus que toute autre considération.

Par ailleurs, elle rappelle qu’il est inutile d’enjoliver la réalité pour rassurer le (ou les) aîné(s) en prévision de la naissance d’un bébé. Un aîné a le droit de ne pas être enthousiaste à l’idée d’avoir un petit frère ou une petite soeur; le bébé ne partagera pas les jeux des plus grands avant plusieurs années; le bébé risque d’accaparer beaucoup de temps et cela pourra être difficile de supporter ses pleurs. L’écoute des émotions des aînés reste l’outil le plus efficace pour une parentalité respectueuse dans la fratrie.

Donnez la priorité absolue aux besoins affectifs de vos petits (et de vos grands), c’est cela qui fera d’eux des adultes, de vrais adultes, pas d’éternels enfants blessés dans des corps d’adultes. – Catherine Dumonteil Kremer

Catherine Dumonteil Kremer envisage de nombreuses options qui se posent aux familles dans toute leur diversité :

  • quand la mère allaite encore un aîné (sevrage, douleurs, co-allaitement);
  • quand les parents choisissent l’accouchement à domicile;
  • dormir ensemble (co-dodo).

Catherine Dumonteil Kremer donne également des informations sur la psychologie des enfants :

  • la régression est normal chez les aînés et n’est pas à moquer (ce fait est accentué par la quantité énorme d’attention que les parents accordent à un nouveau-né et il est justifié que les aînés cherchent à vérifier qu’ils sont toujours vus, acceptés et aimés, qu’ils ont toujours leur place dans la famille);
  • la manière qu’ont nos enfants de demander de l’attention nous apprend quelque chose sur le niveau de leur réservoir d’amour : un enfant qui cherche de l’attention cherche souvent de la relation, de la compréhension, de la protection et des preuves d’amour pour se sentir exister.

Les difficultés des parents (et en particulier des mères) ne sont jamais niées et des pistes sont proposées pour y faire face au mieux.

Non, ce n’est pas si simple d’accompagner plusieurs enfants et votre capacité à éliminer les déperditions d’énergie inutiles vous sera d’un grand secours. Le fait aussi de créer votre propre réseau de soutien vous aidera grandement. Vous avez besoin d’aide, par le biais de relations avec d’autres parents, avec des amis, dont le contact vous recharge.

J’aime particulier l’approche de Catherine Dumonteil Kremer en général (et ce livre en particulier) parce qu’elle insiste toujours sur le fait que nos blessures d’enfance et notre mémoire traumatique sont des obstacles de taille sur le chemin de la parentalité bientraitante. Elle nous invite donc à nous poser des questions sur notre propre enfance pour repérer ce qui vient de notre propre schéma familial et que nous reproduisons sur nos enfants (ex : défendre systématiquement l’aîné ou, au contraire, systématiquement le plus jeune).

Un chapitre est consacré à l’agressivité et il y est rappelé que l’agresseur va mal lui aussi, qu’il souffre tellement qu’il n’arrive pas à trouver d’autres moyens que la violence pour se faire entendre. Il ne s’agit pas de laisser libre cours à la violence dans les fratries mais de raisonner en termes d’émotions et de besoins.

Formulez votre désaccord et empêchez physiquement le grand de blesser le plus jeune. Écoutez les émotions de votre aîné, il a besoin de vous pour évacuer sa colère et sa tristesse. – Catherine Dumonteil Kremer

Toute la partie sur la gestion des conflits est intéressante parce que l’autrice nous rappelle qu’il n’est pas toujours utile d’intervenir.

Quand vos enfants ne vous demandent rien et que ni l’un ni l’autre n’est en danger, laissez-les gérer leur problème. Car il s’agit bien de leur problème et non du vôtre. Trouver un équilibre entre notre fonction protectrice et la dignité des individus qui composent notre famille se fait à force de réflexion, d’entraînement et de travail sur soi. – Catherine Dumonteil-Kremer

Une façon de faire quand les enfants réclament l’arbitrage d’un adulte consiste à :

  • être présent (pas d’écran, pas de double tâche)
  • poser des questions à chacun
  • montrer un intérêt sincère et authentique pour tous les enfants impliqués
  • écouter les récits sans jugement ni idée préconçue (ex : prendre partie pour le plus jeune du fait qu’il soit plus jeune)
  • demander ce qui pourrait aider à résoudre le problème

La règle est de s’immiscer le moins possible dans le processus et, si les enfants sont coincés, proposer une solution sous forme de question : “Seriez-vous d’accord pour que je propose moi aussi une solution ?”.

Par ailleurs, la parentalité ludique peut être efficace dans les conflits entre frères et soeurs. Cette approche permet de s’attaquer plus efficacement à la source des rivalités dans une fratrie que l’usage des punitions ou de l’isolement. Non seulement le rire pendant les jeux aide à éliminer les émotions pénibles à l’origine des disputes (jalousie, colère, angoisse, impuissance), mais il consolident également le lien parents/ enfants.

Il est par exemple possible de “chiper” l’objet de convoitise entre enfants et de courir en disant “c’est à moi, vous ne me rattraperez jamais !” puis se laisser rattraper et jouer théâtralement la défaite.

onflits frères soeurs

De même, Catherine Dumonteil Kremer rappelle que, à tout âge, un enfant a le droit de ne pas vouloir prêter ses affaires. C’est d’autant plus vrai dans la petite enfance où les enfants préfèrent défendre leurs affaires contre vents et marées plutôt que partager. En effet, un enfant a besoin de s’approprier ses affaires avant de pouvoir s’en séparer par le prêt ou le partage.

Par ailleurs, les enfants ont besoin de savoir que leurs affaires seront respectées, qu’elles ne leur seront pas prises quand ils auront le dos tourné sans leur permission. Cette notion de permission/ consentement est ici cruciale : la plupart des enfants finissent par prêter et partager de bon cœur quand ils n’y sont pas forcés, quand ils se sentent en confiance et respectés ou quand on leur pose la question de manière calme : “Serais-tu d’accord pour prêter à J./ ton frère/ ta soeur ?”. Si l’enfant répond non, il en a le droit. La plupart du temps, le prêt finira par se faire une fois les adultes éloignés ou de manière naturelle dans le cours du jeu entre enfants.

Le bonus : à la fin des chapitres, on trouve des ressources utiles (albums pour enfant , films à regarder, sites internet…) toujours dans l’optique d’une parentalité respectueuse.

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La famille s’agrandit de Catherine Dumonteil-Kremer (éditions Jouvence) est disponible en librairie, en médiathèque ou sur internet.

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Crédit illustration : freepik.com