Quand les enfants accusent les parents (tu ne m’achètes JAMAIS rien, tu es TOUJOURS en retard)

Quand les enfants accusent les parents

En tant que parents, nous avons tous (ou presque) été confrontés à un moment ou un autre aux accusations de nos enfants. Quand nous n’avons pas appris à raisonner en termes d’émotions et de besoins, nous sommes tentés de dire qu’ils sont “ingrats”, “jamais contents” et de nous mettre en colère contre eux, voire les punir parce que “les enfants ne doivent pas parler comme ça aux adultes !”. Ce type de répliques met tout le monde de mauvaise humeur et affaiblit les liens parents/ enfants.

Pourtant, une stratégie plus efficace serait d’accueillir les paroles des enfants comme des manifestations de déception.

Voici quelques exemples d’écoute empathique :

Enfants : Tu ne m’achètes jamais rien.

Parent : Oh, tu es déçu. Il y a quelque chose que tu aimerais que je t’achète ?

 

Enfants : Tu ne m’emmènes jamais nulle part.

Parent : Tu veux dire que tu voudrais qu’on fasse plus de choses ensemble ? Il y a un endroit où tu aimerais aller en particulier ? / Tu te sens laissée de côté ?/ Tes cousines sont allées au parc d’attraction la semaine dernière et ça t’a donné envie. C’est vrai que ça donne envie !/ C’est vrai que la dernière fois qu’on est allé au parc, ça a été la crise au moment de partir et je n’ai pas eu envie de t’emmener à nouveau au parc. Est-ce que tu veux qu’on en parle ?

 

Enfants : Tu es toujours en retard.

Parent : Je vois que ça ne t’a vraiment pas plu de m’attendre.

 

Enfants : Tu t’en fiches de moi !

Parent : Tu aurais aimé que je sois là quand tu es tombé, quand tu avais besoin de moi. Tu es fâché contre moi et tu m’en veux. C’est ça ?

 

Enfants : Il n’y a jamais rien de bon à manger dans cette maison.

Parent : Il me semble que tu ne trouves rien à ton goût ce matin. Ça a l’air d’être une matinée difficile pour toi aujourd’hui.

 

Les mots “toujours” et “jamais” ne reflètent pas la réalité mais nous donnent des indices sur la présence d’un besoin sous-jacent insatisfait.  Grâce à l’écoute empathique, qui nous invite à nous mettre à la place de l’enfant, nous pouvons aller à la rencontre de ces besoins insatisfaits chez l’enfant.

Par ailleurs, les désirs se distinguent des besoins dans le sens où les premiers peuvent être satisfaits sur un mode imaginaire.

Un désir ou une envie peuvent être résolus par la simple reconnaissance des parents. Il suffit parfois qu’un parent sorte un crayon et un stylo pour noter les demandes d’un enfant quand celui-ci réclame tous les jouets dans un magasin. Dans ce cas, le parent montre qu’il prend au sérieux les désirs de l’enfant et qu’il s’en soucie assez pour les noter.

Très bien, je note que tu veux ceci, cela sur la liste des souhaits. Je l’écris sur mon petit cahier. J’ai déjà écrit ceci et cela : qu’est-ce que tu aimerais d’autre ?

Les désirs ou envies peuvent masquer les besoins : c’est alors aux parents qu’incombe la (difficile) tâche de révéler les besoins exprimés derrière un désir. Le propre du désir est d’être entendu, partagé, relié à l’ensemble des interrogations de l’enfant : quel est le message que l’enfant veut faire passer quand il réclame ceci ou cela avec insistance, de manière disproportionnée/ inappropriée ou qu’il passe par des accusations envers ses parents ?

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Source : Entre parent et enfant de Haïm Ginott (édition L’atelier des parents).

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Crédit illustration : katemangostar