La pression médiatique et le marketing influencent négativement les filles

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Les filles n’ont pas besoin d’objets ou de produits pour les réparer

Au départ, l’univers de la consommation peut être amusant pour les enfants car tout est fait pour les amuser justement (ex : les petits objets mignons à collectionner) . Mais plus ils voient de publicités, plus ils seront au courant de toutes les merveilles disponibles, plus ils pensent qu’ils en ont besoin et que, s’ils ne les ont pas, ils valent moins socialement que les autres. Même quand ils obtiennent ce qu’ils croient vouloir, cela ne les contente pas longtemps.

Pour les filles, le problème peut être encore plus important à partir de 8/9 ans car être à la mode est un atout puissant dans la construction de leur popularité.

Ne laissez pas la publicité créer chez votre fille un vide qui ne pourra jamais être comblé. Apprenez-lui à rejeter les messages publicitaires et surtout, dites-lui bien qu’elle vaut plus que ce qu’elle possède. – Tanith Carey

Résister aux influences culturelles qui influencent négativement les filles

En parallèle, un article a beaucoup tourné l’an dernier sur les réseaux sociaux, mettant en valeur le fait que les filles perdent la foi dans leurs capacités dès l’âge de 6 ans. Cela signifie que les filles commencent à se voir par nature moins douées que les garçons à l’âge de seulement 6 ans. Or c’est la culture qui met en tête aux enfants que le talent et le génie sont des attributs plutôt masculins.

La publicité crée chez les jeunes filles des attentes en lien avec les produits vantés qui sont supposés “réparer” tout ce qu’elles pensent être défaillant chez elles. Tanith Carey prend l’exemple des publicités pour shampoing : les jeunes filles qui détestent leurs cheveux (ou plutôt qui ont appris à détester leurs cheveux) finissent par se rendre compte que, malgré les promesses des publicités et les images de magnifiques chevelures, le fameux shampoing n’a pas les effets escomptés sur leurs propres cheveux. Cela s’explique par le fait que les mannequins sont coiffées et maquillées pendant des heures, voire qu’elles portent en réalité des extensions capillaires. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une loi a été passée pour obliger les magazines à mentionner quand une photo a été retouchée. Il peut être intéressant de s’amuser à débusquer de telles mentions dans des magazines féminins.

10 suggestions pour aider les jeunes filles à résister à la pression consumériste et au marketing qui les ciblent

Tanith Carey formule 10 suggestions pour aider les jeunes filles à résister à la pression consumériste et matérialiste :

  • Faire le point sur nos motivations qui nous amènent à acheter des objets pour que nos enfants ne soient pas exclus ou mal vus : acheter les derniers gadgets ou les produits de beauté vus à la télé n’est pas donner de l’amour; les enfants n’ont pas à être des symboles du statut social des parents.

 

  • Donner un exemple à copier qui correspond à nos valeurs : les enfants acquièrent leurs habitudes de consommation en observant leurs parents (même si, à l’adolescence, ils ont tendance à s’en détacher et que les principales influenceurs deviennent les amis et les célébrités admirées).

 

  • Apprendre à analyser les publicités :
    • quels sont les buts des publicités (créer des émotions agréables pour inciter à l’achat) ?
    • comment les publicitaires s’y prennent-ils ?
    • comment se fait-il qu’un jingle de pub reste en mémoire pendant des jours, voire des semaines ?
    • quels sont les coulisses des retouches photo dans les magazines ou des séances maquillage dans les spots TV ?
    • pourquoi les marques utilisent-elles des personnes célèbres pour vanter leurs produits ?
    • pourquoi les personnes célèbres acceptent-elles de faire ces publicités ?
    • quel est le rôle des petits objets offerts à collectionner (indice : entretenir la demande et fidéliser) ?
    • comment vérifier les bénéfices produits annoncés ou les annonces du type “Prouvé scientifiquement” ?

 

  • Remettre en perspective les prétendus avantages des marques. Tanith Carey  propose une expérience : acheter deux boîtes identiques de céréales, l’une de marque et l’autre sans marque; comparer la liste des ingrédients puis le prix; comparer le design des emballages comme la couleur, les personnages mis en avant, les bénéfices encensés; en déduire à quoi correspond le prix supérieur du produit de marque par-rapport à la non marque ou marque magasin. Cette expérience peut être réalisée avec deux bouteilles de shampoing, ou tout autre produit du quotidien.

 

  • Ne pas faire du shopping l’activité familiale principale : quand les filles deviennent adolescentes, il se peut que faire les boutiques devienne le principal moment de complicité mère/ fille. Tanith Carey propose de trouver d’autres activités à partager pour maintenir et resserrer les liens (de préférence gratuites ou ne nécessitant pas de grandes dépenses pour ne pas associer les preuves d’amour à la quantité d’argent dépensée).

 

  • Privilégier les média sans publicité.

 

  • Parler des différents aspects de la consommation (provenance des produits, conditions de fabrication en lien avec les droits humains et les ressources naturelles, conditions de transport, commerce équitable…).

 

  • Être prêts à faire des compromis et entendre les besoins derrière les demandes : un besoin d’intégration dans un groupe d’amies est un besoin fondamental et ne doit pas être balayé d’un revers de main, d’autant plus que les interdits parentaux renforcent l’attrait. La créativité est le maître mot pour que parents et enfants trouvent satisfaction dans la solution retenue. Il est important de garder en tête que l’interdiction pure et dure d’une tenue ou d’un maquillage par exemple n’empêchera pas l’adolescente de partir de la maison avec une tenue validée par les parents mais de se changer avec la dite tenue chez une amie ou de se maquiller dans les toilettes du collège.

 

Ces quelques suggestions ont pour objectif de battre en brèche le marketing qui, à force d’objectifier le corps des femmes, envoie le message que la valeur des femmes se jauge en fonction de leurs niveau de “sexitude” et de leur poids. Les femmes n’ont besoin ni d’avoir des cuisses fines ni de porter des vêtements de marque pour être dignes de valeur.

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Source : Stop à l’hypersexualisation : Protégeons nos filles ! de Tanith Carey (éditions L’Instant Présent). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet (site de l’éditeur).

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