Rituel du coucher pour les enfants qui ont du mal à s’endormir le soir

Le moment du coucher peut être source de tension entre parents et enfants. Nous oublions souvent de prendre en compte les différence interindividuelles de rythmes biologiques au sein d’une même famille. Dans son livre Chasseur, cueilleur, parent, Michaeleen Doucleff propose de garder en tête que chaque individu a un rythme biologique propre. En tant que parents, nous gagnerions à être plus vigilants à nos propres sensations corporelles, et notamment les frissons de fin de journée qui sont des signes physiologiques annonciateurs du sommeil. Si tel est le cas, nous montrons aux enfants comment ils peuvent eux aussi se mettre à l’écoute de leurs sensations en fin de journée (plutôt que leur imposer un rythme unique qui par nature ne correspond pas à tous les membres de la famille).

Le soir, quand un enfant émet des signes de sommeil, nous pouvons rester attentifs à ces signaux : des bâillements, un frottement des yeux, une irritabilité plus grande ou une sensation de froid. C’est l’apparition de ces signaux qui compte, bien plus que l’heure qu’il est (parfois, les signaux apparaîtront tôt et nécessiteront un réaménagement des habitudes familiales, comme le fait de dîner avant 19h; parfois, les signaux apparaîtront plus tard que ce que les conventions sociales estiment correct ou normal). Quand ces signaux sont apparents, il est recommandé d’enclencher une routine qui favorise l’endormissement, comme le fait de baisser les lumières dans la maison, puis d’appliquer les étapes suivantes :

• Montrer l’exemple

Le parent peut dire d’une voix calme : “Je me sens fatigué. J’ai des frissons et envie de bailler. Je vais écouter ce que mon corps me dit et m’allonger.” Il passera ensuite à l’action : cela peut consister en un brossage de dents, le changement des habits en pyjama ou la lecture d’un livre au lit.

Ici, l’idée est de proposer un exemple de ce qui est attendu quand on se sent fatigué, sans l’imposer aux enfants mais en démontrant un comportement qu’il pourra copier.

• Exprimer de la reconnaissance

L’enfant finira par rejoindre le parent et le parent peut l’accueillir avec une attention positive, comme des câlins ou des sourires, une proposition de lire ensemble côte à côte ou un massage. Il est possible de questionner l’enfant sur ce qu’il pourrait faire : “Que ferait une personne fatiguée ?” ou “Si tu te sens fatigué, que pourrais-tu faire maintenant ? ” ou encore “Je vois que tu te frottes les yeux, tu as l’air fatigué. Que dirais-tu d’aller te brosser les dents ? Après, je te caresserai le dos dans ton lit.”

• Permettre de pratiquer

Une fois l’enfant prêt à se coucher, le parent peut l’aider à s’endormir, dans le calme et avec des interactions chaleureuses (caresses, lecture à voix douce, berceuse même pour les plus grands). Si l’enfant semble s’exciter ou refuser de se laisser aller au sommeil, il est possible de le recentrer sur ses sensations précédentes : “Restons tranquilles pour que notre corps puisse se reposer, nos corps en ont besoin.”

 

Michaeleen Doucleff résume cette approche par l’acronyme TEAM :

Tendre camaraderie : parents et enfants se couchent ensemble (et le parent peut se relever ensuite et vaquer à ses occupations en soirée).

Encouragements : encourager n’est pas forcer ou imposer une heure du coucher indépendante des besoins de cet enfant en particulier.

Autonomie : l’enfant décide de son heure de coucher en écoutant les signaux de son corps, à partir d’un exemple proposé par ses parents (s’écouter, prendre plaisir à aller se coucher quand on est fatigué, favoriser une ambiance calme en soirée).

Minimum d’ingérence : le parent fait le minimum pour contrôler le comportement de l’enfant mais lui propose des ressources pour construire des compétences utiles à vie.

 

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Source : Chasseur, cueilleur, parent de Michaeleen Doucleff (éditions Leduc). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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