Parler du porno et du consentement aux ados

Parler du porno et du consentement aux ados

Parler de sexualité avec un enfant ou un adolescent, c’est lui parler d’amour, d’intensité et de respect. En grandissant, les enfants peuvent poser des questions plus crues et explicites. Il est normal que les adolescents s’intéressent à la sexualité et ce sujet n’a aucune raison d’être taboue au sein des familles. Anne de Labouret et Christophe Butstraen, auteurs de Parlez du porno à vos enfants avant qu’Internet ne le fasse, estiment que la pornographie ne devrait pas non plus être taboue. En parler ne veut pas pour autant dire devenir intrusifs : il s’agit de donner suffisamment d’informations aux ados et de répondre à leurs questions avec vulnérabilité, authenticité et clarté.

Concernant la pornographie, il s’agit de démystifier les images qu’ils peuvent être amenés à voir et de développer leur esprit critique. Anne de Labouret et Christophe Butstraen proposent des éléments sur lesquels s’appuyer pour parler du porno avec les adolescents (à adapter avec des mots personnels et en fonction de l’âge et de la personnalité de l’ado).

  • Les vidéos pornographiques ne reflètent pas la réalité des relations amoureuses et sexuelles. Ces films sont bel et bien des fictions avec des mises en scène qui cherchent des angles de vue et des effets cinématographiques .

 

  • Ces films sont interdits au moins de 18 ans et ne devraient pas être accessibles aux enfants ni même aux adolescents. Ces films sont également choquants pour des adultes.

 

  • Les films pornographiques sont joués par des acteurs donc c’est le métier et qui sont payés pour tourner les scènes. Ces acteurs et actrices sont comme des cascadeurs de film qui sont payés pour faire semblant.

 

  • De nombreuses scènes ne sont pas réalisables dans la “vraie vie”. Non seulement certaines scènes sont acrobatiques pour donner un meilleur angle de vue mais elles présentent des rapports longs avec un plaisir exagéré. Le montage en post production vise à donner une image fausse de la durée et de l’intensité du rapport sexuel.

 

  • Il y a comme des trucages dans les films pornographiques comme dans les autres films. Les acteurs et actrices sont maquillés; certains ont subi de la chirurgie esthétique. Certains acteurs sont obligés de prendre des médicaments et des drogues pour augmenter leurs performances; certaines actrices sont obligées de prendre des anti-douleurs pour supporter ce que les acteurs leur font.

 

  • La pornographique n’aborde que l’aspect mécanique des relations sexuelles alors que les relations sexuelles incluent normalement des sentiments et émotions. Les relations sexuelles se passent normalement entre deux personnes qui s’estiment mutuellement et qui éprouvent du respect l’une pour l’autre. Dans la vraie vie, les relations sexuelles font suite à une relation intime qui s’est construite avec du temps (la séduction en quelques minutes n’existe que dans la pornographie). Dans un rapport sain, chacun des deux partenaires doit être capable d’attendre que l’autre soit prêt, même longtemps.

Les rapports commencent par des câlins, des baisers et des caresses… Lorsque le rapport sexuel s’inscrit dans une relation respectueuse, l’autre est reconnu pour lui-même dans son individualité et sa richesse. – Anne de Labouret et Christophe Butstraen

 

  • Les films pornographiques font l’impasse sur les hésitations et les “ratés” (problème d’érection, éjaculation rapide, sécheresse vaginale, préservatif difficile à mettre…). La réalité est faite de doutes et de surprises (bonnes ou nouvelles).

 

  • La clé de relations sexuelles épanouies est le respect mutuel et ce respect est non négociable. La pornographie peut faire croire qu’un “non” signifie en fait “oui” et que certaines pratiques extrêmes devraient être  acceptées parce que courantes et normales. La sexualité ne devrait pas être une simple reproduction de ce qu’on a vu dans des films, allant jusqu’à se forcer. Par ailleurs, dire oui pour faire l’amour, ce n’est pas dire oui à tout le reste.

 

  • Le porno a tendance à associer sexualité et violence (insulte, soumission, humiliation…). La violence n’a jamais sa place dans des relations amoureuses. Forcer une personne à une pratique sexuelle à laquelle elle a dit non s’appelle un viol et c’est puni par la loi.

 

  • Les films pornographiques font l’impasse sur les risques de maladies sexuellement transmissibles et de grossesse. Faire l’amour sans préservatif est dangereux car il protège des infections sexuellement transmissibles (comme le sida ou l’hépatite B) et le risque de grossesse existe sans contraception.

 

L’éducation sexuelle ne consiste pas simplement à enseigner aux jeunes filles à dire “non”, mais à expliquer aux deux sexes à quoi ressemble une relation saine. Il s’agit de leur apprendre à reconnaître le consentement libre et éclairé et de leur faire comprendre que ce consentement peut être retiré à tout moment et à propos de toute pratique. Le problème du consentement se pose tant dans les relations hétérosexuelles qu’homosexuelles. – Anne de Labouret et Christophe Butstraen

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Parlez du porno à vos enfants avant qu’Internet ne le fasse de Anne de Labouret et Christophe Butstraen (éditions Thierry Souccar) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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