Punir est facile mais inefficace pour que les enfants prennent des décisions motivées par l’éthique et le souci de l’autre.

Quand on punit les enfants, ces derniers ne se focalisent que sur les conséquences de leurs actions sur eux-mêmes. C’est dommageable car les punitions n’apprennent pas aux enfants à prendre des décisions motivées par l’éthique et le souci de l’autre.

Voulons-nous élever des humains qui font attention à ne pas se faire prendre quand ils agissent contre le sens moral parce qu’ils anticipent une souffrance quand ils se feront prendre ? OU voulons-nous élever des humains qui ont à coeur d’agir de manière responsable parce qu’ils savent que c’est la bonne chose à faire (pour eux et pour les autres) ?

Les punitions sont faciles à court terme car elles n’impliquent pas de réfléchir aux raisons qui ont pu pousser l’enfant à agir comme il l’a fait. De plus, le fait d’imposer de la souffrance à l’enfant via la punition peut effectivement le pousser à ne pas commettre à nouveau l’action à l’origine de la punition. Pourtant, la plupart du temps, les punitions ne font que repousser, voire exacerber, les problèmes parce qu’elles traitent les symptômes mais pas les causes profondes des comportements.

Par exemple, un jeune enfant peut continuer à courir dans la maison alors qu’on lui a déjà expliqué qu’il risque de se faire mal ou que les voisins du dessous l’entendent. Cela ne signifie pas que l’enfant n’a pas entendu ou pas compris les avertissements, mais plus probablement qu’il continue à adopter ce comportement parce qu’il a une bonne raison de le faire. Il a probablement besoin de se dépenser physiquement et ce besoin physique est plus fort que le risque d’une punition. Quand nous avons besoin de répéter un nombre incalculable de fois les mêmes consignes (ici “Arrête de courir dans la maison !” ou “Je t’ai déjà dit 10 fois de ne pas courir dans la maison !”), c’est que nous sommes passés à côté de quelque chose : nous ne traitons pas le “vrai” problème. Quand on les menace de punition, les enfants peuvent s’arrêter immédiatement et nous obéir par peur. Pourtant, il y a de fortes chances pour qu’ils adoptent à nouveau le comportement problématique car cela correspond à un de leurs besoins fondamentaux insatisfait.

Deux éléments que nous pouvons garder en tête nous aideront à aborder ce type de situation sans punition mais avec empathie, curiosité et non-jugement :

• raisonner en termes de besoins et de stade de développement pour identifier le besoin qui motive le comportement de l’enfant (ex : enfant qui court partout dans la maison a un besoin essentiel de mouvement qu’il ne peut pas canaliser car sa capacité à l’inhibition motrice est encore immature);
• proposer des alternatives qui conviennent à tout le monde (parents autant qu’enfants).

Nous pouvons refléter en mots aux enfants ce que nous avons compris de la situation puis rediriger le comportement vers une solution OK : “Je vois que ton corps ne peut pas s’empêcher de bouger. C’est difficile de rester en place, même si tu sais bien que cela fait du bruit pour les voisins en dessous. Qu’est-ce que tu dirais de monter et descendre les escaliers plutôt ? Ou alors de me tirer sur une couverture dans tout l’appartement ? Tu as une autre idée ?”

L’objectif est que l’enfant puisse écouter à la fois ce que lui dit son corps et ce que lui disent ses parents et qu’il trouve une solution convenable pour concilier ses besoins et les besoins de ses parents (ex : courir dans un endroit sûr comme une salle de jeux ou à l’extérieur, faire une soirée de danse, se rouler sur le tapis…).

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Pour aller plus loin, la lecture de mon livre vous donnera des pistes pour raisonner autrement face aux comportements des enfants qui nous mettent en difficulté (avant de chercher à plaquer des astuces et conseils au risque de constater que “l’éducation positive, ça ne marche pas”). Il est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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