Séparation ou divorce : faire le deuil de la famille idéale

Séparation ou divorce deuil famille idéale

Un divorce ou une séparation quand on a des enfants est un réel tsunami. Quand on se sépare ou qu’on divorce, au-delà de la peine de cœur, de la tristesse des enfants à accompagner, de l’incertitude sur le futur, de la baisse du niveau de vie, du jugement des autres, de la solitude, c’est tout un deuil de la famille idéale à faire. Même quand on est à l’origine de la séparation et qu’on voit dans cette séparation une délivrance, le processus reste douloureux.

Il peut nous être difficile de faire le deuil de la famille idéale car la vie de couple est idéalisée dans notre culture (via les contes de fées et les films romantiques, via les couples parfaits de célébrités, via l’histoire des anciens qui, selon le narratif faussement nostalgique, cherchaient à réparer la relation plutôt qu’à briser une famille – en oubliant qu’une immense majorité des femmes des générations précédentes souffraient dans leur vie conjugale et familiale).

Dans son livre Les règles d’or des parents divorcés, Muriel Ighmouracène regrette que le couple hétérosexuel vivant dans une maison avec jardinet avec leurs deux enfants (de préférence un garçon et une fille) soit le modèle de bonheur parfait socialement valorisé.

Pourtant, elle écrit que la vie peut nous rendre un immense service au moment de la séparation en nous libérant du joug tyrannique de l’image de la famille parfaite que l’on se donne beaucoup de mal à entretenir souvent inconsciemment, et ce presque toujours au détriment de notre identité profonde (et, oserais-je ajouter, de notre bonheur).

Il ne s’agit pas de nier la peine profonde qui peut accompagner une séparation conjugale (celle des adultes et aussi des enfants) mais de considérer cette séparation comme une mue, “comme si on était un homard qui abandonne sa coquille désormais trop étriquée pour en construire une à sa taille”.

Cela suppose d’errer un temps nu(e), fragile, à découvert, avant de construire quelque chose de plus grand, qui nous convienne, qui nous ressemble. – Muriel Ighmouracène

Une séparation est également l’occasion d’ouvrir les yeux sur les mythes liés au couple. Avec le temps, on n’est plus dupe des images de familles parfaites parce qu’on sait que toutes les familles ont leurs failles et leurs moments difficiles. J’avais lu un article il y a quelque temps qui disait que les hommes sont plus heureux quand ils sont en couple alors que les femmes sont plus heureuses quand elles ont un bon réseau d’amies.

On sait ce qui se passe dans les coulisses d’un couple, on n’en est plus dupe et cela nous permet d’être tellement plus authentique avec nous-même et tellement plus libre de vivre des amours qui nous ressemblent ! – Muriel Ighmouracène

Par ailleurs, Muriel Ighmouracène nous invite à former une équipe avec l’autre parent. Réussir la relation coparentale est loin d’être facile, surtout quand les relations sont mauvaises. Cela demande du temps, de l’énergie et probablement aussi de l’abnégation (surtout au début) car on n’a pas d’autre choix que de surmonter les rancoeurs. Même si une relation coparentale épanouie est un ticket gagnant/ gagnant pour tout le monde, à commencer pour les enfants, c’est parfois impossible. Dans certains cas, il faut recourir à une médiation, à des tiers bienveillants ou se contenter d’échanges rares, peut-être uniquement par écrit, mettre de la distance entre vous ou bien organiser des visites ponctuelles et cadrées. Muriel Ighmouracène avertit que garder le lien parental mérite juste d’être un objectif prioritaire sauf si la sécurité personnelle ou celle des enfants est compromise.

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Les règles d’or des parents divorcés de Muriel Ighmouracène (éditions Larousse) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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