Soins médicaux : aider les enfants à avoir moins peur et moins mal

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Pour réduire l’appréhension des enfants face à un soin médical craint, il est utile de préparer la consultation chez le médecin ou à l’hôpital et d’expliquer aux enfants comment elle se déroulera avec des mots simples : « Nous allons voir le médecin. Il va te demander de… et peut-être de… Je serai avec toi tout le temps ». Certains médecins le font d’emblée mais il est également possible de demander au médecin d’expliquer ce qu’il va faire (ou de verbaliser à sa place de qu’il va faire et pourquoi il doit le faire) en adaptant à l’âge et au degré nécessaire d’information : « Le médecin a besoin de comprendre ce qui te donne de la fièvre, il va donc écouter ton cœur et tes poumons, regarder ta gorge et tes oreilles. L’outil pour écouter ton cœur va peut-être un peu froid/ le médecin va te demander d’ouvrir la bouche/ ça, ça s’appelle un abaisse langue et ça sert à examiner l’intérieur de ta bouche et ta gorge, il va le mettre sur ta langue. » Dans ce cadre, les phrases tournée en mode affirmatif génèrent moins d’appréhension que les phrases utilisant la négation (dire « c’est vrai que ça fait un peu peur quand on ne connaît pas/ ça peut faire mal/ tu as raison, c’est un peu froid » plutôt que « n’aie pas peur / mais non, ça ne fait pas mal/ c’est pas si froid que cela », par exemple).

En effet, la confiance d’un enfant avec de l’appréhension sera meilleur que celle d’un enfant surpris à qui on aura menti (par exemple en disant que ça ne fait pas mal alors que ça risque d’être douloureux ou alors qu’il n’y aura pas de piqûre alors qu’on sait qu’il y aura une piqûre). On peut dire : “Ça risque de faire mal, je resterai avec toi”.

Il est important d’avoir soi-même une attitude aussi sereine que possible vis-à-vis de la consultation. Si par exemple les piqûres sont synonymes d’angoisse pour l’un des parents, mieux vaut peut-être passer la main à l’autre parent.

Si un soin douloureux est envisagé, on peut prévoir un petit jeu que l’enfant aime pour créer la diversion. Il est possible d’utiliser des tournures ludiques : « Le médecin va dire bonjour à ton oreille, à ton cœur, à tes dents » (certains médecins utilisent systématiquement ce type d’approche avec les enfants, d’autres non). De même, les jouets et doudous peuvent être des médiateurs pour réaliser un examen ou pour le préparer : « Alors, ton doudou est malade ? Allez, on regarde ses oreilles ? Et tes oreilles à toi, elles sont malades ? ».

Pour les plus jeunes, la tétée a des vertus apaisantes Certains professionnels  de la santé proposent d’ailleurs aux mères allaitantes d’allaiter l’enfant pendant une piqûre ou une prise de sang, par exemple. Par ailleurs, face à un enfant apeuré ou réticent, il est possible d’adapter les conditions d’examen selon les possibilités : sur les genoux des parents, dans la partie bureau et non pas sur la table d’examen, ne pas déshabiller l’enfant complètement d’emblée.

Les actes médicaux ne doivent jamais représenter une menace ou une punition : un enfant menacé de recevoir une piqûre quand on veut lui faire peur pour qu’il obéisse risque de développer une phobie des actes de soin (cela est également valable pour toute autre type de menace : des enfants qui entendent les adultes les menacer d’appeler la police ou dire que les gendarmes vont venir les chercher vont associer les forces de l’ordre à un danger plutôt qu’une protection).

L’expression émotionnelle, comme toujours, est primordiale. Laisser la place à l’expression des émotions sans nier leur intensité aidera l’enfant à surmonter ses appréhensions : « Tu as l’air triste/effrayé, je comprends que ça puisse te paraître difficile, je suis là pour t’aider ». Ainsi, les pleurs ne doivent pas être considérés comme un échec de consultation. Les larmes sont à les accueillir simplement, comme une émotion normale face à une situation qui peut être stressante pour un enfant, notamment petit.

 

Le consentement et l’intégrité physique des enfants lors des soins de santé

Le respect de l’intégrité physique et du consentement de l’enfant a toute sa place lors des soins de santé. Cela signifie qu’aucun geste ne doit être fait sans avoir informé et prévenu l’enfant, même petit, ni demandé son autorisation (“Je vais examiner ton ventre, tu es d’accord ?”).

En tant que parents, nous avons le droit de refuser un geste quand il semble inapproprié : nous sommes les garants de l’intégrité physique de nos enfants. Par exemple, déshabiller entièrement un enfant pour le peser n’est pas nécessaire : un enfant peut être pesé en sous-vêtements, voire habillé, chaussures ôtées.

La conscience de la « propriété » de son corps par l’enfant, y compris dans un contexte médical, va devenir la base de sa relation aux professionnels de santé. En lui offrant la possibilité d’être écouté, respecté, vous permettez à votre enfant de prendre confiance en lui, en son jugement et en sa valeur, et il sera ainsi certainement davantage acteur de sa santé à l’âge adulte.- Marion McGuinness

Par ailleurs, certains gestes encore répandus n’ont aucune raison médicale, comme le décalottage des petits garçons.

De même, la présence des parents auprès des enfants lors d’un examen ou acte médical (comme une prise de sang) ne peut pas être refusée, sauf contrainte sanitaire particulière (ex : chambre stérile). Certains professionnels de la santé peuvent avoir peur que les parents ne supportent pas un acte effectué sur l’enfant ou que leur présence les gêne. Pourtant, un enfant a besoin de ses parents, et particulièrement en situation de stress, et leur présence a un impact positif sur le déroulement de l’acte et sa guérison.

Pour aller plus loin: le site sparadrap.org (association pour aider les enfants à avoir moins peur et moins mal lors des soins et à l’hôpital)

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Source : Grandir heureux, une aventure en famille (le guide pratique d’éducation positive) de Marion McGuinness (éditions Mango). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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