Réguler les émotions par le mouvement (enfants instables, excités, opposants)

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Dans leur livre Theraplay (éditions De Boeck), les thérapeutes Ann Jernberg et Phyllis Booth proposent des jeux pour aider les enfants à réguler leurs émotions. Ces jeux sont basés sur la modulation de la vitesse et de la force des mouvements ainsi que sur le toucher afin que les enfants prennent conscience dans leur corps des changements émotionnels internes.

Parmi ces jeux, on peut citer :

  • passer de la crème ou de la lotion qui sent bon sur la peau de l’enfant en nommant les parties de son corps avec bienveillance et douceur (ex : “Maintenant, je vais mettre de la lotion sur tes mains, tes douces, douces petites mains. Et voici un pouce, et ça c’est ton index et voici un petit doigt. Passons au pied : mais tu as cinq orteils, tu as pile le bon nombre d’orteils !”)

 

  • passer une boule de matière douce (coton, ouate, pinceau…) sur la peau de l’enfant en le prévenant qu’il devra fermer les yeux et dire où il est touché (puis inverser les rôles adulte/ enfant)

 

  • jouer à souffler sur la boule (ou un cotillon) en modulant la puissance du souffle et en formulant des défis (ex : assis face à face par terre, parent et enfant soufflent chacun leur tour sur la boule pour toucher le genou ou le pied de l’autre; poser la boule sur un coussin et souffler dessus pour la faire tomber ou au contraire la faire bouger sans la faire tomber du coussin)

 

  • jouer à bateau sur l’eau : assis face face, jambes écartées, les pieds qui se touchent, mains sur les poignets de l’autre, se balancer en chantant “bateau sur l’eau” et en modulant le rythme (parfois lent, parfois rapide, mouvement ample jusque vers le bas ou mouvement plus court )

 

  • courir dans la maison avec l’enfant sur le dos comme un cheval, puis moduler le rythme (marche, trot, galop, avec plus ou moins de secousses)

 

  • soulever des coussins avec les pieds (pour moduler l’excitation) : l’enfant est assis, les pieds glissés sous un grand coussin et, au signal de l’adulte, devra taper avec ses pieds dans le coussin et faire sauter celui-ci en l’air. L’adulte pourra exagérer en disant quelque chose comme “Regardez-moi ça ! Quelle force, j’ai peine à le croire ! Cap ou pas cap de faire pareil avec deux coussins ?” L’enfant répondra probablement par l’affirmative et on pourra insister avec espièglerie sur le fait que les deux coussins sont lourds. L’adule peut introduire un signal rigolo pour que l’enfant soulève les coussins, comme “castor” ou “poilu”, et dire des faux amis pour travailler l’impulsivité (ex : ragondin, blaireau.. castor !). Le jeu peut être continué ainsi en ajoutant un troisième coussin (toujours en s’émerveillant de la force de l’enfant et en ajoutant une touche de défi comme “Avec des jambes si costaudes, je pense que tu peux le faire avec trois coussins. Tu t’en sens capable ?”). L’enfant pourra choisir son propre signal et l’adulte refera des faux départs pour le signal. A la fin, l’adulte s’exclamera “Hourra ! Fantastique !”.

 

  • un des parents enveloppe l’enfant dans une couverture (bien caché) et appelle l’autre parent en lui disant qu’un cadeau merveilleux l’attend pour être déballé : l’autre parent, enthousiaste, déballera ce fabuleux cadeau et découvrira l’enfant en exprimant sa joie intensément (“Mais oui, quel merveilleux cadeau !”).

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Source : Theraplay de Ann Jernberg et Phyllis Booth (éditions De Boeck). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.