Présence, écoute, résonance et confiance : 4 ingrédients d’une relation saine avec les adolescents

relation parents adolescents

L’adolescence, une période de la vie marquée par de profonds changements

L’adolescence peut faire émerger des difficultés relationnelles car cette période de la vie est marquée par de profonds changements :

  • une sensibilité exacerbée,
  • un engagement social,
  • une recherche de nouveauté
  • une créativité exploratrice.

adolescence éducation positive

 

Présence, écoute, résonance, confiance

Dans son livre Le Cerveau de votre ado, Daniel Siegel estime qu’il existe 4 ingrédients essentiels d’une relation saine entre parents et adolescents :

  • la présence

La présence est entendue ici comme une pleine attention, une pleine conscience sans jugement, sans parasitage (pas d’écran, pas d’autre sollicitation, pas de commentaire ou de leçon de morale).

La qualité de la présence peut être améliorée grâce à des petits exercices de pleine conscience comme le fait de s’exercer à prendre conscience de ses états corporels intérieurs. Il est possible de commencer par se focaliser sur ses propres sensations corporelles : que se passe-t-il en moi en ce moment ? qu’est-ce que je ressens dans mon bras gauche, comment ça fait ? et dans mon bras droit où est-ce que je sens quelque chose ? et dans mon ventre ? et dans ma jambe droite ? dans ma jambe gauche ?

  • l’écoute

Écouter vraiment, c’est écouter ce que l’autre a à dire sans juger. L’ouverture d’esprit et de cœur, l’accueil bienveillant de ses propos sont indispensables pour que l’adolescent se sente compris et pour comprendre tous les tenants et aboutissants de la situation. Le plus difficile est sans doute d’abandonner l’idée que les parents ont forcément raison et, par définition, les ados tort.

Ecouter, c’est aussi se mettre à la place de l’adolescent pour comprendre son point de vue.

Le moment venu, le parent peut à son tour exprimer, toujours sans jugement, son ressenti, à la première personne du singulier, en disant par exemple : « J’ai eu l’impression que… », « J’ai ressenti que… » ou « Je pensais que… » plutôt que : « Tu m’as donné l’impression de… » ou « Tu n’as pas fait… ». Il est essentiel que chacun dispose d’un espace lui permettant de s’exprimer et d’être entendu.

  • la résonance

Lorsque nous nous mettons à l’écoute de notre interlocuteur et laissons nos propres sensations intérieures être influencées par ce qu’il ressent, nous créons une « résonance ». Lorsque nous résonnons avec quelqu’un, nous éprouvons ce qu’il éprouve en même temps que nous prenons davantage conscience de nos propres sensations corporelles, émotions ou sentiments. Nous devenons plus conscients de nous-mêmes. En nous mettant au diapason de la vie intérieure de l’autre, nous colorons la communication d’empathie et d’attention bienveillante.

  • la confiance

Dans la relation parent/ adolescent, se relier à l’autre signifie être présent à ce qui se passe en acceptant ce qui est, puis se mettre à l’écoute de l’expérience intérieure de l’ado pour entrer en résonance avec ce qu’il éprouve. C’est ainsi que peut naître la confiance. Cet état de confiance mutuelle enclenche ce que le Dr Stephen Porges appelle le « système d’engagement social ». Ce système apaise le chaos intérieur, calme la détresse et permet l’ouverture à de nouvelles expériences (notamment les éventuels conseils des parents qui viendront APRÈS la connexion émotionnelle et qui sont formulés comme des suggestions, non pas comme des ordres).

C’est de la confiance que naît la compréhension mutuelle qui ouvre la voie vers la réconciliation.

Une relation saine entre parents et adolescents donne la priorité à la connexion émotionnelle 

Une relation saine ne signifie pas que les parents doivent toujours être d’accord avec les adolescents mais que la connexion émotionnelle est une priorité. Quand un parent critique, interdit, punit ou encore se moque, il porte atteinte à la relation de confiance entre l’adulte et l’adolescent, alors qu’à l’inverse, la présence, l’écoute et la résonance créent la confiance. Cette confiance est la base sur laquelle enfants et parents pourront ensuite explorer ensemble les désaccords et les raisons, les précautions à prendre ou encore les demandes.

Siegel rappelle que l’adolescence est, par définition, une période de transformations intenses et que les défis à relever sont énormes à la fois du côté des parents et des adolescents.

Le plus important est donc de rester dans l’ouverture à ce qui est en train de se passer, au processus de transformation en cours, et d’honorer la personne que l’adolescent devient au fil des caps qu’il franchit et des expériences qu’il traverse. – Daniel Siegel

Quand Daniel Siegel parle des ingrédients d’une relation saine, il estime qu’ils sont valables et applicables par les deux parties prenantes de la relation, à savoir les parents mais aussi les adolescents.

Pour le parent, honorer signifie être ouvert à ce qui se produit, accueillir et accepter ce qui est. Pour jouer son rôle, l’adulte doit être présent, à l’écoute, en résonance et créer la confiance. Pour l’adolescent, honorer cette période de changement signifie aussi être présent à ce qui se passe en lui et avec les autres. L’adolescent ne peut pas contrôler sa vie, mais il peut être présent à sa vie pour soutenir du mieux possible sa propre émergence.- Daniel Siegel

Accueillir l’adolescent tel qu’il est

Nous sommes cocréateurs de la qualité de nos relations interpersonnelles.

Les 4 ingrédients d’une relation saine (la présence, l’écoute, la résonance et la confiance) mettent en place les conditions d’une vie mentale équilibrée, pour nous-mêmes comme pour les personnes avec lesquelles nous sommes en lien. Une confiance réciproque peut s’instaurer entre les générations.

Notre vie mentale s’épanouit dès l’instant où nous prenons au sérieux ce rôle que nous jouons dans la création et le maintien d’une relation saine fondée sur ces quatre aspects. Le prendre au sérieux n’empêche pas de le jouer avec légèreté : l’essentiel est d’être engagé dans ce que l’on fait. – Daniel Siegel

 

Difficile, mais pas impossible !

Mettre en pratique ces quatre dimensions propres à une relation saine peut sembler difficile car nous sommes peu habitués à ce mode de communication (c’est d’autant plus difficile quand les difficultés relationnelles sont déjà présentes depuis longtemps).

Pourtant, apprendre à être présent en pleine attention non parasitée par les pensées, la peur du jugement des autres ou par des croyances préconçues améliore la qualité des relations. Mais, selon des études récentes, cette manière d’appréhender les relations familiales a aussi un impact positif sur la santé physique.

Être tout entier présent à ce que vous vivez, être conscient de ce qui est en train de se passer sans le juger améliore votre sentiment subjectif de bien-être, le fonctionnement de votre système immunitaire ainsi que votre espérance de vie. – Daniel Siegel

Daniel Siegel nous invite à considérer les ruptures comme des opportunités de reconnexion et pas seulement comme des problèmes à résoudre. Nous pouvons vérifier si le moment est propice à une vraie discussion avec l’ado avec lequel nous nous sommes disputé. Nous pouvons lui dire que nous aimerions renouer le dialogue et, le moment venu, trouver un endroit tranquille pour engager une conversation réflexive.

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Source : Le Cerveau de votre ado de Daniel Siegel (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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